Au bout d'une vallée encaissée, à quelques kilomètres de Médéa, au sud d'Alger, s'élève un petit promontoire. C'est là, adossé aux contreforts de la montagne, que se trouve le hameau de Tibhirine. Dans ce petit village, l'abbaye Notre-Dame-de-l'Atlas a été fondée en 1938 par la communauté trappiste. En mars1996, sept des neufs moines y étaient enlevés par un groupe se réclamant du Groupe Islamiste Armé (GIA). Deux mois plus tard, les têtes des sept otages étaient retrouvées près de Médéa par un agriculteur. Ce documentaire tente de comprendre pourquoi, au nom d'une certaine raison d'Etat, les moines ont été abandonné à leur sort
Affaiblie par l'esclavage puis convoitée pour ses richesses, l'Afrique a connu, un siècle durant, l'oppression et la discrimination. Même son histoire a été écrite par les colonisateurs. En 1885, lors de la conférence de Berlin, les grandes puissances européennes, Angleterre, France, Italie, Belgique, Allemagne, se sont partagées le continent et ont dessiné ses frontières. En 1914 comme en 1940, elle devint une terre de combats et un réservoir de combattants. Mais après 1944 et les promesses non tenues faites aux soldats noirs, l'idée de l'émancipation se développe. Avec le témoignage, notamment de la Kényane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix.
En 1945, les vainqueurs célèbrent la fin de la guerre et créent l'Organisation des Nations Unies. Malgré les grands principes proclamés, les peuples africains subissent toujours le joug colonial. Face à cette injustice, des soulèvements ne vont pas tarder à embraser l'ensemble du continent. En 1947, à Madagascar, une insurrection est noyée dans le sang. Au Kenya, c'est la révolte des Mau-Mau qui est brutalement réprimée, tandis qu'en Afrique du Sud l'installation du régime d'apartheid entraîne, en premier lieu, une lutte non violente. Dans le même temps, des partis politiques se constituent, qu'ils soient modérés ou révolutionnaires. En 1951, le leader Kwame Nkrumah remporte les élections au Ghana, alors même qu'il se trouve en prison.
Après les indépendances, de nombreux pays africains sont placés sous le règne de partis uniques. Une situation qui conduit à des coups d’Etat militaires et à la mise en place de régimes durs, dirigés par des chefs tyranniques. L’Afrique bat alors des records en matière de corruption, népotisme, émigration politique…
Avec la fin de la guerre froide, de nouvelles perspectives s'ouvrent pour le continent africain. La décennie 1989-2000 est celle de l'emballement démocratique. Ainsi, entre 1990 et 1992, plus de 23 pays passent au multipartisme. Par des élections libres, les figures historiques telles que Mathieu Kérékou au Bénin, Kenneth Kaunda en Zambie, Denis Sassou-Nguesso au Congo, sont chassées de la scène politique et les peuples peuvent enfin prendre leurs destins en main. Ce vent démocratique a même raison du régime d'apartheid en Afrique du Sud : Nelson Mandela, libéré après 27 ans de captivité, accède au pouvoir. Mais, partout, les mauvaises gouvernances et les inégalités sociales demeurent.
Hommage à Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin et compagnon de la Libération. De Londres sous le Blitz à Paris occupé ou Lyon, capitale de la clandestinité, Daniel Cordier retourne sur les lieux de son engagement en Résistance, durant la Seconde Guerre mondiale. Il raconte à Régis Debray comment il a gagné l'Angleterre en 1940, s'y est initié à la guerre, a été parachuté en France avant de devenir le bras droit de Jean Moulin. Pas à pas, se dessine l'intimité quotidienne des combattants de la liberté, au plus près d'une certaine vérité, celle des êtres humains et des événements. Ce document en profite pour questionner ce qui reste aujourd'hui des idées et des valeurs de cette époque, mais aussi des paysages, des restaurants, des rues, des places et des jardins où se joua l'avenir de la France.
Sous le règne de Staline, des centaines de milliers d'enfants ont été arrêtés et déportés au Goulag. Nés d'"ennemis du peuple", ils étaient condamnés pour les crimes supposés de leurs parents et leur détention durait des années. D'autres y sont nés, d'histoires d'amour ou à la suite de viols. Eux aussi y sont restés prisonniers, séparés de force de leur mère. Après leur libération, beaucoup, parmi les survivants, sont restés sur place, notamment au Kazakhstan où existait un département du goulag destiné aux femmes et aux enfants. Ce documentaire part à la rencontre d'anciens détenus ... Tous racontent leur histoire, tous racontent l'enfer du Goulag.
Dès le début du siècle et, plus encore après la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances occidentales nouent des relations étroites avec les états pétroliers afin d'assurer aux sept soeurs la mainmise sur les gisements du Moyen-Orient. Lassés de voir leurs états spoliés, certaines voix s'élèvent contre cette exploitation, comme celle, avortée, du premier ministre iranien Mossadegh en 1951. En 1960, les états producteurs de pétrole s'unissent et créent l'OPEP. L'influence des sept sœurs est donc menacée. C'est paradoxalement le choc pétrolier de 1973 qui leur permet de rebondir. Néanmoins, le contrôle de cette région du monde reste capital, comme l'ont prouvé récemment les conflits irakiens de 1991 et 2003.
Le Moyen-Orient n'a pas constitué l'unique source de pétrole pour le monde occidental. Les "sept sœurs" se sont mises en quête de nouveaux gisements et l'Afrique est devenue leur nouveau terrain de jeu. Dès les années 1930, la présence de pétrole dans le Sahara est suspectée. Lors de sa campagne victorieuse de 1942, le maréchal Leclerc laisse des garnisons dans le Sud algérien et en Libye afin de poser les jalons d'une future exploitation. Le pétrole est en effet bien là et l'exploitation intensive est lancée par les "sept sœurs" mais, rapidement, des difficultés apparaissent...
Les gisements du Caucase et de Sibérie ont assuré la puissance de l'Union soviétique. Néanmoins, dès 1983, les Saoudiens, alliés des Américains, inondent le marché de barils, faisant ainsi chuter les cours. Pour les Russes, qui vont aussi perdre le Caucase avec la chute du bloc communiste, l'impact économique est violent. N'ayant pas les moyens de rénover les installations pétrolières, Boris Eltsine décide de les privatiser. C'est la naissance d'une génération d'oligarques qui va devenir puissante, trop puissante. Son successeur, Vladimir Poutine, va user de stratagèmes pour reprendre la main...
Les États-Unis contrôlant une grande partie du pétrole du Moyen-Orient, sa rivale, la Chine se tourne vers de nouveaux partenaires. L'Asie et l'Afrique noire font partie de ses fournisseurs. C'est également le cas du Venezuela d'Hugo Chavez toujours au pouvoir malgré le coup d'état de 2002 appuyé par les sept sœurs. Exaspérés de ne rien voir des retombées économiques du pétrole, les peuples tunisien, égyptien et libyen finissent par se révolter et renversent leurs dirigeants. Contraintes de se tourner vers de nouvelles solutions, les compagnies historiques repoussent toujours plus loin les limites...
C'est une histoire ancienne qui commence au moment du Code noir avec le XVIIe siècle, mais c'est une présence qui devient seulement visible au moment de l'Exposition universelle de 1889, au moment où la IIIe République commémore le Centenaire de la Révolution française et fixe dans son code le statut des Citoyens, des Étrangers et des Indigènes. C'est un récit qui va traverser deux conflits mondiaux, le temps des luttes anti-coloniales, des exhibitions humaines, et celui des 1ères présences migrantes venues des Antilles, d'Afrique, ... À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les 1ers Noirs sont les pionniers d'une histoire qui va se poursuivre dans le XXe siècle. Lors de la Grande Guerre (1914-1918), des milliers de soldats noirs venus des Antilles, d'AOF, d'AEF, du Pacifique, ... sont morts pour défendre la France. Entre 1920 et 1940, plusieurs milliers de Noirs, Antillais, Africains, Afro-Américains vivent déjà en France.
Après-guerre, alors que l'Armée d'Afrique aura contribué à sauver l'honneur de la France et libérée une grande partie du territoire nationale et que la Résistance aux Antilles fut l'une des plus héroïques, des milliers d'étudiants et intellectuels s'installent en France et s'engagent dans la lutte pour les indépendances. Le temps des colonies laisse peu à peu la place à celui des luttes pour les indépendances. Dans cette période de basculement politique, quatre élus s'imposent et vont structurer les enjeux de cette génération : Léopold Sédar Senghor, Gaston Monnerville, Aimé Césaire et Félix Houphouët-Boigny. Avec les indépendances, l'empire disparaît progressivement du quotidien des Français, le ministère de la France d'Outre-mer devient celui de la Coopération. Commence alors l'histoire des immigrations postcoloniales en provenance d'Afrique et des Dom-Tom.
Le choc pétrolier de 1973 et la crise qui s'ensuit provoquent un arrêt officiel de l'immigration de travail en France et laisse progressivement place au regroupement familial. Au début des années 80, la gauche socialiste met fin au Bumidom et régularise de nombreux sans-papiers. Mais, en 1986, le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua affrète, à grand renfort de publicité, un charter qui reconduit symboliquement à Bamako une centaine de Maliens. Par la suite, les mouvements de luttes des « sans-papiers », pour le droit à l'asile et au logement, se multiplient et sollicitent l'intérêt des médias. Le dernier quart du XXe siècle sera marqué par la forte visibilité dans l'espace public de discriminations multiples à l'encontre des migrants afro-antillais et de leurs descendants. La musique « noire » est plus présente que jamais dans les années 80-90.
Sauveur de l'Europe, héraut de la civilisation se dressant face à la barbarie nazie puis face au communisme pendant la Guerre froide, chef de guerre infatigable et pugnace, amateur de cigares et de bons mots, buveur exceptionnel, mais jamais ivre, prix Nobel de littérature, peintre à ses heures, oscillant entre euphorie et dépression, Winston Churchill incarne une ardente multiplicité. Il fut l'homme de toutes les contradictions, de tous les coups d'éclat et de tous les échecs. Force de vie, homme de l'éternel rebond, il sut aussi échapper plusieurs fois à la mort. Portrait d'un géant de l'histoire.
L'ouverture du procès de Philippe Pétain, à Paris, à la fin du mois de juillet 1945, suscite une attente formidable dans le pays. Après lecture de l'acte d'accusation, l'accusé fait une longue déclaration, justifiant son action sous l'occupation et déclare qu'il observera le silence jusqu' à la fin des débats. Paul Reynaud, premier témoin de l'accusation dépose ensuite pour expliquer les circonstances au cours desquelles il a appelé Pétain dans son gouvernement au moment de la débâcle militaire de juin 1940 et comment il a été poussé à la démission. Grâce à un procédé permettant la reconstitution des voix originales et au journal officiel du procès, les images muettes filmées lors des audiences reprennent vie et donnent force aux débats qui ont tenu la France en haleine.
Vue du ciel, la guerre s'éclaire d'une lumière nouvelle. Elle commence en 1937 quand Guernica et les villes chinoises de Chongqing et Shanghaï sont écrasées par les bombes, et s'arrête lorsque les Américains larguent coup sur coup deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945. Ce programme de destruction s'est inventé et perfectionné durant tout le conflit, mobilisant les plus brillants scientifiques et laissant derrière lui un monde en ruines. Car dans cette nouvelle forme de guerre, les premières victimes sont les civils. Irrémédiablement, la Seconde Guerre mondiale a fait basculer la planète dans l'ère du bombardement aérien, qui perdure encore aujourd'hui.
Ce documentaire revient sur le lourd héritage laissé par François Mitterrand à la gauche, vingt ans après sa disparition. A partir d'archives et de témoignages, dont ceux de Laurent Fabius, Hubert Védrine ou encore d'Alain Duhamel, il montre combien cet héritage est impossible tant l'histoire de la réussite de Mitterrand est singulière. Pour certains, la pratique du pouvoir de l'ancien président révèle une inclinaison monarchique.
Les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont fait la force et la fortune de l'URSS, nourrie par l'argent du pétrole. En 1983, le président américain Ronald Reagan qualifie le pays d'«empire du mal». Un bouclier antimissile et la «guerre des étoiles» doivent protéger le monde d'une guerre atomique. En fait, cette provocation pousse les Soviétiques dans une course ruineuse aux armements. Ronald Reagan et William Casey, le directeur de la CIA, ont imaginé cette manipulation. Pour être toujours en mesure de contrer l'avance technologique des Etats-Unis, le gouvernement soviétique doit mobiliser des sommes très importantes.
La guerre en Irak a été décidée sur des mensonges avérés. Elle est le fruit d'une manipulation sans précédent de l'opinion publique américaine, de la presse internationale et du personnel politique à l'échelle mondiale. Ce film révèle ces mystifications, décrypte par qui elles ont été conçues et dévoile pourquoi l'Amérique s'est lancée dans un conflit qui a coûté des centaines de milliers de vies et environ 3000 milliards de dollars.
Le sang versé des «années de plomb» a miné l'Italie de 1969 à 1982. Epoque d'extrémismes, de massacres, d'attentats avec pour point d'orgue l'exécution par les brigades rouges d'Aldo Moro, promoteur du compromis historique et de l'ouverture au communisme à l'italienne. C'est justement pour contrer cette ouverture qui ravit Moscou et inquiète Washington que les Etats-Unis mettent sur pied une armée secrète sous un commandement conjoint avec l'OTAN : les réseaux Gladio. L'objectif est de faire front au communisme. La stratégie est double : créer un climat de tension et d'insécurité et dans un second temps rétablir l'ordre en éliminant les mouvements de gauche. Ces douze années de terrorisme et de manipulations vont changer l'Italie à tout jamais.
Depuis 1945, il y a des liaisons dangereuses entre caïds, police et monde politique. Des témoins privilégiés du milieu ont décidé de se mettre à table. Dans ce premier volet, évocation, entre autres, du SAC (Service d'action civique), une police parallèle voulue par Charles Pasqua, de la disparition de Ben Barka et des affaires liées au mouvement indépendantiste corse pour lesquelles les politiques ont eu recours aux truands.
Par quel subterfuge le IIIe Reich a-t-il pu financer sa machine de guerre, en action dès l'accession de Hitler au pouvoir. Lorsque ses armées envahissent la Pologne, les caisses sont vides. Débute alors une vaste razzia dans les pays conquis. Les nazis pillent l'or, les oeuvres d'art, les fonds des banques centrales. Mais comment changer ces valeurs colossales ? La Suisse va jouer le rôle de bureau de change du IIIe Reich et lui garantir les devises nécessaires à l'acquisition des matières premières pour ses usines d'armement. Comment cette histoire a-t-elle émergé ?
"Mitterrand l’Américain" inaugure la programmation spéciale que France 5 propose à l’occasion de l’élection présidentielle américaine du 8 novembre 2016. Des documentaires diffusés le dimanche dans La Case du siècle et le mardi dans Le Monde en face. François Mitterrand, le leader de la gauche française, l'homme qui signe avec les communistes un programme commun en 1972, le président qui nomme des ministres communistes dans son gouvernement est, en même temps le dirigeant occidental qui n'a cessé de soutenir les Etats-Unis. En effet, lors de ses deux mandats, sur tous les grands dossiers et conflits internationaux. Mitterrand a été le meilleur allié de Washington, l'ami américain. C'est ce paradoxe que raconte ce film qui dévoile les liaisons secrètes, les conversations inédites entre le président français et ses homologues américains. Ce documentaire explore les grands moments de cette période (guerre froide, chute du communisme, guerre du Golfe) par le biais de la relation personnelle et intime entre présidents français et américains. La récente déclassification de documents inédits permet de découvrir notamment les dialogues étonnants échangés par François Mitterrand et Ronald Reagan, que tout oppose en apparence. Mitterrand l’américain est aussi une histoire d'amitié entre les grands qui font l'histoire, et plus particulièrement entre Mitterrand et George Bush. Cette révélation sera déterminante lors de la guerre du Golfe. A travers ces relations secrètes entre François Mitterrand et les présidents américains, ce film dévoile des aspects méconnus du président français, sur les origines de son atlantisme, sur son évolution, sur sa politique étrangère et sur les coulisses du pouvoir. Cette plongée historique nous permet enfin de mieux comprendre l'héritage de Mitterrand en matière de politique étrangère et les ressorts des relations transatlantiques actuelles.
Un siècle après l'abdication du tsar Nicolas II, ce documentaire, porté par la voix de Tom Novembre, retrace sur fond de grande histoire, les derniers mois de la famille impériale jusqu'à son assassinat à Ekaterinbourg en juillet 1918. Alexandre Dolgorouky, auteur et réalisateur de ce film est également le descendant d'un proche du tsar qui accompagna la famille impériale dans cet ultime voyage. Il a pu reconstituer ces journées au terme de recherches minutieuses et raconter ainsi, de l'intérieur, la chute de la famille Romanov. Elle s'inscrit dans celle plus fracassante encore d'un monde qui va disparaître à jamais, celui des grandes monarchies continentales.
Le 25 novembre 1945, un officier français met la main sur des documents uniques dans le bunker de la Chancellerie du Reich. Ces éléments permettent de lever une part d'ombre sur les circonstances de la mort d'Adolf Hitler et de sa compagne, Eva Braun. Heure par heure, ce documentaire retrace les gestes et les mots du Führer, avant qu'il ne mette fin à ses jours au cours de l'après-midi du 30 avril.
Présente sur tous les continents, la CIA est l'organisation de renseignement la plus puissante du monde. Douze directeurs de la CIA et quelques-uns des principaux agents de l'organisation s'expriment ouvertement, face caméra, sur les polémiques soulevées depuis vingt ans par la lutte menée contre le terrorisme : torture, prisons secrètes, attaques de drones, assassinats présumés et la menace constante d'une nouvelle attaque sur le sol américain. Une question cruciale guide ce travail d'introspection : jusqu'où l'Amérique doit-elle aller pour protéger ses citoyens ?
Alors que le krach financier de 2008 plonge l’Amérique dans la récession et le chômage, Williston, une petite ville perdue au milieu des paysages arides du Dakota du Nord mais assise sur un des plus grands gisements de pétrole de schiste des Etats-Unis, connaît une véritable ruée vers l’or noir. Victimes de la crise économique, des milliers d’hommes quittent tout, du jour au lendemain, pour cet eldorado du plein emploi, et Williston représente leur ultime planche de salut. Jusqu’en 2014, c’est l’euphorie, on embauche à tout va, avec à la clé des salaires jusqu’à 4 fois supérieurs à la moyenne nationale. Tous s’imaginent installés dans une situation qui devrait durer des années, mais c’était sans compter les enjeux colossaux induits par le pétrole. Il était hors de question pour les pays de l’OPEP, Arabie Saoudite en tête, de permettre à l’Amérique de regagner la première place au rang des producteurs de pétrole. C’est ainsi qu’à Noël 2014, tout bascule, et on assiste en quelques mois à l’effondrement des cours du baril. Dans le Dakota du Nord, c’est la panique. Dans le marasme ambiant, tout le monde bien sûr n’est pas logé à la même enseigne, mais des groupes pétroliers comme Oasis, Schlumberger ou Halliburton qui voient leur activité chuter de 40% en quelques jours éliminent des emplois par centaines. Les forages cessent ; c’est le début d’une guerre du pétrole qui s’annonce longue et la fin d’un boom dont on ne parle plus désormais qu’au passé. En attendant, les hommes qui sont au cœur de mon film tentent encore aujourd’hui de survivre à ce désastre. Dans quel état retrouverons-nous les rescapés, ceux qui s’accrochent encore aux lambeaux du rêve américain ? Seront-ils encore une fois sacrifiés sur l’autel de la mondialisation et du profit ? Dans ce monde qui ne fonctionne qu’à l’appât du gain, qui se soucie encore là-bas du sort réservé aux hommes et aux dégâts faits à la planète ? Dans une Amérique où l’avidité carbure au pétrole quel qu’en soit le coût pou
Entre 1917 et 1924, 350 Américaines débarquent en France pour participer à l'immense effort de reconstruction. A leur tête, Anne Morgan, fille du célèbre banquier John P Morgan et fondatrice du «Comité américain pour les régions dévastées». Pour susciter des dons aux USA, elle fait réaliser de nombreux films et photos, admirables témoignages de la vie de cette époque. Entièrement constitué d'archives cinématographiques et photographies, ce documentaire plonge dans un après-guerre incarné.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, pour les Services spéciaux français, Mad a été le pseudonyme d'un de leurs principaux agents : Madeleine Richou. Celle-ci a pu fournir des informations cruciales sur de nombreux projets de Hitler grâce à ses liens avec un officier autrichien, Erwin Lahousen Elder von Vivremont. Respectant scrupuleusement son devoir de réserve, cette femme discrète, effacée, mais très courageuse est restée silencieuse toute sa vie. Ses mémoires, retrouvés au fort de Vincennes et depuis peu déclassifiés, révèlent l'histoire exceptionnelle de Madeleine Richou et d'Erwin Lahousen, oeuvrant ensemble contre le nazisme, bien que dans des camps officiellement opposés.
De 1940 à 1947, Susan Travers, Anglaise élevée dans le Sud de la France, fille d'un officier de la Royal Navy, a combattu aux côtés des Français. Première femme à être admise au sein de la légion étrangère, elle fut aussi la première à lancer sa Ford rouillée sous les bombes de Bir Hakeim pour rejoindre les lignes anglaises, après 18 jours de combat contre l'Afrika Korps. Elle dut attendre l'âge de 86 ans pour être enfin décorée de la légion d'Honneur.
A partir d’archives, dont certaines inédites, des souvenirs de son petit-fils Yves de Gaulle, enrichi des témoignages d’historiens, ce film raconte de manière chronologique les conditions du retour au pouvoir du Général de Gaulle en 1958. On découvre combien le Général de Gaulle s’est avéré un stratège politique hors pair, sachant profiter du climat de terreur en Algérie et s’appuyant sur l’armée pour défier les institutions mourantes de la IVème République. La force du film reste les archives étonnantes dont celles du 13 Mai 1958 à Alger, là où en réalité tout s’est joué pour permettre au Général de revenir au pouvoir.
Tout a commencé en 1957, au cœur des ruelles obscures de la casbah d'Alger. C'est la plus vaste opération jamais montée par les services français contre le FLN algérien. Son nom : la "Bleuite". Cette opération complexe a été conçue et organisée par un seul homme : le capitaine Paul-Alain Léger. personne n'aime en parler : ni la France qui a gagné cette guerre de l'ombre, ni l'Algérie qui en a payé le prix du sang...
Le coup d’envoi de la Coupe du monde de football aura lieu le 14 juin prochain en Russie. A cette occasion, France 5 propose le documentaire inédit, « Football, arme du KGB », écrit par Régis Genté et Nicolas Jallot. Ce film raconte l’histoire des clubs sportifs soviétiques et apporte un regard inédit sur l’URSS et sur le KGB. Il décrit l’utilisation du sport, et plus particulièrement du football, sous un régime totalitaire. Il explique comment Staline et ses « sbires » se sont nourris de ce sport populaire pour façonner leur image et l’ont utilisé pour appliquer leur politique et pour contrôler le peuple. La police secrète de Staline contrôlait tout. Seul le football semblait y échapper, avec des joueurs qui devenaient des héros et qui embarrassaient le pouvoir soviétique. Certains sont utilisés comme des outils, des instruments de propagande, d’autres, parce qu’ils gagnent contre les équipes soutenues par le KGB, finissent… au goulag ! A partir des années 1930, le football devient, en U.R.S.S., un combat politique et idéologique. Une arme pour le KGB !
Dès sa création en 1921, l’histoire du parfum Chanel N° 5 fut tourmentée. Mais c’est durant la Seconde Guerre mondiale que se joue la plus fameuse des batailles autour du désormais mythique « N° 5 »... Cette lutte va opposer, entre 1940 et 1942, Coco Chanel, très bien vue des autorités allemandes d’occupation, aux frères Wertheimer, ses associés depuis 1924 et propriétaires de la société de parfums. Coco Chanel essaya de les évincer au nom de l’aryanisation. Elle perdra cette bataille… mais pas le bénéfice du « N° 5 » qui fera d’elle l'une des femmes les plus riches du monde après guerre.
1948 – 2018 : le 14 mai 2018, cela fait 70 ans que David Ben Gourion a proclamé l’indépendance de l’Etat d’Israël. 70 ans d’une histoire unique et tourmentée. Serge Moati, qui entretient un rapport particulier avec le pays pour y avoir régulièrement tourné, va à la rencontre de femmes et d'hommes nés aux alentours de l'année 1948, contemporains donc, de la naissance de l'État d'Israël. Des femmes et hommes de toutes origines connaissant de très près l'histoire de ce pays qui est aussi "leur" histoire. Ils ont connu les espérances et les désillusions, les avancées et les reculades, les guerres aussi d'un pays au cœur de l'actualité mondiale. Leurs propos sont portés par des images d’archives illustrant les événements marquants de l’histoire d’Israël ainsi que par des sources personnelles (photos, films de famille, objets).
Depuis sa fondation en mai 1945, la France détient un siège de représentant permanent au conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies. Elle partage ce privilège avec les quatre autres membres du conseil (Les Etats-Unis, la Grande Bretagne, la Russie et la Chine). Ce privilège est encore souligné par le droit d’apposer son véto sur les résolutions proposées et votées par le Conseil. La France est donc à ce titre, un des cinq grands, responsable de l’ordre mondial et diplomatique. Ce siège est sans nul doute un des attributs majeurs de sa puissance, le joyau de la couronne qu’il importe de conserver contre vents et marées surtout à l’heure où cette puissance est contestée par ceux qui la jugent engagée sur la voie du déclin et désormais indigne d’un tel privilège. Or, on ignore souvent qu’à l’origine, la France n’était pas du tout pressentie pour être membre de ce très distingué aréopage. En 1945, elle n’est que la cinquième roue d’un carrosse qui a failli partir sans elle. Ce film revient sur la lutte diplomatique, serrée, intense et difficile que le général de Gaulle, alors chef du gouvernement provisoire, appuyé par ses diplomates et un certain nombre de personnalités, a conduite pour obtenir qu’en fin de course, la France fasse partie du club.
20 avril 1942, dans la cave d’un pavillon de Noisy-le-Grand, trois résistants, sous la direction de l’ingénieur Robert Keller ("La Source K" pour les Services Secrets Français), espionnent en direct la voix d’Adolf Hitler, le Führer lui-même, qu’ils ont placé sur table d’écoute ! Ils espionneront également les plus grands dignitaires du IIIe Reich. Les généraux Keitel, Jodl, von Runstedt, les maréchaux de l’armée de l’Air Milch et Sperrle, le chef des forces d’occupation, Otto von Stülpnagel et Goering ! L’ingénieur, lors de la Seconde Guerre mondiale, réalisa un exploit qui défie l’imagination. Il a écouté, au profit des Services de renseignement français et britannique (qui ont exploité ces informations) et a capté tous les secrets d’état qui couraient sous terre le long des énormes câbles de télécommunication.
L'autorité civile américaine confie une bombe atomique aux militaires, dans le cadre d'une mission secrète d'entraînement qui projette rien de moins que l'anéantissement de l'Union soviétique. Mais l'arme est perdue en territoire canadien ! C'est le premier accident nucléaire de l'histoire, il restera secret pendant plus de quarante ans. Bien d'autres suivront, avec des engins de plus en plus puissants et dévastateurs. Les Américains en acceptent le risque, car c'est à leurs yeux le prix à payer pour être protégés contre le péril rouge. Jusqu'au jour où deux bombes au pouvoir de destruction 250 fois supérieur à celle d’Hiroshima tombent d'un bombardier en perdition sur la Caroline du Nord...
L'affrontement Est-Ouest atteint son paroxysme et la guerre froide s'exporte en Europe. Un nombre gardé secret de bombardiers américains chargés de bombes nucléaires est maintenu en permanence en vol pour pouvoir frapper à tout moment au-delà du rideau de fer. Les accidents continuent et deux d'entre eux, à Palomares, en Espagne, et à Thulé au Groenland, provoquent une contamination d'une ampleur sans précédent, dont les conséquences se font toujours sentir aujourd'hui. Ces accidents auront raison de la confiance des Américains dans leur défense nationale.
43 ans après sa mort, le Caudillo divise toujours l'Espagne. Un décret approuvé le 11 octobre 2018 par les députés espagnols notifie le déplacement d'ici la fin de l'année de la dépouille de l'ex-dirigeant espagnol, qui repose actuellement dans le mausolée aux portes de Madrid. Ce jour du 20 novembre 1975, le dictateur Francisco Franco s’est éteint à 82 ans. Avec lui, c’est la plus longue dictature du XXème siècle qui disparaît. Le général a régné plus de 40 ans sur l'Espagne. « Les Derniers Jours de Franco» raconte la fin d’un homme qui divisait et divise encore l’Espagne. Le film croise les témoignages de ceux qui ont côtoyé le Caudillo et de ceux qui l’ont combattu. Son médecin personnel décrit les coulisses saisissantes de l’agonie du Caudillo. Ses opposants évoquent la poigne de fer qui tenait le pays. Depuis la guerre civile de 1936, avec ses centaines de milliers de morts, jusqu’aux années 70, prospères mais répressives, Franco a écrasé tous ses ennemis. Aujourd’hui encore, son fantôme hante l’Espagne. Et la crise catalane a réveillé de vieux antagonismes, Barcelone accusant le pouvoir de Madrid de sympathies franquistes. Carles Puigdemont, ex-président de Catalogne témoigne dans le film depuis son exil forcé. 43 ans après sa mort, les autorités ont annoncé vouloir exhumer Franco de la Valle de Los Caidos, la sépulture monumentale où il repose. « Les Derniers Jours de Franco » tente de percer cette fracture espagnole.
Fraternisations, grèves, émeutes, parsèment le déroulement de la Grande guerre. Calomniées et réprimées, la désobéissance militaire, la mutinerie, s’apparentent à un mythe silencieux. Pourtant de toute l’Europe à jamais marquée par ces quatre années de guerre, se sont élevées les voix de ces Français, Allemands, Anglais, Russes qui ont dit non. Ce film, intégralement composé d’archives relie et décrypte les mots et les actes de ceux qui refusèrent cette « guerre européenne, cette mêlée sacrilège qui offre le spectacle d’une Europe démente montant sur le bûcher et se déchirant de ses mains » selon les termes mêmes que Romain Rolland, fervent pacifiste, clame dès septembre 1914.
Du baptême de Clovis en l'an 498 à la Révolution française, la France est catholique : l'Église règne toute puissante sur les âmes et exerce un pouvoir absolu. En 1789, les catholiques subissent le plus grand traumatisme de leur histoire mais réussissent à se reconstruire. À la fin du 19ème siècle, la République victorieuse sonne le glas de leur influence politique. Majoritairement hostiles à la Modernité, comment les catholiques peuvent-ils retrouver leur place dans une France qui se laïcise ?
En 1905, avec la loi sur la laïcité, les catholiques de France sont privés du soutien et de la protection de l'État. Grands perdants de la bataille contre la République, ils ne s'avouent cependant pas vaincus. Fidèles à leur vocation de transformer le monde, leur stratégie de reconquête se tourne vers de nouveaux territoires : l’école, le social, le monde ouvrier... Si la Première Guerre mondiale ressoude le peuple français et permet de sortir de la « guerre des Deux France », l’Occupation dévoile des pages sombres de leur histoire. Georges Bernanos, Charles Péguy, Paul Claudel, François Mauriac, Maurice Denis, Francis Poulenc : à côté de figures d'artistes catholiques émergent celles de l’Abbé Pierre.
En perte d’influence sociale, politique et culturelle, impuissante à empêcher la déchristianisation, comment l'Église va-t-elle répondre aux enjeux majeurs de la France contemporaine ? Les espoirs portés par le Concile Vatican II, événement décisif de son histoire, résisteront-ils face aux séismes de Mai 68, de la libération des mœurs, de la loi Veil... jusqu'à celle du Mariage Pour Tous ? Pour les catholiques du 21ème siècle, quels sont leurs ultimes combats ? Sur quels fronts vont-ils se battre pour résister à l'assaut du Monde moderne alors qu'ils sont plus divisés que jamais ?
En août 1944, alors que Paris est sur le point d’être libéré, Hitler ordonne de détruire la ville en minant les ponts et les monuments. Le roman national raconte que le général allemand, Dietrich von Choltitz, Commandant du Gross Paris et amoureux des arts, aurait sauvé la capitale en refusant d’obéir à l’ordre du Führer. Ce récit, célébré par la littérature et le cinéma, a bercé l’imaginaire de plusieurs générations de Français. Il faut dire qu’elle est belle cette histoire ! Elle est belle, mais elle est fausse. L’enquête de Françoise Cros de Fabrique s’appuie sur des documents inédits, découverts au sein des archives militaires allemandes, mais aussi en France, aux archives de la Préfecture de Police et de la Défense. Elle va démontrer que cette légende a été tissée par le général allemand lui-même et que la réalité est plus complexe, et beaucoup moins romantique. Plus surprenant encore : cette enquête va également révéler qu’après la libération de Paris, Hitler va, par trois fois encore, tenter d’anéantir la capitale de la France.
Au lendemain de la révolution d’octobre ce sont 400 000 "Russes blancs" qui arrivent en France. Un exil souvent douloureux pour ces princes et princesses déchus. Il faut s’adapter sans pour autant renier sa culture. L’« âme russe » va ainsi rencontrer le cœur français par le biais des cabarets, de la littérature, ou de la musique, donnant vite naissance à une véritable mode russe. Nos plus grands artistes iront trouver leur inspiration auprès de ces muses russes, prouvant à quel point cette immigration bouleversa la vie artistique française.
En ce début de Seconde Guerre mondiale, au printemps 1940, la France subit la plus grosse défaite militaire de son histoire. Au bord du gouffre, la République réfugiée à Bordeaux se jette dans les bras de Pétain. Le maréchal demande l’armistice en urgence à l’Allemagne. C’est exactement ce que Hitler souhaitait. Le gouvernement de Pétain ne veut ni poursuivre le combat ni d’une capitulation militaire trop déshonorante. Par ailleurs, les Anglais sont dos au mur. Le piège d’Hitler se referme sur la France. Le pays sera anéanti ou apprivoisé. La revanche de 1918 est à portée de canon.
Le 21 juin à 15h30 les membres de la délégation française arrivent à la clairière de l'armistice, dans l'Oise, dans la forêt de Compiègne. Hitler s’emploie à mettre en scène la grande cérémonie de la revanche de Rethondes en vue d’humilier la France. Pour la graver dans l’histoire du Reich, le Führer fait secrètement enregistrer toutes les négociations. Une copie unique gravée sur disques sera remise au maréchal Pétain. Mais, la copie disparaîtra dans le chaos de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La découverte récente de cette copie des enregistrements nous permet aujourd’hui de raconter de l’intérieur et pour la première fois, le drame qui s’est noué à Rethondes.
Dans les années 1930, Rosemary Kennedy rayonne sur les photos aux côtés de ses frères JFK ou Bobby, ne laissant rien deviner de ses souffrances, ni du léger retard mental dont elle est atteinte depuis la naissance. Mais en 1941, à 23 ans, elle disparaît de la vie publique après avoir subi une lobotomie, décidée par son père, sa fragilité ne cadrant pas avec les ambitions du clan. Que lui est-il vraiment arrivé ? Pour la première fois, un documentaire, conçu à mi-chemin entre le mélodrame et le film noir, revient sur ce qui reste à ce jour le plus terrible secret des Kennedy.
Disparue en mai 1994, il y a vingt-cinq ans, Jackie Kennedy est restée dans toutes les mémoires. Celle qui n'a passé que deux ans à la Maison Blanche aux côtés de John F. Kennedy a marqué à jamais l'histoire des Etats-Unis : il y a un avant et un après « novembre 63 ». Au-delà de son aspect glamour elle fut une femme de tête, passionnée de littérature, parlant couramment français, espagnol et italien. Et encore moins l’antiségrégationniste qu’elle était à une époque où les Noirs se battaient pour la reconnaissance de leurs droits. C'est cette femme-là que ce film propose de découvrir.
Au fil de la Ve République, le Salon de l'Agriculture, la grande fête agricole célébrée chaque année à Paris, s'est imposé comme un rituel incontournable de la politique. Un passage obligé à ne rater sous aucun prétexte pour tous les présidents et tous les candidats à l'Élysée. Jacques Chirac y a bâti sa légende, François Mitterrand y a brillé par son absence quand d'autres s'y sont cassé les dents. Applaudis ou malmenés, tous défilent au marathon champêtre pour s'attirer les faveurs du monde paysan acquis à la droite et montrer leur attachement à la France rurale. Cette immense scène de théâtre politique apparaît comme le baromètre des relations entre le pouvoir en place et le monde agricole. Elle révèle les jeux de pouvoir avec le puissant syndicat de la FNSEA qui fait monter la pression et la Confédération paysanne qui joue les trouble-fêtes. A travers les coulisses de ces visites toujours hautes en couleur, du général de Gaulle à Emmanuel Macron, le film en cinq actes raconte cinquante années d'une histoire passionnelle, d'un amour "vache" entre les politiques et le monde agricole sur fond de crises successives et d'impuissance politique à réinventer l'agriculture.
20 décembre 1963 - à Francfort en Allemagne de l’Ouest débute un procès historique. 18 années après la guerre, 22 anciens SS vont enfin répondre de leurs crimes commis au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz. Tous avaient réussi à "se fondre dans la masse" pour recommencer une nouvelle vie sans jamais être inquiétés par la justice. Pour les inculper, il a fallu une enquête de 4 ans menée par une poignée de juristes allemands engagés. Leur objectif : organiser un procès médiatique et retentissant afin de confronter le pays avec son passé. Car à l’époque, Auschwitz n’évoque rien à la grande majorité des Allemands. Saisi d’une amnésie collective, le pays a même intégré d’anciens nazis dans la fonction publique. C’est ce silence que le procès d’Auschwitz va briser. Pendant 22 mois, dans un climat de tension et d’hostilité, plus de 200 survivants d’Auschwitz viendront témoigner à la barre pour dévoiler au monde entier les coulisses de la machine à tuer. A l’issue du procès, Auschwitz deviendra le symbole de l’extermination des Juifs d’Europe aux yeux du monde entier. Ce documentaire raconte le procès historique d’Auschwitz à l’aide d’interviews des derniers témoins d’époque, d’images d’archives et d’enregistrements sonores des séances, classés depuis octobre 2017 au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
16 Août 1944: la ville de Chartres est libérée par les troupes américaines. Ce jour-là, le hasard fait se croiser deux destins : celui d’une jeune femme rasée par les résistants, puis conspuée par la foule pour avoir « couché » avec un soldat allemand, mais aussi soupçonnée d’avoir dénoncé ses voisins, et celui de Robert Capa, pionnier du photo journalisme de guerre. De cette rencontre fortuite jaillira la célébrissime photo, « La tondue de Chartres » où l’on voit cette femme tenant son bébé. Ce cliché fera le tour du monde. Depuis plus de 70 ans, il reste l’icône emblématique de la violence populaire qui a déferlé sur la France dans les mois qui ont suivi la libération. Ce cliché a marqué à jamais la vie du photographe et de la « collaboratrice ». Lui connaîtra une renommée mondiale, elle une descente aux enfers. A travers ce film-enquête, c’est une page sombre de notre histoire qui remonte du fond de notre mémoire collective.
Peut-on encore ré-enchanter le rêve européen, dans une période marquée par le Brexit, la montée des nationalismes, le regain des débats identitaires et du protectionnisme économique ? D’ailleurs, comment en est-on arrivé là ? Avons-nous été trop confiants en considérant le processus d’intégration acquis ? Qu’est-il advenu de cet idéal de paix, de tolérance, de liberté, d’ouverture au monde et de prospérité économique ? Comment se fait-il qu'en l'espace d'un demi-siècle, l'Europe soit passée de l'utopie au contre-modèle ? Ce film est une enquête sur l’avenir de l’Europe et un manifeste pour nous, citoyens européens, afin que nous puissions à nouveau avancer ensemble vers un destin commun.
Ela Stein-Weissberger, décédée en mars 2018, fut une fillette résiliente du camp de concentration de Terezín, où elle se retrouva à l'âge de onze ans. Un an plus tard, dans l’opéra Brundibár, elle va tenir un des rôles principaux, le chat, face à la caricature d’Hitler surnommé Brundibár. Cette rébellion offerte aux enfants tchèques est signée Hans Krása pour la musique, et Adolf Hoffmeister pour les paroles. Dans cet opéra joué dans le camp, Ela et les autres enfants se moquaient ouvertement d'Hitler sur scène. Impensable? Pourtant ce fut le cas. A près de 88 ans, Ela raconte cette histoire surprenante à hauteur d’enfant. Elle revient sur le passé : la propagande nazie, la disparition des enfants, la résistance des plus faibles. Elle explique comment elle et les autres enfants ont affronté l’horreur, dans un lieu de mort et de mensonges où l’on voulait faire croire grâce à un film de propagande pour une visite de la Croix-Rouge que Terezin, était « le Paradis des Juifs ».
Entre 1960 et 1962, 14 000 enfants sont exfiltrés de Cuba. Un mouvement de panique attisée par une sombre rumeur, pousse des parents à envoyer massivement leurs enfants aux Etats-Unis pour les sauver du péril communiste. Cette rumeur, largement relayée par le réseau de l’Eglise catholique, affirme que Fidel Castro a l’intention de « nationaliser » les enfants cubains en les envoyant en Union Soviétique pour être éduqués. Quel contexte social et politique a poussé les parents à croire une telle rumeur ? En pleine guerre froide, quel a été le rôle de la CIA ? Cette opération d’exfiltration porte un nom, « l’Opération Peter Pan ». C'est alors que se déclenche la crise des missiles mettant fin à la communication entre les deux pays. Les familles et leurs enfants seront séparés sans espoir de se revoir. 50 ans plus tard, six témoins qui ont été des enfants de l'Opération Peter Pan racontent leur vie reconstruite aux États-Unis, le déchirement profond qui les marqueront à jamais... En parallèle de ces récits, archives et interviews de spécialistes internationaux reconstituent cet exode.
Pendant l’hiver 1963, les mineurs de charbon mènent la plus grande grève nationale de leur histoire. Partout en France, dans tous les milieux sociaux, les actions de solidarité se multiplient pour aider les «gueules noires » qui réclament une augmentation de salaire, une 4ème semaine de congés payés, et 40 heures de travail au lieu de 48 de labeur… L’aide alimentaire et les dons d’argent affluent dans tous les bassins miniers. Les Français font preuve d’une générosité exceptionnelle : 27 millions de francs, soit près de 4 millions d’euros sont collectés. Du jamais vu dans l’histoire d’une grève ! A la 3ème semaine du conflit, ces dons ne suffisent plus à soutenir les 180 000 familles de mineurs en grève. Pour mettre leurs enfants à l’abri des privations, les Français répondent massivement à l’appel des organisations laïques ou religieuses : pendant les vacances de Pâques, 23 000 enfants sont accueillis dans des familles inconnues. Cette mobilisation citoyenne a provoqué le plus grand déplacement volontaire d’enfants du XXème siècle… Ils ont quitté leurs familles pour la première fois et ont vécu un moment inoubliable. 55 ans plus tard, des enfants de mineurs et leurs familles d’accueil se retrouvent pour faire revivre cette belle histoire de notre roman national. Cinq d'entre eux vont nous raconter cette épopée sociale. Grâce à leurs témoignages et des archives, ce film retrace ces moments qui les ont marqué à vie. Ils sont partis des bassins houillers du nord-pas-de-Calais, de Lorraine (Moselle), des mines de Carmaux (Tarn) pour être convoyés dans la banlieue Sud de Paris, notamment Malakoff (92240), mais aussi en Haute-Garonne, dans l'Aude, l'Aveyron, le Lot et Garonne.
Le premier festival de Cannes n’a pas eu lieu, mais il a existé. Initialement prévue du 1er au 20 septembre 1939, la première édition du festival aurait dû se tenir sous la présidence effective de Jean Zay, ministre de l’Éducation Nationale du Front Populaire. En 1937, Adolf Hitler a été fortement contrarié par le palmarès de la Mostra de Venise qui n’avait récompensé aucun film allemand et qui avait osé attribuer un des prix du jury au film pacifiste de Jean Renoir, La grande illusion. Depuis, le dictateur a décidé de s’entendre avec son homologue italien afin de décider l’attribution des récompenses. C’est dans ce climat d’affrontement entre régimes fascistes et démocraties que l’idée du Festival de Cannes voit le jour. Au lendemain de la Mostra où Goebbels dicte le palmarès, l’organisation d’un festival des nations libres est dès lors envisagée. Ce projet paraît irréalisable et se heurte à la réticence du conseil des ministres. Pourquoi prendre le risque de froisser Hitler et Mussolini et de précipiter l’Europe dans la guerre ? Pour du cinéma ? Tout cela n’est pas sérieux... Les accords de Munich viennent tout juste d’être signés et le gouvernement français se félicite d’avoir su préserver une paix fragile. La polémique enfle. De manière inattendue, une affaire proprement artistique devient un problème international. Néanmoins, le festival s’organise. La croisette se remplit, les premières réceptions sont organisées. Mais au loin, l’orage de la guerre menace de venir gâcher la fête...
En 1940 naît à Paris la Continental, société de production de films créée par l'occupant. A sa tête, Alfred Greven, producteur cinéphile et homme d’affaires opportuniste. Pendant les années d'occupation, sous les directives de Goebbels, il s'assure les services des meilleurs artistes et techniciens du cinéma français pour produire des films à succès, hautement divertissants, et, stratégiquement, sans aucun message de propagande. En parallèle, il profite de la spoliation des biens juifs pour racheter cinémas, studios et laboratoires, et prendre ainsi le contrôle de toute la chaîne de fabrication des films. Objectif : créer en Europe un second Hollywood. Plusieurs des 30 longs-métrages ainsi produits sous l'égide Continental comptent, encore aujourd'hui, parmi les classiques du cinéma français.
John Edgar Hoover, le puissant patron du FBI, va mener pendant 50 ans une traque acharnée contre Charlie Chaplin, qu'il accuse de sympathies communistes.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate en Europe, que la France du maréchal Pétain capitule et se met aux ordres de l'Allemagne, l'Océanie française se retrouve dans une situation inédite et complexe. Les Nouvelles-Hébrides, Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie sont autant de territoires brusquement isolés, confrontés à eux-mêmes tandis que la métropole a basculé. Bientôt, sur les rives, des combats féroces enflamment toute la zone Pacifique. Portrait d'un épisode peu connu de la Seconde Guerre mondiale.
Etape obligatoire de la vie de millions de jeunes Français jusqu'en 1996, le service militaire a été, pendant plus d'un siècle, l'un des piliers de la République. En formant ses futurs soldats, mais aussi en brassant les classes sociales et les origines, il était l'ultime étape de la «fabrique du citoyen». Retracer l'histoire de la conscription, c'est raconter les relations passionnés et tumultueuses des Français avec leur armée. De l'avènement du service militaire pour tous en 1905, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, cette première partie raconte comment la conscription devient le ciment de la citoyenneté : un rite de passage à l'âge adulte pour les jeunes Français et parfois, hélas, un «impôt du sang».
A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le service militaire est rétabli. La guerre d'Algérie change radicalement le rapport des Français au service militaire. Les jeunes soldats découvrent la violence et les exactions. Tandis qu'en métropole, l'antimilitarisme et la pacifisme progressent. Le conflit algérien marque une rupture entre la Nation et l'armée, une faille qui s'accentue face à l'enjeu nucléaire. Peu à peu, de Mai-68 à la fin de la guerre froide, la professionnalisation des armées est en route. La fin du service militaire est annoncée par le président Jacques Chirac en 1996.
Le 1er octobre 1968, le corps de Stefan Markovic, un Yougoslave travaillant pour Alain Delon, est retrouvé dans une décharge des Yvelines. A partir de cette sordide histoire criminelle s'échafaude un incroyable complot politique destiné à mêler le nom des Pompidou à l'affaire. réalisé par : Cédric Condon, Jean-Yves Le Naour
En 1980, Vladimir Vetrov, un agent du KGB mis au placard, prend contact avec la DST. Il propose de leur livrer la liste des agents en poste à l'étranger, celle des agents doubles et celle des secrets technologiques et scientifiques que le KGB vole aux pays des blocs de l'Ouest depuis des dizaines d'années dans les domaines stratégiques. La France, l'Allemagne, l'Angleterre et les Etats-Unis découvrent alors qu'ils sont victimes d'une gigantesque entreprise de pillage organisée par le KGB. «L'affaire Farewell» est l'une des plus grandes histoires d'espionnage de la guerre froide et aura pour conséquence la chute accélérée de l'URSS.
Durant toute la guerre froide jusqu'à la chute du mur de Berlin, partir en voyage en URSS était un pèlerinage pour tous ceux qui avaient foi dans le communisme. Pour le pouvoir soviétique, ces séjours touristiques étaient conçus comme une vaste opération de séduction pour contrer l'influence de l'ennemi américain. 30 ans après l'effondrement du bloc soviétique, que reste-t-il de ces voyages à l'est pour ceux qui croyaient dur comme fer à l'utopie communiste ? À travers des films amateurs, des photographies et des témoignages de voyageurs, ce sont des histoires personnelles, intimes, qui s'entrecroisent pour raconter la grande histoire
Ce qui a eu lieu le 9 novembre 1989 a marqué la fin d'un monde et le commencement d'un nouveau : celui d'un Berlin, et d'une Allemagne, réunifiés. Pourtant, cette réunification est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. La chute du mur de Berlin n'a pas effacé les stigmates de quarante années passées derrière le rideau de fer et sous un régime autoritaire. Au fil du temps, sont apparus au grand jour les dessous du régime communiste de la RDA.
Mohandas Gandhi, icône planétaire, s'est imposé comme l'un des leaders de la non-violence et le symbole de l’indépendance de l’Inde. Quelles ont été les stratégies de Gandhi pour incarner cette lutte ? Comment a-t-il fait de son propre corps (qu'il n'hésita pas à mettre en scène et en danger au travers de grèves de la faim) et de son image les armes majeures d’une guerre de communication mondiale, en Inde, en Europe et jusqu’aux Etats-Unis ? Enquête sur ce qui perdure aujourd’hui du mythe Gandhi, ce qu’il continue à inspirer, ses échecs et la façon dont, finalement, il a été trahi.
Nelson Mandela est une icône sud-africaine et internationale de la lutte contre l'apartheid. Incarnation du combat de la communauté noire pour l'égalité des droits, il est devenu président de nation arc-en-ciel en 1994. Mais «Madiba» est aussi un mythe. Son parti politique, l'ANC, ainsi que la communauté internationale ont su tirer parti de son image et la façonner à leur envi. De la non violence à la lutte armée, de la prison où il aura passé plus de 27 années, à la réconciliation de son pays, Nelson Mandela a été tour à tour avocat justicier, libérateur, guiérillero, terroriste, homme politique, prix Nobel. Enquête sur l'homme qu'il fut, et sur le mythe qu'il a fini par devenir.
Tant dans ses caricatures que dans ses hagiographies, le Che fut le principal artisan de sa propre légende. Cinéphile, écrivain, photographe, Che Guevara n'a eu de cesse de construire le mythe qui lui survivra. Il se met en scène en famille, au pouvoir ou au combat et est devenu à l'international l'une des grandes figures de la Révolution. Et même sa face obscure, c'est lui qui l'a médiatisée. Habit de combat, barbe hirsute et cigare à la bouche, il a fait de la saleté du guérillero une vertu et a endossé avec autorité le costume du «foudre de guerre» prêt à plonger le monde dans l'abîme. Cinquante ans après sa mort, en mêlant témoignages de premier plan, documents inédits et archives méconnues, ce film entreprend un travail de reconstruction de l'image du guérillero héroïque.
Ce documentaire débute le jour de l'assassinat du Président Kennedy, pour s'achever près de cinq ans plus tard, le soir de la mort de son frère Bobby, à l'Hôtel Ambassador. Il revient sur ces quatre années pendant lesquelles Bobby Kennedy va voler de ses propres ailes en politique, et qui vont laisser une marque indélébile dans la politique américaine, faite à la fois d'espoir et d'une amère désillusion. Retour sur la quête utopique, naïve sans doute mais profondément engagée, du frère cadet de JFK, qui finit lui aussi par en mourir, assassiné à ton tour. Des images d'archives inédites brossent le portrait unique de Bobby Kennedy.
Le 25 décembre 1989, la dernière dictature communiste d'Europe de l'Est disparaît lors d'un procès de moins d'une heure, suivi de l'exécution du couple Ceausescu. Le tout est filmé et diffusé en direct sur les télévisions du monde entier. Ces exécutions soulèvent bien des questions. Entre rumeurs de charniers à Timisoara et vrai massacre de manifestants - dont les auteurs des tirs sont à ce jour toujours inconnus -, bien des zones d'ombres demandent encore à être éclairées. Grâce aux témoignages des acteurs de ces événements - le Premier ministre roumain de l'époque, le conseiller des affaires roumaines de Gorbatchev ou l'un des soldats du peloton d'exécution -, ce document explore ce saisissant moment d'histoire, faisant entrer le téléspectateur dans les arcanes de ce qui a longtemps été appelé, peut-être à tort, la «révolution roumaine».
Près d'un million et demi de Juifs ont été exterminés en URSS entre 1941 et 1945. Des auteurs soviétiques ont rédigé, pendant la guerre, un ''Livre noir'' consacré à la Shoah d'après un travail de collecte sur le terrain. Mais la paranoïa de Staline ainsi que son antisémitisme ont empêché sa publication. Sorti miraculeusement des archives du KGB après 1990, ce livre révèle l'ampleur du génocide en URSS.
Si Renault et Citroën, fleurons de l'industrie automobile, appartiennent au patrimoine français, leurs fondateurs restent méconnus. Ces deux frères ennemis ont partagé les bancs du lycée Condorcet, à Paris. Ils se sont ensuite livré une concurrence acharnée, façonnant l'histoire industrielle du pays. Pourtant, malgré leur incroyable réussite, ces deux génies de l'automobile ont connu un destin tragique. Tandis que la crise économique de 1930 a raison des audaces d'André Citroën, qui meurt ruiné en juillet 1935, Louis Renault est, quant à lui, accusé de collaboration avec l'ennemi en 1944. Enfermé à la prison de Fresnes, il est emporté par une hémorragie cérébrale.
D'Yvonne de Gaulle à Brigitte Macron, les Premières dames sont entrées dans les vies des Français par la radio, le cinéma, la télévision, la presse magazine. Mais qui sont réellement ces femmes ? Comment ont-elles vécu leur destinée exceptionnelle ? L'ont-elles seulement désirée ? Pour la première fois réunies dans un film, Anne-Aymone Giscard d'Estaing, Cecilia Attias, Carla Bruni-Sarkozy et Valérie Trierweiler racontent, chacune avec sa sensibilité, le rôle complexe et souvent difficile qu'elles ont dû assumer. A côté de ces témoignages directs, des historiennes se sont penchées sur les destins d'Yvonne de Gaulle, Claude Pompidou, Danielle Mitterrand et Bernadette Chirac. De ce tissage singulier, composé de toutes ces vies au féminin, émerge une autre histoire de la Ve République française.
11 septembre 1973, au Chili, après le coup d'Etat du général Pinochet, la répression s'abat soudain sur le pays. L'ambassade de France, basée à Santiago, ouvre ses portes aux militants chiliens. Coupés du monde, sans instruction du ministère, les diplomates en poste prennent cette décision sous leur seule responsabilité. L'ambassade et la résidence de l'ambassadeur accueilleront plus de 600 personnes. Ce document pose l'épineuse question des choix individuels et politiques : comment agir quand le gouvernement que l'on représente, celui du président Pompidou, a pris ses distances avec celui du président Allende ? Il dévoile également la vie qui s'organise dans le huis clos de ces deux lieux, de septembre 1973 au départ vers la France du dernier réfugié, en juillet 1974.
Au moment où JFK est assassiné à Dallas, le 22 novembre 1963, le journaliste français Jean Daniel et son épouse Michèle déjeunent avec Fidel Castro, à Varadero. Deux semaines auparavant, Jean Daniel avait été reçu secrètement par le président américain qui lui avait confié un message de conciliation à remettre au dirigeant cubain. L'assassinat de Kennedy fut un choc pour Castro. Le journaliste est formel. Bouleversé, Castro lui déclara : «Vous savez, ce genre d'assassinat me répugne. Voilà, c'est la fin de votre mission de paix !». Dans les journaux ou sur les plateaux de télévision, Jean Daniel fait passer un message qui nuance les positions de Castro et de Kennedy. Il bouscule la vision polarisée du statu quo de la guerre froide. Un document émaillé d'extraits du «Temps qui reste» lus par Jean-Pierre Darroussin.
Longtemps, la légende a voulu que Raul Castro ne soit que l'ombre de son frère Fidel. Mais quand les espions du KGB et de la CIA se penchent sur son cas, force est de constater que, depuis plus d'un demi-siècle, le dernier des Castro a toujours su se rendre indispensable à la révolution cubaine. Qui mieux que des hommes de l'ombre pouvaient raconter cet homme de l'ombre ? C'est ce que font dans ce documentaire Nikolaï Léonov, biographe et ami personnel de Raul Castro, chef de l'antenne du KGB à La Havane, et son homologue américain Brian Latell, également biographe et ancien chef analyste pour Cuba à la CIA.
Kamel Daoud, écrivain algérien de langue française, propose un voyage dans son Algérie. Il a le verbe clair et la parole tranchante. Avec lui, nulle complaisance envers le régime, ses failles ou les islamistes qui ont juré sa perte. Il raconte aussi son amour pour cette terre et ses habitants. S'égrènent ainsi la vigne, la Méditerranée, la place des femmes, la religion, Oran la radieuse, Alger et le pouvoir, la rebelle Kabylie où naissent les révolutions, une indépendance confisquée, une jeunesse créative et joyeuse qui rêve de faire sauter un «système» ossifié. Au long du chemin, se dessine peu à peu le portrait d'un pays mais aussi d'un homme, né après la guerre d'indépendance, figure d'intellectuel épris de liberté et voix qui compte aujourd'hui.
En 1994, le réalisateur Amos Gitaï décide de suivre en coulisse les négociations de paix entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, qui mèneront aux Accords d'Oslo. Il est témoin de cet espoir de paix, brisé ensuite par la contestation de la rue et l'assassinat du Premier ministre israélien, le 4 novembre 1995. Vingt ans plus tard, Amos Gitaï s'interroge sur ce qu'il reste de cet espoir de paix. Aujourd’hui, alors que les responsables politiques rejettent ouvertement les frontières de 1967 et s'enferment dans une fuite en avant, dans la société civile, des voix discordantes se font entendre. Le réalisateur est allé à la rencontre de ces Palestiniens et Israéliens qui croient encore que le dialogue, le vivre-ensemble et la paix sont possibles.
Dans l'immédiat après-guerre, des jeunes Françaises sont chargées d'une impossible mission : rapatrier leurs compatriotes éparpillés par le conflit à travers un continent dévasté. Malgré l'ampleur de la tâche, il leur faut agir vite, avant que les frontières ne se ferment, que le rideau de fer ne tombe. Une course contre la montre singulière s'engage alors au coeur d'une Europe meurtrie. Un voyage en enfer qui va bouleverser à jamais ces jeunes auxiliaires de la Croix Rouge, surnommées l'Escadron bleu.
La fresque du «Bon et du Mauvais Gouvernement», peinte par Ambrogio Lorenzetti sur les murs du Palazzo Pubblico de Sienne, en 1338, fait étrangement écho au climat d'inquiétude des années 2010. L'historien Patrick Boucheron s'en est inspiré pour écrire «Conjurer la peur» en 2013. De Paris à Sienne, en passant par New York, il revisite plusieurs moments de l'histoire contemporaine, tous marqués par la peur. La crise de la dette, l'absence de lien social, l'autoritarisme et les guerres font écho à l'oeuvre de Lorenzetti.
La démocratie européenne est née à Athènes entre le VIe et le IVe siècle avant Jésus-Christ. Cet héritage antique peut-il nous aider à comprendre les crises politiques auxquelles nous sommes confrontés ? Représentation démocratique, prise en charge de la chose publique par les experts, perte de sens de ce qu'est une communauté : autant de maux auxquels les inventeurs de la démocratie ont eu peut-être à se confronter. De l'agora antique à la crise grecque de 2015, d'Athènes à Bruxelles, siège des institutions, ce document remonte l'histoire de l'identité européenne, en compagnie notamment des historiens Patrick Boucheron et Paulin Ismard.
"Nous sommes tous des juifs allemands " était un des slogans de étudiants en Mai-68. Plus de cinq décennies plus tard, Daniel Cohn-Bendit, un des leaders du mouvement, pose un regard libre, sans complexe et sans a priori sur la situation en Israël et dans les Territoires occupés. Lors d'un périple audacieux et inattendu, "l'empêcheur de tourner en rond" ne manque pas d'affronter la question, complexe, de son rapport au sionisme et à la cause palestinienne.
L'été 39 ne fut pas le dernier été, mais il fut un dernier été : des journées frontières où le sentiment de la menace le disputait avec l'espoir de vivre, de contempler le bleu du ciel, d'écrire, de moissonner, d'aimer. En somme : d'échapper à l'Histoire. A travers des documents inédits, des journaux intimes, des lettres, mais aussi des films amateurs, retrouvés un peu partout en France, le documentaire raconte comment fut vécu ce «dernier été» avant un conflit qui se profilait déjà comme une menace inévitable. Au-delà du récit historique, tous ces témoignages font revivre cette période à travers les sensations et les émotions des Français...
C'est un exceptionnel trésor d'archives. Un de ces ouvrages rares découverts dans une bibliothèque familiale. A partir de 1925, Arnaud de Roquefeuil, jeune propriétaire terrien normand, a chroniqué sa vie sous une forme inédite pour l'époque : la bande dessinée. L'Histoire a voulu qu'il vive la Seconde Guerre mondiale. Il y a tout connu : la ligne Maginot et la débâcle, les camps de prisonniers et la Résistance, jusqu'à la déportation vers Buchenwald. Et il a tout dessiné. Jamais encore sa chronique illustrée n'avait été montrée au grand public. Elle est la trame narrative et visuelle de ce documentaire.
Le 28 juin 1969, la police new-yorkaise fait une nouvelle descente dans Greenwich Village. Ecoeurés et exaspérés par cet incessant harcèlement, les clients du Stonewall Inn, un bar gay, se révoltent à coup de bouteilles et de pierres. Le quartier connaîtra plusieurs nuits d'émeutes. Cette rébellion marque l'acte fondateur du mouvement pour les droits LGBTQ, le début d'une organisation politique qui verra naître, l'année suivante, la première marche des fiertés, ou Gay Pride. La communauté gay, lesbienne et queer s'organisait déjà bien avant ces événements, mais les émeutes de juin 1960 ont libéré une incroyable énergie collective permettant aux revendications pour davantage de droits et de reconnaissance de s'affirmer. Dans la foulée, sont apparus des groupes militants, des livres, des films.
Pendant des décennies, des femmes furent mises au ban de la société pour avoir enfanté hors mariage. Les traces sont toujours là, à vif, du combat que ces femmes, abusées ou abandonnées, durent mener pour élever seules leurs enfants. Mai-68 est passé par là, avec la contraception et la loi sur l'avortement, et progressivement ces "filles-mères" sont devenues des "mères célibataires". En mêlant témoignages et archives, ce film déroule les grandes étapes des politiques familiales de l'après-guerre à nos jours en se focalisant sur la création des établissements maternels. Enfin, il inscrit le combat de ces mères courage dans un mouvement d'émancipation féminine.
A 94 ans passés, le prince Philippe reste une énigme, bien qu'il ait épousé la reine d'Angleterre en 1947. Duc d'Edimbourg, il a commencé sa vie en Grèce. En 1947, héros de la guerre, jeune et beau, il épouse la célibataire la plus en vue du XXe siècle, comptant bien profiter avec elle des décennies où elle attendra de succéder à George VI. La mort du roi bouleverse ses plans : il devient l'époux de la reine et se retrouve éclipsé par le statut de sa femme. Il doit abandonner carrière et ambitions pour faire allégeance à Elisabeth, devenant ce prince qui marche toute sa vie deux pas derrière sa femme.
La vie de Marie-Antoinette cache encore bien des secrets. Depuis plus de deux siècles, l'on se demande ainsi si elle a réellement vécu une histoire d'amour avec le comte Axel de Fersen, gentilhomme suédois. Leur correspondance, retrouvée par miracle, comporte de nombreuses ratures demeurées illisibles malgré tous les efforts de décryptage : elle sont sans doute la clé de l'énigme. Grâce à du matériel sophistiqué, une équipe scientifique s'apprête à tenter de déchiffrer les zones effacées de ces précieux papiers, conservés aux Archives nationales : les lettres de la reine la plus célèbre de France vont-elles enfin livrer tous leurs mystères ?
Durant l'entre-deux guerres, Paris accueille une vague d'émigration sans précédent. Au milieu des intellectuels et des artistes du monde entier, les pionniers de l'émancipation des empires coloniaux vont se réveiller et agir. Trois hommes vont être particulièrement surveillés par un service de renseignement "des indigènes", le CAI. Il s'agit de Messali Hadj, un simple ouvrier qui va devenir le porte-parole des Algériens de France et un acteur clef du nationalisme algérien, du jeune Hô Chi Minh, qui participera à la fondation du parti communiste français et de l'Union inter-coloniale avant de s'envoler pour Moscou, et enfin de Lamine Senghor, tirailleur sénégalais et grand blessé de guerre qui va fonder la Ligue de la Défense de la Race Nègre.
Encensés durant les deux conflits mondiaux, les tirailleurs sénégalais suscitent de plus en plus de méfiance au moment des conflits coloniaux. Ce qui ne les empêche pas de combattre loyalement en Indochine et en Algérie. De même, durant la chute de l'Empire colonial, les derniers tirailleurs d'origine guinéenne, qui pourtant se sont battus sous les couleurs tricolores, sont rejetés par la France et par leur pays d'origine, qui les voit comme des traîtres, des mercenaires au service du colonisateur. Internés au camp de Rivesaltes en 1964, ces soldats guinéens, derniers tirailleurs, racontent la triste fin de la force noire. Pour la première fois, un documentaire leur donne la parole.
Comment la France catholique a-t-elle pris la mesure du drame de la Shoah ? Quelle fut l'influence de l'Eglise sur la politique de Vichy et le sort des juifs ? En s'appuyant sur des archives récemment ouvertes ainsi que sur les analyses d'historiens et sur les travaux les plus récents de la recherche historique, ce film dévoile et analyse les réactions de la France catholique face à la Shoah, du sommet de l'épiscopat à la base des croyants.
Le 11 mai 1987, après des années de traque, Klaus Barbie, le meurtrier de Jean Moulin et responsable de la déportation de milliers de Juifs de France, se retrouve devant la Cour d'assises de Lyon. Pour la première fois en France, un homme est jugé pour crime contre l'humanité. Ce procès démesuré, avec 106 témoins, 40 avocats et 800 journalistes accrédités pour 6 semaines d'audience, a été exceptionnellement filmé dans son intégralité. A partir de ces images et des témoignages de ceux et celles qui y participèrent, les auteurs du documentaire ont voulu restituer ce moment unique dans l'histoire judiciaire. Le procès de Klaus Barbie représente un moment de bascule pour la société française, qui prend alors conscience de la réalité de la Shoah.
Ce documentaire retrace les années noires de la police française, de la collaboration à la traque des communistes en passant par les rafles de juifs, la Résistance, la Libération et l'épuration. Grâce à des archives rares et au moyen de l'animation et de la création graphique, ce film redonne vie aux principaux responsables politiques et administratifs de la police de Vichy comme Pierre Laval, René Bousquet et Pierre Pucheu. Leurs paroles ont été consignées dans des mémoires, dans des procès-verbaux d'audition ou à travers des correspondances et livrent de l'intérieur, une histoire inédite de la police de Vichy.
Lorsque Léon Collin, médecin affecté aux bagnes, débarque en Guyane en 1907, il découvre les réalités de l'enfer vert. Choqué par les incohérences et les dysfonctionnements de l'administration pénitentiaire, il fut l'un des premiers à décrire l'horreur carcérale et à photographier les forçats. Un témoignage unique pour mieux saisir les enjeux du développement d'une Guyane française qui a longtemps été synonyme de confinement et d'extinction, avant d'accueillir les rêves de conquête spatiale les plus ambitieux.
Pendant la guerre, Gabor Sztehlo a réussi à cacher en Hongrie près de 2000 Juifs dont la moitié était des enfants. Ce pasteur accueille les orphelins dans une vaste bâtisse ainsi que dans les maisons abandonnées alentour, appelée Gaudiopolis, "la cité de la joie". En 1945, 300 jeunes de 4 à 18 ans, venus de tous horizons arrivent dans les décombres de la capitale dévastée. Sztehlo a l'idée de les laisser créer une République au sein de laquelle les plus grands prennent le pouvoir et votent une Constitution avant d'élire un président de 17 ans. Les enfants créent leur propre monnaie et fondent un journal. L'expérience va durer jusqu'en 1951 avec l'instauration d'un régime stalinien.
En 1958, Charles de Gaulle reprend les rênes de la France après 12 années de traversée du désert. L'homme est fasciné par le progrès et la modernité et décide d'accélérer la métamorphose de la France. Il lance le périphérique parisien, des villes nouvelles, l'autoroute du soleil, le RER, les remembrement des campagnes, l'aménagement touristique du littoral languedocien, Rungis ou encore la maison de la culture. Derrières ces grandes réalisations durant "les Trente Glorieuses", ce film raconte l'histoire de cette génération qui a dû rebâtir un pays dévasté par la guerre et inventer une France nouvelle. Ils ont crée une société de consommation lancée à pleine régime qu'il est difficile d'arrêter aujourd'hui.
Paradoxe unique au sein des démocraties occidentales, les Etats-Unis sont à la fois les premiers promoteurs de la science du climat, le pays où sont nés les lanceurs d'alertes et les premières prises de conscience environnementale, mais aussi le pays qui compte le plus de citoyens niant l'existence du réchauffement climatique. Alors que le reste de la planète s'est rallié au consensus scientifique, l'Amérique persiste depuis quarante ans à ralentir, voire à torpiller, les négociations internationales pour éviter le pire. Pourquoi un tel acharnement à nier la réalité ? Ce film plonge dans l'histoire si particulière que les Américains entretiennent avec leur environnement.
Les fils des Kennedy s'appellent John, Bobby et Ted. Leurs cousins sont les enfants Sargent Shrivers, Smiths et Lawfords. Tous sont nés entre 1952 et 1960. Leur histoire, cette biographie des "fils et filles de", est racontée à travers les témoignages des gouvernantes de la famille. Elles aussi ont partagé les vies et enduré les deuils des Kennedy. Au-delà de ces tragiques destins, des questions plus générales sont abordées. Que retient un enfant de sa famille ? Comment en vit-il les épreuves, les aspirations et les devoirs ? Autant de sujets délicats qui trouvent ici une illustration pertinente.
Le 6 février 1934, à Paris, des manifestations contre le pouvoir en place dégénèrent dans la soirée. Le bilan est tragique : près de 20 morts et plus de 1500 blessés. Pour la première fois de l'histoire de la République française, la rue fait tomber le gouvernement, qui démissionne le lendemain. Entièrement composé d'images d'archives, en partie inédites, le film raconte l'engrenage infernal d'un mécontentement de la population sur fond de crise économique et de défiance vis-à-vis de la classe politique, qui a abouti à l'une de plus graves crises politiques de la Troisième République.
Pour la première fois, sept secrétaires généraux de l'Elysée racontent quarante ans de vie politique française depuis les coulisses du pouvoir élyséen. Rouage essentiel du fonctionnement de l'Etat et du pouvoir politique, plus proche collaborateur du Président de la République, le secrétaire-général fascine mais son rôle est méconnu. Homme de l'ombre au pouvoir étendu et à la discrétion légendaire, il est celui qui voit tout, entend tout mais ne dit rien. Une plongée acérée dans l'exercice de l'Etat à travers le point de vue du principal conseiller du Prince.
Entre 1858 et 1905, la France a envoyé deux mille femmes dans ses colonies pénitentiaires de Guyane et de Nouvelle-Calédonie.Aujourd'hui, leurs descendant(e)s portent encore le poids de ce tabou historique et familial. C’est à ces femmes que la réalisatrice Hélène Trigueros a donné vie dans ce documentaire.
1954. Guerre d'Indochine. Suite à l'accident de son avion, Geneviève de Galard se retrouve coincée dans l'enfer du camp retranché de Dien Bien Phu. Cette jeune infirmière française, va, pendant près de deux mois, soigner et soulager, sous la terre, avec abnégation et douceur, des centaines de soldats. Et puis, après le désastre militaire, quand tout sera fini, elle va refuser d'être libérée par les vainqueurs tant que les blessés ne seront pas tous rapatriés. Cet incroyable acte de courage et de dévouement va faire de Geneviève de Galard une légende vivante. Les militaires vont la décorer, les médias l'encenser et les politiques de tous bords tenter de la récupérer. Trop modeste, elle s'effacera pendant cinquante ans derrière les blessés et les victimes de cette bataille, affirmant toujours que sa célébrité la dépassait totalement.
Adrienne Bolland, Maryse Bastié, Hélène Boucher : trois aviatrices françaises au destin exceptionnel, trois femme encore inconnues du grand public, mais surtout trois pionnières. Pendant l'entre-deux-guerres, elles évoluent dans un milieu d'hommes et rêvent de leur émancipation, notamment grâce au droit de vote des femmes. Les trois aviatrices multiplient les exploits et les records, dont certains demeurent à ce jour inégalés.
Simone Veil, disparue le 30 juin 2017 à l'âge de 89 ans, est entrée au Panthéon le 1er juillet 2018 à Paris. Symbole de résilience et de liberté, la jeune Simone Jacob, déportée à Auschwitz Birkenau en 1944, parvient à dépasser les traumatismes de la déportation, avant d'ouvrir la voie aux femmes en faisant légaliser l'avortement en 1975, marquant de son empreinte l'histoire de la France. C'est l'histoire d'un destin personnel et politique hors normes, raconté grâce à des archives familiales et nourri d'entretiens avec ses deux fils et plusieurs de ses petits-enfants.
Si on connait le sort des tirailleurs Sénégalais de la Grande Guerre, on sait moins que les Kanaks de Nouvelle-Caledonie ont, eux aussi, combattu en métropole : un millier d'hommes se sont engagés dans les tranchées, entre 1916 et 1918, dans le Bataillon Mixte du Pacifique. Kalepo Wabete, un cultivateur né en 1889 sur l'île de Tiga, était l'un d'eux. Il fut fauché par une balle allemande quelques jours avant l'armistice.
Jean-Christophe Klotz, ancien grand reporter, a été l'un des rares journalistes français à se rendre au Rwanda en 1994, en plein génocide. S'il retourne au Rwanda aujourd'hui, c'est pour savoir quel a été le véritable contrechamp des images terribles qu'il y a filmées et comprendre comment un tel drame a pu se dérouler dans la quasi indifférence générale, avec même la complicité de certaines capitales, Paris en première ligne. Libérant la parole de protagonistes qui ont joué un rôle dans cette «affaire française », notamment plusieurs généraux français, mais aussi des diplomates et des hommes politiques français, belges et américains, le film permet, 25 ans après, de jeter une lumière nouvelle sur l'enchaînement des manquements, erreurs d'analyse et compromissions qui ont rendu possible le dernier génocide du XXe siècle.
Depuis la fin du XVIIIe siècle, navigateurs, explorateurs, naturalistes, aventuriers, écrivains, botanistes, peintres et cinéastes du monde entier sont venus contempler les beautés magiques de Tahiti. Mais ce "paradis ", décrit par Bougainville dès 1768, est un concept qui semble emprisonner Tahiti et ses habitants. En croisant l'Histoire officielle de la Polynésie, les représentations qu'ont en fait les Occidentaux depuis près de trois siècles, et le regard des Tahitiens aujourd'hui, ce documentaire met à l'épreuve ce mythe du paradis terrestre.
Durant ces deux dernières années, la reine d'Angleterre a dû affronter une succession d'épreuves inédites et violentes. Son époux, le Prince Philip, bientôt centenaire, a été longuement hospitalisé. Son pays, la Grande-Bretagne, a subi avec le Brexit une déchirure fratricide. Andrew, son deuxième fils, a été éclaboussé par l'affaire Weinstein et accusé d'avoir abusé sexuellement une mineure. Son petit-fils, le populaire prince Harry, s'est exilé aux Etats Unis. Mais la souveraine, inébranlable, a fait face. A bientôt 95 ans, Elisabeth II défie le temps et continue de faire l'Histoire.
En novembre 2017, le président Emmanuel Macron s'est engagé à restituer les œuvres d'art volées aux pays africains, à l'époque coloniale. Parmi les 90 000 œuvres subsahariennes recensées dans les collections françaises, la querelle autour de ces restitutions se cristallise autour d'une œuvre, la sculpture du dieu Gou, volée au Bénin en 1894 et aujourd'hui exposée au musée du Louvre. D'abord simple butin de guerre, elle fut exposée lors de la première exposition coloniale de 1893. Révérée par Apollinaire, recopiée par Picasso ou étudiée par Le Corbusier, cette statue du dieu Gou, que l'on surnomme la "Joconde africaine", est aujourd'hui réclamée par son pays de naissance.
En mars 1871, lorsque la Commune de Paris est proclamée, les photographes descendent dans la rue pour immortaliser l'histoire en marche. Ils livrent ainsi plusieurs centaines de clichés qui forment le premier photoreportage de l'histoire. Leurs témoignages ne sont pas neutres, car l'image exalte ou dénonce, grandit les insurgés ou les rabaisse, défend la révolution ou soutient la répression.
A partir de quelques journaux intimes et de lettres qui donnent à entendre la voix des civils allemands, pour l'essentiel des femmes, et à travers les images enregistrées par les films amateurs tournés au fil des jours et des saisons, ce documentaire montre comment la Seconde Guerre mondiale a été vécue en Allemagne, loin du front. Ces destins individuels racontent la chronique ordinaire de la catastrophe de 1938 à 1945, de l'euphorie collective des premières conquêtes au déluge des bombes alliées, de la soumission à la colère, du crépuscule au désastre de l'Allemagne.
Juif polonais né dans un goulag, devenu leader en mai 68 puis sénateur et député européen, Henri Weber était un homme de son temps. Il est de cette génération bercée par le rêve du "Grand Soir", qui a troqué le combat de rue pour celui des idées dans l'espoir de voir naître un monde meilleur. Armé d'un humour décapant, curieux de tout et des autres, respecté de ses adversaires, Henri Weber n'a eu de cesse de défendre ses idées et une certaine idée de la France et de l'Europe.
A l'été 1963, François Mitterrand traverse une profonde crise existentielle. Sa carrière politique est à l'arrêt et, après 19 années de mariage, son couple s'est distendu. C'est à ce moment-là que François Mitterrand rencontre celle qui va redonner un sens à son existence. Anne Pingeot, 19 ans, va devenir la compagne d'une vie, elle qui sera présente tout au long de son ascension vers le pouvoir et qui restera à ses côtés jusqu'à son dernier souffle. Pour la première fois, Anne Pingeot a accepté que les fragments de cette passion amoureuse - des centaines de lettres et un journal intime - soient présentés à la télévision, avant d'être remis à la Bibliothèque nationale.
Hiver 1943. Au coeur même de Paris, dans les 10e, 13e et 15e arrondissements, les nazis ont créé des annexes du camp de Drancy : Lévitant, Austerlitz et Bassano. Dans ces trois camps d'enfermement, 800 internés dit "demi-juifs" sont forcés à faire le tri quotidien des objets volés aux familles juives de Paris, déportées dans les camps de la mort. Des spoliations baptisées cyniquement par les nazis "Opération meuble". A Paris, 40 000 appartements sont dépouillés du sol au plafond, de leurs petites cuillères, verroterie, assiettes, lingerie, jouets et même ampoules. Trié, nettoyé et expédié en Allemagne, ce butin était destiné aux familles du Reich frappées par les bombardements alliés.
Benito Mussolini et Adolf Hitler étaient deux dictateurs que tout semblait opposer, bien que guidés par la même idéologie fasciste et fanatique. Les trajectoires des deux despotes, tout d'abord communes, se sont écartées au fil des années, jusqu'à devenir conflictuelles et dramatiques. Des images d'archives, mêlant grande histoire et vie privée, et privilégiant le point de vue de Mussolini, permettent de retracer l'histoire de ces dictateurs et leurs relations pour le moins singulières. A travers ces rapports complexes se révèlent également certains aspects méconnus de la Seconde Guerre mondiale.
L'histoire postindépendance du Sénégal est racontée à travers des archives rares et les témoignages de musiciens de l'Orchestra Baobab et de ceux qui les accompagnent depuis soixante ans. L'Orchestra Baobab, fondé en 1970, et le mythique club de Dakar qui porte le même nom ont tout vécu et traversé : les espoirs nés des indépendances africaines du début des années 60, les lendemains qui chantent, les désillusions de la crise économique des années 80 et 90 et le renouveau des années 2000, avec le désir d'une émergence en marge des critères occidentaux.
Des années 1970 aux années 1990, l'été a été synonyme de "vacances au bled" pour la plupart des familles d'origine maghrébine. Tous les ans, des milliers de voitures chargées à bloc prenaient la route en direction du Maroc, de l'Algérie ou de la Tunisie. Pour les parents, ce retour aux sources étaient un moyen de connecter leurs enfants à la terre des origines. Pour les enfants, ce périple répondait à une quête identitaire nécessaire et salutaire.
En 2018, l'historien et écrivain Ivan Jablonka a publié ses souvenirs d'étés et de voyages en famille dans "En camping-car". Rassemblant des images d'amateur des années 1980, il élargit son propos et brosse le portrait de toute une époque, et surtout de toute une génération qui, portée par le mouvement hippie et imprégnée de culture américaine, part en famille à la découverte de nouveaux espaces et des confins de l'Europe.
Au début des années 60, avec la fin des colonies, la France met particulièrement en avant ses sportifs d'outre-mer qui, rapidement, se distinguent par leurs performances au plus haut niveau national, voire international. Des premières olympiades modernes jusqu'aux jeux de Rio, en 2016, plongée dans l'épopée humaine et sportive de ces femmes et ces hommes qui, au nom du sport, vont porter au plus haut les couleurs de la France, qui ne leur épargnera pas toujours le déracinement, la stigmatisation et le racisme.
L'historien Thomas Snégaroff part sur les traces de Raymond Vaudé, un voyou ordinaire au destin extraordinaire : condamné au bagne à la suite d'une série de cambriolages, il s'enfuit de Guyane. Il devient ensuite un "Français libre" en entrant dans la résistance à l'occupant nazi. L'enquête de Thomas Snégaroff le ramène en Guyane, à Kourou. C'est là que l'ancien bagnard s'était installé, vingt ans après son internement, pour y poursuivre sa vie de mari et de père.
En 1933, deux mois après l'accession d'Hitler au pouvoir, William Dodd prend son poste à Berlin, nommé à la surprise générale, ambassadeur des Etats-Unis par Roosevelt. Historien, universitaire, il n'a aucune expérience de la diplomatie. De son côté, à l'ambassade de France, André François-Poncet observe depuis deux ans la progression du parti national socialiste qui enchaîne les succès électoraux et galvanise une population marquée par la crise et le poids des réparations du Traité de Versailles. En quelques mois à peine, les nazis prennent le contrôle de toutes les administrations et structures de l'Etat.
En 1943, des milliers de Juifs d'Europe centrale se réfugient dans les Alpes, occupées par l'Italie, à l'abri des Allemands et de Vichy. A la signature de l'armistice entre l'Italie et l'Allemagne, en septembre, les soldats italiens fuient avec les réfugiés à travers les montagnes. A l'arrivée, la plupart d'entre eux sont arrêtés par les Allemands et déportés à Auschwitz. Certains parviennent à se cacher. Cet épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale est raconté à travers l'histoire d'amour de Rima Dridso Levin, une juive russe, et Federico Strobino, un officier catholique italien.
De la Stasi, la redoutable police politique de RDA, il reste d'innombrables dossiers et photos. Il reste surtout 15 000 sacs remplis de documents secrets déchiquetés à la va vite au moment de la chute du mur de Berlin. Grâce au travail minutieux de la technologie, ces confettis sont réassemblés et révèlent peu à peu les secrets de la dictature est-allemande : son action "terroriste" commanditée secrètement en RFA, mais aussi et surtout des histoires d'hommes et de femmes épiés et fichés à leur insu, parfois par des membres de leurs familles.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des flottes de chalutiers de haute mer partent de Fécamp, Saint-Malo, La Rochelle ou Bordeaux pour pêcher le cabillaud de l'autre côté de l'Atlantique. Voici l'histoire des équipages de ces navires, relatée par les marins et illustrée par des images qu'ils ont tournées eux-mêmes. Ils racontent les campagnes de pêche qui duraient des mois, souvent dans des conditions éprouvantes, au large de Terre-Neuve. Pendant ce temps, leurs femmes, restées à terre, vivent dans l'angoisse de perdre leurs époux ou leurs enfants pendant les furieuses tempêtes de l'Atlantique nord.
Créés en 1925 pour assurer la protection du Führer, auquel ils avaient juré fidélité jusqu'à la mort, les SS ont décimé le peuple juif, ensanglanté l'Europe et massacré leurs ennemis. Plus de 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, des dizaines d'anciens SS, nés dans les années 20, sont encore en vie. Tous n'ont pas participé au génocide, mais beaucoup restent antisémites et convaincus des bienfaits du national-socialisme. Âgés de plus de 90 ans, obstinés et nostalgiques, ils vivent en Allemagne, en Autriche, en France, en Belgique ou en Grande-Bretagne. Certains tentent toujours d'échapper à la justice, notamment ceux qui étaient membres du personnel des camps de concentration nazis. Serge de Sampigny a interviewé une vingtaine d'entre eux.
En 2002, le tueur en série Patrice Alègre est condamné à perpétuité pour cinq meurtres. Le gendarme Roussel, principal enquêteur de cette affaire, pense qu'il lui fera avouer d'autres crimes irrésolus à Toulouse. Deux ex-prostituées livrent une série de noms de complices présumés du tueur, parmi lesquels celui de Dominique Baudis, alors président du CSA. Celui-ci décide de faire face, seul. Autour de lui, c'est le silence : pas un soutien officiel de sa famille politique. Presque vingt ans plus tard, retour sur l'affaire Baudis pour tenter de la comprendre, avec les témoignages de Pierre et Benjamin Baudis, ses fils, François Hollande, Camille Pascal et les principaux protagonistes.
En 1919, après quatre années d'enfer, les Français comptent leurs morts mais revivent, après la victoire. Guidés par l'espoir et le désir de reconstruire, ils plongent dans le XXe siècle et dessinent un chemin vers la modernité. Le monde rural laisse place à la ville. L'artisanat est remplacé par l'industrie. Les femmes défient le patriarcat et s'affranchissent des codes du passé. La France devient la patrie des artistes. C'est une décennie de temps agités et heureux. Mais cette parenthèse est de courte durée. Bientôt, l'euphorie laisse place à l'effroi, avec l'approche du second conflit mondial.
En 1929, personne ne veut y croire mais la France chavire à nouveau. La crise économique étouffe la joie des années folles. La misère, que l'on pensait vaincue, est de retour. Durant cette décennie tourmentée, les ressorts des luttes sociales et les idéologies politiques qui marqueront le siècle à venir se mettent en place. La tentation fasciste émerge. Ceux qui ont vécu la première guerre rêvaient de paix, de progrès et d'une prospérité qui effaceraient les inégalités. Mais les Français perdent leurs illusions en l'espace de dix ans.
Les habitants de la Nouvelle-Calédonie n'ont, pour la plupart, pas choisi de vivre ensemble. C'est la France du XIXe siècle qui l'a décidé pour eux. Depuis, ils essayent tant bien que mal de partager un destin dont les contours restent flous. Comment se sont tissés les liens qui unissent aujourd'hui les différentes ethnies de la mosaïque calédonienne ? Quel est le creuset de leurs différences ? Enquête.
Ce documentaire est une plongée dans l’un des plus effroyables et gigantesques systèmes concentrationnaires les du XXe siècle. Des racines du Goulag, au centre même de Moscou, jusqu’aux confins de la Sibérie orientale, et ses emblématiques camps de la Kolyma, « Goulag(s) » tient autant du film historique que du road movie. En suivant l’enquête menée par Assia Kovrigina, dont le grand père a subi « l’exil à perpétuité » dans ces « camps spéciaux », il s’agit de comprendre la place centrale qu’a occupée le goulag dans l'histoire de l'URSS : tout autant instrument de terreur que de colonisation territoriale et d’expansion économique.
En août 1991, l'empire soviétique s'est effondré. Pourtant, ce colosse paraissait indestructible : sa puissance avait surplombé le monde pendant près d'un siècle. Mais une économie exsangue, des réformes trop tardives pour éviter la faillite, un coup d'Etat avorté et le pouvoir qui change de mains ont révélé aux yeux du monde la débâcle préexistante. Le pouvoir et l'Etat soviétique disparaissent. A partir de là, toutes les règles sont abolies. Que se passe-t-il lorsqu'un Etat disparaît et qu'il ne finance plus er ne gère plus le territoire dont il a la charge ?
A l'heure où un mur s'élève pour isoler les Etats-Unis du Mexique, un photographe retrace une autre frontière, celle d'avant 1848 et l'annexion de ces territoires mexicains qu'étaient le Texas, la Californie, le Nouveau-Mexique. Là-bas, il photographie des hommes et des femmes dont les familles ont toujours vécu là, bien avant l'annexion américaine.
Depuis plus de trente ans, ils luttent dans l'ombre contre les réseaux du terrorisme islamiste. Les principaux responsables de la lutte antiterroriste en France expriment dans le détail les secrets de leur combat et évoquent leurs échecs comme leurs réussites. Leur récit collectif apporte un témoignage sur l'évolution des menaces et la manière dont le dispositif antiterroriste s'est adapté pour faire face à plusieurs vagues d'attentats meurtriers.
Pour la première fois, les Sentinelles, ceux qui mènent une guerre secrète depuis trois décennies contre les menaces terroristes parlent. Ces hommes de l'ombre, qui n'ont pas vocation à paraître au grand jour, dévoilent leurs combats, leurs réussites, leurs échecs depuis plus de trente ans.
Dans la mémoire collective, l'immigration antillaise dans l'Hexagone débute en 1963 avec le Bureau pour le développement des migrations des départements d'Outre-mer. Pourtant, ce mouvement vers la France continentale commence dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec l'arrivée de nombreux Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais et Réunionnais qui avaient choisi de tenter l'aventure métropolitaine dans l'espoir d'une vie meilleure. Des hommes et des femmes, qui ont fait cette longue traversée pour rejoindre une métropole en manque de main-d'oeuvre, témoignent.
Le paquebot Normandie était la fierté de la France, le plus grand, le plus beau et le plus rapide du monde. Le 9 février 1942, alors que l'Amérique vient d'entrer en guerre, ce rêve de grandeur se brise dans un incendie spectaculaire dans le port de New York. L'enquête officielle conclut à un accident mais, dans un climat de paranoïa collective, l'épave du Normandie devient le point focal des hantises de tout le pays. 80 ans plus tard, la légende de l'attentat refuse de mourir. A travers des archives et des documents personnels inédits, cette enquête replonge dans un des épisodes les plus méconnus de la Seconde guerre mondiale.
De la famille Kennedy, on pensait tout connaître, tant la vie du clan a nourri la presse et le cinéma au cours du XXe siècle. Mais, dans l'ombre des têtes d’affiche, s’est tissée une tragédie familiale non médiatisée. Il s’agit du cynique destin de la tante et de la cousine de Jackie qui, dans les années 1970, ont défrayé la chronique, en vivant dans un dénuement total. Découvertes lors d’un scandale sanitaire, mère et fille vivaient au milieu des excréments, sans électricité, dans les 28 pièces de ce qui fut autrefois une maison majestueuse qui abrita les rires d’enfant de Jacqueline Bouvier et de ses cousins avant qu’elle ne devienne Kennedy. C’est l’histoire de deux cousines qu’un accident du destin a conduit l’une vers le haut et condamné l’autre à l'obscurité.
Ce documentaire met en parallèle deux éléments déclencheurs. D'un côté, l'injonction poétique d'Aragon pour exiger la soumission de l'écriture littéraire à l'idéal communiste et à la compréhension du prolétariat. De l'autre, le rapport Khrouchtchev qui entraînera la lettre de Césaire à Maurice Thorez, sa démission du Parti communiste, et finalement la création du Parti Progressiste Martiniquais. D'un côté, un événement poétique, de l'autre un événement politique. Deux poètes militants, communistes, mais parfaitement antagonistes. L'un soumettant sa poétique à l'orthodoxie politique, l'autre donnant la primauté à la poétique d'une pleine liberté. Là où le politicien Aragon va ordonner au poète Aragon, le poète Césaire lui, va insuffler un humanisme émancipateur sans concession au politicien Césaire.
Célèbre avocate, Gisèle Halimi s'est éteinte le 28 juillet 2020, à l'âge de 93 ans. Rebelle et féministe, elle fut de tous les combats du XXe siècle : la lutte contre la colonisation, le patriarcat, les traditions et la domination des hommes. De la défense des indépendantistes algériennes à la parité, en passant par le droit à l'IVG et la pénalisation du viol, Gisèle Halimi a initié et accompagné la plus grande révolution sociale et culturelle de la seconde moitié du XXe siècle : l'émancipation des femmes.
Victime d'une machination au plus haut niveau de l'Etat-major, le capitaine Dreyfus est condamné en décembre 1894 à la déportation pour haute trahison. Lucie, son épouse, passe un pacte avec lui : vivre, quoi qu'il en coûte, en attendant la réhabilitation. Pendant les cinq années que dure cette détention au bagne de l'île du Diable, les époux Dreyfus échangent des centaines de lettres, qui sont ouvertes, analysées, censurées ou arrêtées car l'administration est convaincue qu'elles cachent un code secret. Ces missives deviennent une arme de survie pour Alfred.
Printemps 1956. Le gouvernement français décide d'envoyer massivement les appelés du contingent en Algérie. Deux millions de jeunes Français traversent ainsi la Méditerranée pour une opération de maintien de l'ordre qui va vite se révéler un effroyable bourbier. Sans expérience, ces tout jeunes hommes sont confrontés à de terribles dilemmes moraux. Leur insouciance va peu à peu se consumer dans une entreprise dont personne ne connaissait le but. Après des décennies de silence, à l'heure du bilan de leur vie, ils libèrent leur parole et se souviennent.
Depuis la crise de 1929, la misère s'installe aux États-Unis et semble impossible à enrayer. Franklin Delano Roosevelt, le président élu en 1932 pour redonner espoir, a un plan qui tient en deux mots, deux mots magiques : New Deal. C’est le New Deal, qui sonne comme un slogan publicitaire. Ce film, raconte à lui seul le visage de l’Amérique des années 1930, et les défis que peut relever un politique face à une crise. Un récit tout en archives proposé par Julia Bracher.
En mai 1943, Ernst Kaltenbrunner, le nouveau chef de l'Office central de la sécurité du Reich, remet à Hitler un rapport qui décrit dans le détail l'organisation de la Résistance française. En effet, pendant la Seconde Guerre mondiale, la plupart des réseaux de la Résistance ont été infiltrés par des traîtres, les "V Man" (hommes de confiance) au service de l'occupant. Les Allemands avaient érigé la trahison en système et le recrutement de Français prêts à les renseigner était alors une de leurs priorités. Ce sont ces Français, dont le nombre est estimé entre 20 000 et 30 000, qui ont porté des coups terribles à la Résistance.
Depuis son appartement parisien, Jacques Delors porte un regard acéré sur le monde qui l'entoure. A bientôt 97 ans, il a accepté de se confier longuement. L'Europe fut son destin, le syndicalisme sa vocation. Après avoir été un ministre emblématique de François Mitterrand, il fut président de la Commission européenne de 1985 à 1995. Pendant ces dix années, celui qui se passionnait pour la construction européenne fut le visage d'un continent encore radieux.
Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'abrogation du "délit d'homosexualité", en 1982, 10 000 peines ont été prononcées en France. Jugements en correctionnelle, amendes et parfois peines d'emprisonnement, les condamnations frappaient essentiellement des hommes. Les derniers témoins de cette époque prennent la parole et racontent quatre décennies de vie clandestine, juste avant la tragédie du sida.
Ils étaient des centaines de jeunes. Leurs parents ignoraient leur engagement secret contre le nazisme et dans la Résistance. Ce film redonne vie à l’épopée d’un vaste réseau de lycéens résistants de la Seconde Guerre mondiale qui furent trahis par l’un des leurs.
En 1865, une poignée de vétérans sudistes de la guerre de Sécession fonde une société secrète : le Ku Klux Klan. Très vite, le Klan fait régner la terreur parmi les Noirs récemment affranchis. Meurtres et lynchages se multiplient. A Washington, le Congrès lance l’offensive contre l'empire invisible, qui est officiellement détruit en 1872. Le Ku Klux Klan renaît en 1915 grâce au film Naissance d'une nation de David W. Griffith. Sous l’impulsion de ses leaders, il s'adapte à une Amérique en pleine mutation et élargit son commerce de haine. Le KKK devient anti-immigrant, anti-urbain, anti-communiste, antisémite, et anticatholique... Près de 4 millions d’Américains rejoignent ce qui est devenu une organisation de masse au lobbying très influent. Mais, à la fin des années 20, scandales et crise économique affaiblissent le mouvement, qui finit par disparaitre après la Seconde guerre mondiale.
Confronté au mouvement des droits civiques, le Ku Klux Klan est de nouveau en ordre de marche dans le sud des États-Unis. Avec la complicité des autorités locales, les partisans de la suprématie blanche se déchaînent dans les années 1960 : attentat contre l’église de Birmingham, assassinats de militants des droits civiques. Leurs crimes choquent l’opinion publique. Sous la pression politique, le FBI passe à l'offensive. Résultat : dans les années 70, le Klan ne compte plus que quelques milliers d'adhérents. Un nouveau leader, David Duke, tente un temps de lui donner une forme de respectabilité, mais la terreur fait toujours partie de l'ADN de l'organisation. Peu à peu, les Klansmen troquent leurs cagoules contre des treillis et des tatouages à croix gammées... Aujourd'hui le Klan et d'autres groupes suprémacistes gonflent à nouveau leur rang dans l’Amérique de Donald Trump.
Alors que les décolonisations étaient en marche, Guadeloupéens et Martiniquais ont été appelés sous les drapeaux pour faire la guerre d'Algérie. Certains d'entre eux y marquèrent leur attachement à la France en payant le prix du sang. D'autres, en revanche, s'éloignèrent de la métropole et rêvèrent d'un autre destin pour leur territoire. Pour eux, au-delà des traumatismes de la guerre elle-même, le conflit a questionné profondément leur identité nationale.
Albert Camus meurt à 46 ans, le 4 janvier 1960, deux ans après son prix Nobel de littérature. Auteur de «L'Etranger», un des romans les plus lus au monde, philosophe de l'absurde et de la révolte, résistant, journaliste, homme de théâtre, Albert Camus a connu un destin hors du commun. Enfant des quartiers pauvres d'Alger, tuberculeux, orphelin de père, fils d'une mère illettrée et sourde, il s'est arraché à sa condition grâce à son instituteur. Français d'Algérie, il ne cessa de lutter pour l'égalité avec les Arabes et les Kabyles, tout en redoutant l'Indépendance du FLN. Fondé sur des archives restaurées et colorisées, et des témoignages de première main, ce documentaire tente de dresser le portrait de Camus tel qu'il fut.
L'été 1971 ne sera pas comme les autres pour Annette, 25 ans. La jeune femme part avec ses amies du tout nouveau Mouvement de Libération des Femmes pour une virée féministe chez les "sisters" américaines. De Washington à San Francisco, ensemble, elles veulent découvrir les expériences les plus radicales du pays – contre le patriarcat, pour la libération sexuelle, les luttes anti-sexistes ou anti-impérialistes – à bord d'un vieux bus scolaire jaune. Annette se retrouve alors embarquée dans la grande histoire des Etats-Unis, des communes hippies et des manifestations anti-guerre, sur fond de révolution sexuelle et de musique.
1943, l’Allemagne, acculée à un point de non-retour, s’engage dans une guerre totale. Hitler a besoin d’hommes pour se battre. En puisant dans le vivier des Jeunesses hitlériennes, et en lançant un large recrutement, il parviendra à enrôler 20 000 adolescents pour constituer la tristement célèbre 12ème Division blindée SS Hitlerjugend.
La RFA accueille des invités du monde entier dans un Munich euphorique à l'idée de représenter le nouveau visage d'une Allemagne pacifique et d'une jeune démocratie ouverte sur le monde. Des athlètes israéliens, dont Shaul Ladany, survivant du camp de concentration de Bergen-Belsen, racontent leur arrivée à Munich. Mais dans cette euphorie, personne ne semble mesurer le caractère explosif de la situation au Moyen-Orient suite à l'écrasante victoire israélienne lors de la Guerre des Six Jours. « Tarzan » et « Samir », les deux derniers preneurs d'otages palestiniens encore en vie, détaillent les conséquences de ce ressentiment et les préparatifs de l'attentat.
Aux premières heures du 5 septembre, le commando palestinien Septembre noir prend d'assaut les logements de la délégation israélienne dans le village olympique. Ils tuent deux athlètes et en prennent neuf autres en otage. Leur revendication : la libération de plus de 200 Palestiniens détenus par Israël. Les survivants, les parties impliquées et les proches des victimes se souviennent de ces heures dramatiques.
Malgré l'insistance de la Première ministre Golda Meir, les Allemands refusent toute aide des négociateurs et des commandos israéliens pourtant rompus à l'exercice. La cellule de crise des autorités locales et les preneurs d'otages palestiniens se mettent d'accord pour être évacués avec les otages en hélicoptère vers l'aéroport militaire de Fürstenfeldbruck puis en avion vers Le Caire. Alors que la fausse nouvelle d'une libération réussie de tous les otages se propage, une fusillade catastrophique éclate sur le tarmac de l'aéroport.
L'opération tourne au fiasco, tous les otages israéliens, un policier allemand et cinq des huit terroristes sont tués. Les autres sportifs de l'équipe israélienne sont évacués par avion, pendant que les Jeux Olympiques se poursuivent dans une relative indifférence internationale. Les trois preneurs d'otages ayant survécu sont arrêtés mais libérés peu après, suite à un détournement d'avion de la Lufthansa dans des circonstances troubles. Golda Meir ordonne alors la traque et l'exécution de tous les organisateurs et complices de la prise d'otages, à travers le monde entier. Dans les témoignages des proches des victimes et des survivants, il apparaît clairement que, cinquante ans après l'attaque terroriste, la page des JO de Munich n'est toujours pas tournée.
Populiste et populaire, morte au sommet de la gloire à 33 ans, Eva Perón est l'une des figures féminines les plus charismatiques du XXe siècle. Adulée par les uns, honnie par les autres, l'emblème péroniste déchire l'Argentine depuis plus de 70 ans. Comment, en une poignée d'années, a-t-elle pu imprimer une marque aussi indélébile dans son pays et dans le monde entier ? Retour sur la trajectoire fulgurante et romanesque d'une icône qui, de jeune comédienne médiocre, fille illégitime d'un simple fermier, devint à 25 ans la Première dame d'Argentine.
Madeleine dite Milou, Denise et Simone Jacob, la future Simone Veil, vivent une enfance heureuse à Nice avant que la Seconde Guerre mondiale ne brise leur bonheur. A partir de correspondances inédites et de journaux familiaux, ce film, porté par un casting de voix d'acteurs exceptionnels, raconte le destin tragique des soeurs Jacob, l'expérience intime de l'enfer des camps et la vie après.
Orateur hors pair, Benito Mussolini s’est emparé de l’Italie en octobre 1922, quatre ans après la fin de la Première Guerre mondiale. Fils d’un militant d’extrême gauche, il bénéficia du soutien des milieux patronaux et de nombreux anciens combattants. En faisant miroiter au peuple italien le retour à la grandeur, en réprimant les communistes et en supprimant les libertés publiques, il a suscité l’admiration de nombreuses personnalités dans les années 1920, et atteint le summum de sa popularité lors de la guerre d’Éthiopie en 1935. Sa chute allait être rude.
Au milieu des années 1930, Mussolini cherche à consolider son pouvoir alors que son régime s’essouffle, et il décide de s’allier avec Hitler. Il va se laisser entraîner dans l’engrenage fatal vers la guerre mondiale, et ses armées connaîtront l'échec. Renversé en 1943 par plusieurs de ses anciens amis, emprisonné, il sera libéré par les commandos de Hitler et se maintiendra au pouvoir jusqu’en avril 1945, avant d’être exécuté par la résistance, et pendu par les pieds sur une place de Milan.
De 1937 aux années 1960, de Scipion l’Africain à la Dolce vita, Cinecittà a été un véritable laboratoire politique de l’Italie. Pendant vingt-cinq ans, au cœur de ces studios créés par Mussolini lui-même pour assurer sa propagande fasciste, les réalisateurs italiens ont réussi à contourner les pressions politiques et la censure, à survivre à la guerre et ses désolations, à faire face à la concurrence américaine. Alors que ces défis auraient pu signer la fin du cinéma italien, c’est au contraire dans ces difficultés que les cinéastes ont trouvé la force de créer un mouvement artistique de premier plan et un cinéma d’un genre nouveau. Et à faire de Cinecittà le témoin privilégié de la réalité de la société italienne, son miroir véritable, et surtout le principal ambassadeur de l’Italie à travers le monde.
Le 8 novembre 1942, les Alliés débarquent à Alger. C'est l'opération Torch, dont la réussite a bénéficié de l'aide méconnue mais décisive de résistants, juifs pour la plupart, victimes d'un régime de Vichy plus radical en Algérie qu'en métropole. En toile de fond de cet événement se dessine le destin singulier des Juifs d'Algérie, ballotés par les cahots de l'Histoire et de la conquête du pays par la France au XIXe siècle jusqu'à son indépendance en 1962.
Dans les années 1980, une grave crise oppose les indépendantistes de Guadeloupe et les autorités françaises. Une série d'attentats à la bombe s'enchaînent alors, provoquant un mort, des blessés par dizaines et d'importants dégâts matériels. Cette période sombre des relations entre les Antilles et l'Hexagone, aujourd'hui largement oubliée, est retracée grâce aux témoignages d'acteurs de ces événements.
De la Première Guerre mondiale au début des années 1930, le grand reporter Albert Londres s'est battu pour éclairer l'opinion publique, pour donner à voir un monde encore inaccessible et dénoncer quelques-uns de ses scandales. Pionnier, il a défendu des valeurs démocratiques et l'exercice noble de son métier. Mais il a aussi inventé une nouvelle forme de journalisme pour se rapprocher de ses lecteurs. Albert Londres a parcouru le monde, ses zones de conflits, avec sensibilité et humanisme. Au coeur de ses reportages, il plaçait les hommes et les femmes qu'il rencontrait.
C'est une affaire digne des meilleurs romans policiers : de 1948 à 1953, un trafic initié par une poignée de colonialistes généra des centaines de milliards de francs et fit voler la IVe République en éclat. Et pourtant qui se souvient de l'affaire des piastres ? Qui imagine l'ampleur d'un scandale bien plus retentissant que Clearstream ? En rouvrant l'enquête sur une machine financière aussi toute-puissante que tentaculaire, ce film jette une lumière inédite sur la guerre d'Indochine.
En mai 1932, Albert Londres l'avait confié sur le paquebot qui le ramenait de Chine, juste avant de mourir dans l'incendie du bateau : son enquête sur les trafics de drogue constituait de la dynamite. Qu'avait-il pu découvrir ? A l'époque, ces trafics se répandaient sur tous les continents, mais il existait un endroit où il était concentré dans les mains d'une seule et unique organisation : l'Indochine française et sa Régie de l'opium. Dès la fin du XIXe siècle, l'opium avait été la ressource principale et indispensable de cette colonie.
Quel regard les Allemands, simples soldats ou officiers de la Wehrmacht, sympathisants nazis ou non, portaient-ils sur la France occupée ? Des films amateurs et des milliers de lettres envoyées à leur famille montrent des hommes en uniforme vert-de-gris soit en maîtres d'un pays vaincu, soit en admirateurs de la culture française, soit à contrario haïssant ce peuple soumis à leurs lois. Le parcours de six Allemands est ainsi reconstitué, de leur arrivée en France jusqu'à la Libération en 1944,
En mars 1933, Gareth Jones, un jeune journaliste gallois, pénètre clandestinement en Ukraine. Le "grenier à blé" de l'Union soviétique connaît alors une famine totalement inédite, aussi bien par son ampleur que par ses causes. Staline, qui veut tenir les objectifs irréalistes de ses plans quinquennaux et punir les paysans rétifs à la collectivisation, a décidé la confiscation de toutes les récoltes d'Ukraine. A son retour en Grande-Bretagne, le journaliste alerte le monde, mais les mensonges et les manipulations de l'URSS triomphent.
Marcus Klingberg, mort à Paris en 2015 après 20 ans de prison en Israël, était l'espion le plus dangereux de son pays. Juif polonais engagé dans l'Armée rouge pour fuir la Shoah et vétéran de l'indépendance d'Israël, le professeur Klingberg a été pendant trente ans à la tête du programme secret d'armes bactériologiques israélien. Nul ne se doutait alors qu'il était la taupe numéro un du KGB. Les mobiles secrets de Klingberg sont explorés à travers les enregistrements de ses confessions et les témoignages de ceux qui l'ont côtoyé ainsi que des dirigeants des services secrets israéliens qui l'ont arrêté.
En 1905, Félicité Lavergne, une jeune paysanne, quitte son Auvergne natale en quête d'un avenir meilleur. Fille de ferme, bonne à tout faire, puis femme de chambre, à la campagne comme à la ville, elle traverse la France de la première moitié du XXe siècle avec courage et innocence. A chaque nouvelle place, Félicité affronte l'inconnu. Elle doit s'adapter à un nouveau lieu, une nouvelle façon de vivre. Elle souffre de solitude, d'enfermement, tout en rêvant d'une vie meilleure. A travers son portrait, c'est tout un pan de l'histoire de la société française qui se dévoile ainsi que la relation entre deux mondes, celui des nantis et celui des "invisibles".
De la Négritude, on connaît les pères : Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas. Mais ce mouvement culturel et politique aurait-il existé sans les soeurs Paulette et Jeanne Nardal ? Ces deux intellectuelles martiniquaises, journalistes et féministes, ont été des figures centrales du Paris Noir dans les années 1920 et des symboles forts des luttes antiracistes et féministes. Elles ont été parmi les premières à théoriser la "conscience noire" et son éveil.
Le véritable rêve du pasteur américain Martin Luther King ne s'est jamais limité aux droits civiques. Il espérait une Amérique juste, où la pauvreté n'aurait plus sa place. L'égalité sociale était pour lui la seul garante d'une véritable émancipation. Durant les quatre dernières années de sa vie, il a mobilisé toute son énergie pour réaliser cet "autre rêve". Mais les obstacles seront nombreux : il sera conspué par l'Amérique blanche, raciste, abandonné par la classe politique, mais aussi par une partie des siens, décidés à tourner le dos au principe de non-violence.
1981, une revue médicale américaine rend compte d'une mystérieuse maladie qui touche des jeunes hommes, en bonne santé apparente, et qui ont tous des pratiques homosexuelles. En France, Willy Rozenbaum, infectiologue, découvre la description de ces cas et croit reconnaître chez l'un de ses patients, le même type de symptômes. C'est le début de l'effroyable épidémie de ce que l'on finira par nommer SIDA. En France, durant près de 15 ans, ce sont alors différentes sphères de la société qui vont se battre sans relâche. Médecins, infirmières, chercheurs et chercheuses, associations de patients, journalistes ou artistes, ils et elles vont chacun et chacune à leur manière se jeter dans ce combat. A l'aide d'archives et du récit de témoins de l'époque, ce film fait ainsi revivre une lutte déterminante de notre histoire contemporaine.
Trang Bang, Sud-Vietnam, 8 juin 1972 : l'US Air Force largue par erreur des bombes au napalm sur un temple qui abrite des civils. Parmi le groupe de journalistes témoin du drame, le jeune photographe Nick Ut réalise, ce jour-là, le cliché de sa vie. Dans son objectif, une petite fille nue qui tente d'échapper aux flammes qui la dévorent. Cette photo qui incarne "l'enfer du Vietnam" a fait le tour du monde. Depuis cinquante ans, elle continue de hanter chaque jour la vie de Kim Phuc, devenue "la petite fille au napalm".
Le 22 avril 1988, la prise d'otages de la grotte d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, fait la une de l'actualité métropolitaine. La France prend conscience qu'à 17 000 kilomètres de Paris, des Kanaks luttent pour leur indépendance. Ce combat politique prend une dimension violente au début des années 1980 et la tragédie d'Ouvéa représente son paroxysme. Avec ses 25 victimes, ce drame va avoir un impact considérable et marquer le début d'un processus d'émancipation inédit dans l'histoire de France, incarnée par la signature, le 26 juin 1988, des accords de Matignon.
Ségrégation, surveillance, filmage intensif : depuis près de 60 ans, une rue d'un kilomètre de long à Hébron, la plus importante ville de Cisjordanie est au coeur de toutes les discussions. Cet axe mène au Tombeau des Patriarches où repose le prophète Abraham - pour les juifs - et Ibrahim - pour les musulmans. C'est aussi l'un des endroits les plus filmés au monde. Ce lieu est à la fois un microcosme de l'ensemble du conflit et un site d'essai pour les méthodes de contrôle qu'Israël met en oeuvre dans l'ensemble de la Cisjordanie.
Le 14 mai 1941, 3747 juifs étrangers sont arrêtés par la police parisienne. La rafle dite du billet vert doit son nom à la couleur de la convocation. Pour la première fois en France, on appréhende des juifs en vue de les déporter. Plus de quatre-vingts ans après les faits, un reportage photo sans équivalent vient d’être miraculeusement retrouvé. Comment ces photos sont-elles parvenues jusqu’à nous ? Pourquoi ont-elles été prises ? Qui a pu photographier la rafle avec une telle liberté d’action ? Se pencher sur cette trouvaille inouïe, c’est raconter une rafle oubliée en filmant un corpus inédit qui redonne un visage aux premières victimes de l’extermination en France. C’est aussi reconstituer l’incroyable trajectoire d’un homme, passé du camp des bourreaux à celui des victimes, devenu après la guerre le photographe de la vie culturelle berlinoise pendant un demi siècle, sans jamais avoir dit un mot de ce qu’il avait photographié ce fatal 14 mai 1941.
Dans une Amérique affaiblie par la crise de 1929, poreuse aux idées fascistes et antisémites, l'arrivée d'Hitler au pouvoir a galvanisé les groupuscules nazis locaux. Ceux-ci n'ont alors qu'un but : faire vaciller la démocratie américaine. Leur moyen d'y parvenir ? Noyauter les studios de Hollywood, la plus grande machine de propagande au monde. Un homme, pourtant, va s'employer à déjouer leurs plans : Leon Lewis. Huit années durant, à la tête d'un réseau d'espions amateurs, cet avocat juif de Los Angeles organise la résistance sans aucun soutien des autorités.
Il est le plus célèbre de tous les mercenaires. Chef de guerre charismatique, flamboyant, hors du commun, Bob Denard a parcouru la planète les armes à la main pendant plus de 40 ans. S’il a fait couler du sang, il a aussi fait couler beaucoup d’encre. Soldat de fortune à la réputation sulfureuse, guerrier de l’ombre, il a eu plusieurs vies. Toutes sont des romans d’aventures où s’entrechoquent l’adrénaline, le son des balles et le silence des morts. Il a porté́ des dizaines de noms, organisé plusieurs coups d’État, travaillé avec les services secrets français, le Mi6, la CIA et collaboré avec les plus grands présidents africains. Craint et respecté, il a traversé les déserts et sillonné les océans pour défendre ses idéaux anti-communistes. L’honneur et le panache étaient inscrits dans son ADN mais 15 ans après sa disparition, peu de gens connaissent la véritable histoire de Bob Denard. Ses archives personnelles inédites lèvent le voile sur la vie de celui qui a su inscrire son nom dan
Député de La Réunion de 1963 à 1988, Michel Debré, porteur du rêve gaulliste d'un Etat fort et d'une nation unie, a fait de l'île un petit laboratoire. Ancienne colonie paupérisée, devenue département en 1946, La Réunion s'est modernisée à marche forcée, notamment au prix d'une politique brutale de contrôle de la démographie dont les conséquences résonnent encore aujourd'hui. A travers l'héritage du "modèle Debré" à La Réunion, c'est toute la diversité de la nation française qui se dessine, au coeur d'une réflexion sur les identités qui la fondent et les non-dits de la décolonisation.
En Turquie, en octobre 1923, un jeune officier, progressiste, Mustafa Kemal, convaincu que la religion était un frein à la modernité, prit la tête du pays et mena un plan de transformation et de réformes radicales sans précédent. Il fit de la Turquie la première nation musulmane à devenir une république laïque. Républicain mais pas démocrate, Atatürk - "père des Turcs" -, par son chauvinisme et son culte de la personnalité, installa également durablement une fierté nationaliste exacerbée.
Né en 1861, le baron Makino Nobuaki fut un homme politique et fonctionnaire de la cour impériale. Ses mémoires ont décrit l'évolution de la société japonaise, passée d'un système féodal à une puissance industrielle et à un Etat moderne. Dans les années 1930, le baron Makino, devenu le conseiller en chef de l'empereur Hirohito, influence la position du monarque dans la société et l'élaboration de la politique japonaise. A ce titre, il essaye d'empêcher la militarisation et l'entrée en guerre du Japon, mais en vain. Son parcours éclaire les différentes étapes que le pays traverse durant cette période peu connue qui l'a entraîné dans le conflit et ses conséquences.
La France sort meurtrie de la Première Guerre mondiale : des millions de morts et de disparus, des milliers d'invalides et de nombreux villages rayés de la carte. Vient alors le temps de la reconstruction. Comment les Français vont-ils affronter cette délicate sortie de guerre et tenter de gagner la paix ? Comment la société va-t-elle réintégrer les soldats abîmés par les tranchées ? Comment l'Etat va-t-il donner un sens au sacrifice du million et demi d'hommes morts au combat ? De l'armistice au premier hommage au soldat inconnu, le 11 novembre 1920, ce film tout en archives colorisées raconte la reconstruction d'un pays après le traumatisme de 1914-1918.
Grève de l'impôt, appel à la convocation d'Etats généraux et à l'instauration d'une nouvelle République, pillage de perceptions et attentat contre des bâtiments publics : dans les années 1950, un homme, Pierre Poujade, a réussi de manière fracassante à faire la une de l'actualité en cristallisant autour de lui un vaste mouvement de colère contre la IVe République. Comment ce simple papetier du Lot a-t-il pu dresser une partie de la France contre le pouvoir central parisien ? Comment son mouvement, à l'origine local et antifiscal, est-il devenu une formation politique nationale raflant plus de 50 sièges aux élections législatives de 1956 ?
Dans les années 80, des jeunes d'origine maghrébine nés sur le sol français et un prêtre de la banlieue lyonnaise, organisent la "Marche des Beurs" Partie avec 17 personnes du quartier de la Cayolle à Marseille le 15 octobre 1983 à la suite d'un crime raciste, elle s'est achevée deux mois plus tard sur le pavé parisien, le 3 décembre, avec 100 000 personnes. Cette action revendiquait l'égalité des droits. Leur cri aura-t-il été entendu ?
Jorge Semprun, né en 1923 et décédé en 2011, était un homme de son temps, dont la vie et l'oeuvre étroitement mêlées, ont été portées par le souffle de l'histoire. Cette implication dans les combats d'un siècle rend le parcours de cet écrivain espagnol singulier. Jorge Semprun a tenu le stylo et la mitraillette, connu les honneurs des palais officiels et l'horreur des camps. Il a traversé la guerre civile espagnole, la montée du fascisme, l'occupation et la Résistance, la déportation et l'internement à Buchenwald, l'engagement communiste puis le combat antitotalitaire.
Hiver 1954, une vague de froid s'abat sur la France. Le thermomètre descend en dessous des moins 20 degrés. Le pays est frappé par une crise du logement sans précédent. Les autorités ferment les yeux. Pas pour longtemps. Un prêtre, résistant, ancien député, l'abbé Pierre, va les contraindre à agir. Le 1er février 54, son appel sur les ondes de Radio Luxembourg provoque une vague d'émotion et un électrochoc sur le mal-logement et la misère sociale en France.
Axel Kahn est décédé le 5 juillet 2021, à 76 ans, des suites d'un cancer. Durant les trois mois qui ont précédé son décès, il a choisi de partager chaque jour de sa fin de vie avec des dizaines de milliers de Français. Les réactions à ce qui aurait pu être considéré comme un exhibitionnisme morbide furent d'emblée compassionnelles, admiratives et parfois reconnaissantes. Au cours de ces trois mois, ce grand scientifique et homme d'engagement s'est raconté à la première personne et a partagé de façon apaisée, parfois même légère, sa conviction profonde : nous devons tous apprivoiser la mort.
A partir de 1940, 80 000 femmes ont quitté la France pour partir travailler dans les usines de l'Allemagne nazie, encouragées par Vichy. Ces femmes jeunes et citadines partent souvent plus par précarité sociale que par idéologie. Pourtant, à leur retour en France en 1945, ces travailleuses "volontaires" seront frappées d'opprobre pour collaboration. Ainsi, beaucoup se sont tues et leur histoire, considérée comme tabou, est tombée dans l'oubli. Cette enquête historique mêle le drame intime à des documents et archives jamais questionnés jusqu'ici.
Kigali, avril 1994, alors qu'éclate le génocide, plus de 2000 civils tutsis trouvent refuge dans l'enceinte de l'Ecole technique officielle, base de deux pelotons du régiment para-commando belge de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR). Le drapeau onusien et les Casques bleus empêchent les tueurs hutus de pénétrer dans l'enceinte de l'école. Quatre jours plus tard, les soldats belges reçoivent l'ordre de quitter les lieux. Ils abandonnent les civils qui sont massacrés. Moins de 70 survivront. Ce drame pose une question essentielle : faut-il reconnaître pour les militaires, un devoir de désobéissance face à un ordre manifestement illégal ?
Son nom a fait le tour du monde : Jina Mahsa Amini, 22 ans, décédée le 16 septembre 2022 à la suite d'une arrestation violente par la police religieuse de Téhéran. Sa mort en garde à vue provoque l'étincelle "Femme Vie Liberté". Cette révolte massive portée par la jeunesse, principalement des étudiants issus de la petite classe moyenne, est réprimée dans la violence à l'automne 2022. Si le mouvement s'est essoufflé face à la répression, la génération Z est en train de provoquer une mutation culturelle irrépressible. Six récits de jeunes de moins de 25 ans donnent vie aux transformations en cours dans la société iranienne.
Au tournant des années 1970, alors que le Portugal est maintenu depuis près d'un demi-siècle sous la férule d'une intraitable dictature, une poignée d'officiers décident de jouer le tout pour le tout pour libérer leur pays. A l'ombre du régime, ils fomentent un coup d'Etat inédit dans l'Histoire. Car de celui-ci va bientôt éclore une révolution : la révolution des Oeillets, qui renverse le régime salazariste en une journée, le 25 avril 1974, sans effusion de sang.
De 1921 à 1934, la France entreprend dans sa colonie du Congo la construction d'une ligne de chemin de fer appelée Congo-Océan, reliant Brazzaville à Pointe Noire, au bord de l'Atlantique. Travail forcé, mauvais traitements, punitions des récalcitrants : cette construction sème la terreur jusqu'aux portes du Sahara. Une vingtaine de milliers d'ouvriers y perdent la vie. Dénoncées à l'époque par l'écrivain André Gide puis par le journaliste Albert Londres, les conditions de recrutement et de travail sur ce chantier colossal provoquent un scandale dans la métropole.
Persécutés, déportés et frappés d'un triangle rose quand les juifs portaient une étoile jaune, des hommes et des femmes ont été ciblés par le IIIe Reich uniquement en raison de leur orientation sexuelle. Basé sur des archives récemment découvertes et les dernières recherches historiques, ce film détaille les mécanismes de répression mis en place par le régime nazi contre les lesbiennes et les homosexuels à partir de 1933. Des victimes d'Allemagne, d'Autriche, de France, de Suisse, de Pologne et des Pays-Bas témoignent de l'enfer qu'elles ont vécu.
A l'aube de ses 90 ans, l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing avait accepté de répondre aux questions de Patrice Duhamel, qui l'avait suivi lors de ses campagnes présidentielles de 1974 et 1981. Jusque-là, il s'était peu dévoilé, restant le président de la Ve République le plus mystérieux. Pour la première fois, dans un entretien illustré de nombreuses archives inédites, il se confiait avec franchise, n'éludant aucun sujet. Il revenait sur son parcours hors normes, qui l'avait mené de son Auvergne natale au palais de l'Elysée et sur les grands événements de son septennat à la tête de l'Etat.
L'aventure commence en 1924 dans le 15e arrondissement, au 33, rue Blomet, dans une maison du XVIIIe siècle reconvertie en commerce de vins puis en cabaret sous le nom de "Bal Blomet". Au lendemain de la Grande Guerre, la génération des Années folles avide de distractions se passionne pour ce lieu, baptisé "Bal Nègre" par Robert Desnos. Les célébrités y croisent des anonymes, des ouvriers côtoient des intellectuels. Le Bal Blomet devient le creuset d'une nouvelle identité noire où se croisent les créoles de Paris, petits-bourgeois assimilés, travailleurs manuels, intellectuels et révolutionnaires venus danser sur la biguine en oubliant, le temps d'une parenthèse enchantée, la réalité de leur condition.
2024. Que reste-t-il 80 ans après avoir survécu à l'enfer d'Auschwitz ? Cette parole qui a mis tant d'années à émerger, se délie-t-elle plus facilement auprès de celles qui en partagent le vécu ? Encore faut-il trouver le temps et l'espace d'une rencontre. David Teboul lance les invitations. Deux déjeuners réunissent pour la première fois quatre des toutes dernières survivantes françaises des camps de la mort. La table est dressée, et les "filles de Birkenau" se racontent comme jamais elles ne l'ont fait. Judith Elkan, Ginette Kolinka, Esther Senot et Isabelle Choko trouvent les mots pour tout exprimer et faire entendre une parole inédite. Qui n'exclue pas la légèreté, la violence, une parole partagée qui nous embarque dans leur histoire et c'est aussi la nôtre, celle des filles, des dernières "filles de Birkenau".
A l'automne 1940, des centaines de jeunes hommes des territoires français du Pacifique répondent à l'appel du général de Gaulle. Ces volontaires, qui forment le Bataillon du Pacifique, embarquent pour une aventure qui va durer cinq ans et les conduire à parcourir le monde. Ils découvrent l'Australie, puis le Proche-Orient, l'Egypte et la Libye – où ils s'illustrent face au général allemand Rommel –, la Tunisie, l'Italie, avant de débarquer en Provence – pour ceux qui ont survécu – en août 1944. Le Bataillon du Pacifique a été de toutes les batailles terrestres de la France libre.
En 1928, Elizabeth Naim Ziai, une jeune Normande, épouse le cousin du roi d'Afghanistan. Le couple s'installe à Kaboul et elle se destine à une existence oisive. Mais, un an après leur mariage, le roi est détrôné par un rebelle rétrograde. Dès lors, rien ne se déroulera plus comme prévu. Pourtant, Elisabeth Naim Ziai reste à Kaboul et, première femme dévoilée d'Afghanistan, elle consacrera sa vie à faire avancer la cause des femmes dans son pays d'adoption. Son aventure méconnue permet de revisiter une époque, entre la fin des années 1920 et le milieu des années 1960, où l'Afghanistan s'est ouvert et où le sort des femmes s'est considérablement amélioré.
Les voitures conçues par Henry Ford ont révolutionné la vie de millions de personnes dans le monde. Homme de contradiction, Ford était à la fois tourné vers l'avenir, novateur et généreux, mais aussi borné et rétrograde. Il était capable de sortir des millions de personnes de l'isolement grâce à sa Ford T, mais aussi de piéger des milliers d'ouvriers sur leur lieu de travail, leur interdisant de s'asseoir ou de parler. Enfin, Ford pouvait à la fois accueillir dans ses usines des minorités rejetées par ailleurs et afficher ouvertement son antisémitisme.
Il y a à peine un peu plus de huit décennies, au printemps 1943, débute à Varsovie la première révolte armée contre les nazis en Europe occupée, un acte de dignité désespéré : le soulèvement des Juifs du ghetto, voués à l'extermination. Durant trois semaines, quelques centaines de résistants, disposant d'un armement dérisoire, ont tenu tête à une force de deux mille SS lourdement armés. Les femmes ont joué un rôle primordial dans cette insurrection, à l'instar de Rachel Auerbach et Zivia Lubetkin.
Récit croisé de l'engagement de deux Réunionnais lancés dans le grand bain de l'Histoire du XXe siècle. Jacques Vergès, l'avocat mondialement connu et Paul Vergès, l'homme politique arrivé, après 40 années de luttes, au sommet du pouvoir à La Réunion. L'engagement militant de l'un servira de boussole et la célébrité de l'autre d'épouvantail.
Plus d'un demi-siècle après sa disparition tragique, Malcolm X demeure encore et toujours au centre d'une question raciale qui continue de déchirer les Etats-Unis. Et ce, d'autant plus qu'une récente déclassification de rapports de surveillance du FBI sème un peu plus le trouble sur les circonstances réelles de son assassinat. Alors que l'enquête a été rouverte après la publication de ces éléments jusque-là tenus secrets, ce documentaire tente de retracer l'implacable engrenage qui a mené le leader afro-américain à une mort certaine.