En Bretagne, Rémi part sur la piste du plus grand phoque d'Europe, le Phoque gris, dont le mâle peut peser plus de 300 kg. Partant du coeur du Massif armoricain, Rémi arpente les landes intérieures, s'embourbe dans les tourbières, se frotte aux menhirs et dolmens en admirant les couleurs printanières des Monts d'Arrée, ce Connemara français. Il y croise des oiseaux continentaux, grives, pics noirs et perdrix grises, laissant vite la place à ceux du large, canards, sternes et goélands, venus se reposer dans les terres et débarrasser leur plumage du sel marin par un bon bain d'eau douce.
Sur la piste de nos grands rapaces, Rémi part en exploration du Pays basque sauvage. De la corniche ciselée aux enrochements des monts chauves, en passant par la palette de verts que compose la mosaïque des cultures en vallée, il scrute le ciel à la recherche des trois espèces de vautours qui hantent nos sommets, pour parvenir à l'observation suprême, celle d'un Aigle royal, le roi des airs.
Dans les vallées profondes et reculées des Pyrénées centrales, Rémi s'engage pudiquement et prudemment sur la voie de notre plus grand prédateur terrestre, le plus secret aussi. Mais pour avoir l'immense privilège d'apercevoir l'Ours brun, il faut être discret, précautionneux, et le plus fin des observateurs.
Rémi arpente le flanc de nos plus hauts sommets à la recherche d'une figure monumentale de notre faune, une chèvre sauvage unique et menacée : le Bouquetin. Dans les Alpes du Sud, qui en juin regorgent de vie, il se prend à rêver d'être témoin du retour de ce grand ongulé, dont les populations se sont doucement reconstituées après que l'espèce ait frôlé l'extinction sur notre territoire. Un autre retour fait aussi parler de lui, celui du Loup, prédateur des herbivores de la montagne. Rémi en découvrira peut-être les traces indubitables, poils et laissées. Traversant les vallées reculées et gravissant les versants végétalisés des sommets du Parc du Mercantour, Rémi a pour objectif l'étage nival ou alpin, celui que fréquentent en été les hardes de bouquetins. En chemin, les prairies d'altitude le font s'agenouiller pour déceler les insectes de montagne, papillons et ombrelles, abeilles et bourdons, qui pollinisent la flore au son des sifflements de la marmotte, sentinelle du plateau.
Dans le milieu le plus sec et le plus chaud de France, Rémi cherche à observer un mythe pagnolien. Des falaises de Méditerranée au Massif des Maures, des Coussouls de la Crau aux Alpilles, il relève le jeu de piste qui lui permettra peut-être d'observer le Hibou Grand-Duc, le plus grand de nos rapaces nocturnes capable d'emporter un renard, un faon ou un faucon.
En Bourgogne, Rémi recherche le plus grand oiseau de nos forêts : l’énigmatique Cigogne noire. Seuls quelques couples viennent nicher au cœur de nos massifs au printemps, de retour de leur hivernage africain. Débutant sa quête par la voie des airs, Rémi s’essaie au parapente en empruntant comme son espèce-cible les courants d’air ascendants. Au sol, vignes et prairies humides lui offrent la vision d’oiseaux rares et de reptiles. Et si vaches charolaises et tritons l’attendent au creux des champs, ce sont sangliers et blaireaux qui se laissent observer au fond des bois. Rémi finit par suivre les ruisseaux où pêchent les cigognes, qu’il imite chaussé de bottes et canne à pêche en main. Dans les pas de Paul, qui étudie l’espèce, il apprendra à reconnaître l’énorme nid qui devrait contenir de précieux cigogneaux…
Au cœur de la taïga française, Rémi part à la recherche du plus grand félin d’Europe, un véritable super-prédateur également champion de discrétion : le Lynx boréal. Il démarre sa quête en traîneau, tiré par de vigoureux chiens de traîneau n’ayant froid ni aux yeux ni aux pattes, puis il arpente le massif jurassien de plateau en plateau. Le naturaliste y croise la route des oiseaux de montagne, comme le grand corbeau et la chouette chevêchette. Sur les prairies et rochers d’altitudes, ce sont les chevreuils et chamois, proies du lynx, qui le mettent sur la voie. De forêts en clairières, de falaises en lacs glaciaires, Stéphane, pisteur de l’espèce, lui donne de précieux indices de présence. Ensemble, ils installent des affûts pour tenter d’apercevoir enfin le seigneur du Jura.