Vous avez eu une seule relation homosexuelle avec un homme depuis 1977? Alors, n’essayez pas de donner du sang, vous serez refusé. En effet, le Canada interdit à tout homme ayant eu des relations sexuelles avec un autre homme de donner du sang. Cette décision a été prise en 1983, peu de temps après la découverte du VIH. Sauf qu’aujourd’hui, elle est remise en question par les récentes avancées de la science. Nos jurés devront donc décider si cette mesure est encore justifiée ou si elle est discriminatoire envers les homosexuels.
Plusieurs centaines de Québécoises décident chaque année de concevoir un enfant sans père. Ce phénomène relativement récent est en pleine expansion. On compte annuellement 2300 actes de naissance où le nom du père est absent. Que penser de ces mères ? Sont-elles égoïstes, ou au contraire, très courageuses?
On estime aujourd’hui qu’une fille sur cinq et un garçon sur dix sont victimes d’agressions sexuelles avant l’âge de 18 ans. Mais peu d’entre eux dénoncent leur agresseur. Pour briser cette loi du silence, des procureurs de la couronne croient qu’il est temps de prendre les grands moyens : mettre en accusation l’autre parent, celui qui savait mais qui n’a rien fait pour protéger son enfant. Doit-on poursuivre ces « mères autruches »?
Les jeunes de 16 à 24 ans sont responsables de 25% des accidents de la route avec dommages corporels. L’Ontario s’est attaqué à ce problème en adoptant l’été dernier une nouvelle loi qui impose la tolérance zéro à tous les jeunes conducteurs de 21 ans et moins. Le Québec doit emboîter le pas sous peu. Est-il acceptable d’exercer une certaine discrimination pour assurer plus de sécurité sur nos routes?
Depuis juillet 2010, le Québec est le seul État en Amérique du Nord à défrayer entièrement les coûts des traitements d’infertilité. La position du gouvernement est claire: avoir un enfant est un droit et l’infertilité est une maladie. L’État doit donc payer. Les parents infertiles, qui se sont battus pendant des années, sont satisfaits de cette décision. Mais il y a aussi des critiques. Est-ce que le droit à l’enfant est un véritable droit? Et surtout, s’agit-il vraiment d’une priorité pour notre système de santé?
Au Canada, le Québec est la province qui soutient le plus son réseau scolaire privé en lui accordant une subvention gouvernementale équivalente à 60 % des frais de scolarité par élève. Résultat : les écoles privées attirent de plus en plus les familles de la classe moyenne et les meilleurs élèves, alors que le réseau public doit composer seul avec les élèves en difficulté, les décrocheurs et un manque de ressources évident. Souhaitons-nous continuer à financer ce système d’éducation à deux vitesses?
Deux États américains (Oregon, Washington) et trois pays européens (Pays-Bas, Luxembourg, Suisse) ont légalisé ou tolèrent le suicide assisté. Chez eux, une personne lourdement handicapée et souffrante ou atteinte d’une maladie incurable peut, si elle le demande, recevoir de l’aide pour mettre fin à ses jours. Au Québec, plus de 70% des citoyens croient qu’il est maintenant temps, ici aussi, de lever définitivement cet interdit. Toutefois, de nombreuses organisations mettent en garde le gouvernement face aux dérives possibles de la légalisation du suicide assisté. Nos jurés devront prendre position sur un sujet tabou: le droit de choisir le moment de sa mort.
Selon un récent sondage Léger Marketing/The Gazette, 61 % des francophones souhaitent ouvrir l’école anglaise à tous les élèves francophones. Ce sondage a trouvé écho auprès de nombreux parents qui s’inquiètent pour l’avenir de leurs jeunes sur le marché du travail s’ils sont incapables de s’exprimer en anglais. Nos jurés devront donc choisir entre le risque d’assimilation et la nécessité du bilinguisme.
Inconnu du grand public jusqu’à tout récemment, le gaz de schiste est devenu en quelques mois l’objet d’une lutte acrimonieuse entre l’industrie gazière, les écologistes et les citoyens des régions touchées par les forages exploratoires. D’un côté, les gazières font miroiter des retombées économiques intéressantes, tant en matière de redevances que de création d’emplois. De l’autre, plusieurs s’inquiètent des impacts environnementaux. L’exploitation du gaz de schiste est-elle un pari audacieux ou une catastrophe annoncée ?
Le budget militaire canadien a augmenté de 50 % depuis 2001 ce qui fait maintenant du Canada la 13e puissance militaire au monde. Il s’agit d’un changement radical pour notre pays, qui avait l’habitude de jouer un rôle de pacificateur. Mais avec le retrait progressif des troupes d’Afghanistan, arrive l’heure des choix. Nos jurés devront décider s’ils veulent une armée qui a les moyens d’intervenir de façon musclée ou s'ils préfèrent qu’elle se limite à des actions humanitaires.
Le gouvernement Charest s’est engagé à investir 180 millions de dollars pour la construction d’un nouvel amphithéâtre à Québec. La ville veut y accueillir une nouvelle équipe de hockey, des évènements culturels d’envergure, en plus de favoriser sa candidature pour les Jeux olympiques de 2022. À Québec, les citoyens sont majoritairement pour. Ils ont défilé par dizaines de milliers, cet automne, pour réclamer le retour des Nordiques. Mais ailleurs dans la province, l’engouement n’est pas le même: 58 % des Québécois refuseraient de payer la facture. Nos jurés devront décider s’ils veulent ou non investir collectivement dans le futur Colisée de Québec.
Le plus vieux métier du monde pourrait bientôt devenir, au Canada, un métier comme les autres. La Cour d’appel de l’Ontario a déterminé que certains articles qui rendent criminel l’exercice de la prostitution mettent en péril la sécurité des prostituées et demande qu’on modifie la loi. Si le Code criminel est modifié en conséquence, les prostituées pourront désormais solliciter leurs clients sans être inquiétées par la police, on n’interdira plus l’ouverture des maisons closes et les proxénètes seront considérés comme de simples hommes d’affaires. Est-ce vraiment la meilleure façon d’assurer la protection de ces femmes? C’est le dilemme que nos jurés devront trancher.
Depuis le 1er décembre, Loto-Québec offre des jeux de hasard en ligne. En agissant ainsi, le gouvernement entre directement en compétition avec un grand nombre de sites de jeu illégaux auquels ont déjà accès les québécois et dont certains seraient contrôlés par le crime organisé. Loto-Québec prévoit faire des profits annuels de 50 millions de dollars avec son nouveau produit mais promet d’instaurer des mesures de sécurité plus strictes et un programme de prévention afin de diminuer les risques d’accoutumance. Cependant, plusieurs doutent de la bonne foi du gouvernement et craignent qu’en facilitant l’accessibilité au jeu en ligne, la société d’état va, au contraire, augmenter le nombre de joueurs pathologiques.
Même si le Québec est le champion mondial de l’union de fait — le tiers des couples y vit hors mariage — ce mode de vie est très peu encadré sur le plan juridique. Le jugement «Lola contre Éric» rendu récemment par la Cour d’appel du Québec accorde désormais aux conjoints de fait le droit de réclamer, dans certaines circonstances, une pension alimentaire. Pour la dernière émission avant les Fêtes, Huis Clos reçoit sept «jurés étoiles» qui ont marqué la première moitié de saison. Ils devront déterminer si la nouvelle législation est une entrave à la liberté des conjoints de fait ou si, au contraire, elle corrige une injustice qui avait cours depuis trop longtemps.
Malgré les efforts des dernières années, 35% des jeunes hommes québécois n’ont toujours pas obtenu de diplôme d’études secondaire à l’âge de 20 ans, contre 22% pour les filles. De plus, 69% des enfants qui souffrent de troubles d’apprentissage sont des garçons. L’école leur serait-elle hostile? Plusieurs spécialistes de l’éducation le croient. Pour réfléchir à cette délicate problématique, Huis Clos a invité sept enseignants du primaire et du secondaire. Nous leur demandons s’ils devraient mieux s’adapter aux différences entre garçons et filles, ou si au contraire cette approche ne fait que renforcer les stéréotypes.
14 ans. Ce sera l’âge légal où un jeune qui a commis un crime grave comme un meurtre ou un viol pourra être tenu responsable de ses actes - et ainsi risquer la détention à vie - si le projet de loi conservateur C-4 est adopté. Pour les défenseurs de ce projet de loi, déposé en mars 2010, un renforcement des lois actuelles s’impose pour combattre les nouvelles formes de criminalité qu’on observe maintenant chez les mineurs. Mais pour ses opposants, il s’agit d’un recul inacceptable, surtout pour le Québec qui a toujours misé sur la réhabilitation. Les jurés devront donc choisir entre un système punitif ou une approche basée sur la réinsertion sociale.
Cette semaine, nos jurés se demandent si l’État québécois a les moyens d’offrir un salaire aux parents qui restent à la maison. En 2007, l'ADQ a fait une proposition en ce sens. Et encore aujourd’hui, des groupes familiaux réclament qu'on offre aux parents à la maison un montant équivalent à ce que l’État verse pour une place en garderie, soit environ 170$ par semaine. Selon un sondage récent, cette mesure reçoit l’appui des deux tiers des parents québécois. Par contre, elle coûterait très cher à la société québécoise dans son ensemble, notamment en raison du retrait de milliers de travailleurs du marché du travail. Payer le parent qui reste à la maison : une mesure rétrograde, qui incite les femmes à retourner à la maison, ou une véritable reconnaissance du travail qu’accomplissent les mères et les pères au foyer ?
À l’automne dernier, le Parti québécois proposait d’interdire aux agents de l’État d’afficher leur foi. Exit le port, du hidjab, du turban, du kirpan, de la kippa et de la croix pour les fonctionnaires, enseignants, policiers, personnel hospitalier, magistrats, etc. Sondés sur le sujet, les Québécois sont divisés : 57% sont en faveur d’un État résolument laïc à l’image de la France et la Turquie. Les autres estiment qu’un code vestimentaire n’est pas nécessaire pour assurer la neutralité des services. Nos jurés devront décider si la neutralité de l’État justifie l’interdiction des signes religieux dans la fonction publique et parapublique.
Les employés du Journal de Montréal sont en lock-out depuis maintenant deux ans. Malgré cela, le journal continue de paraître chaque jour, grâce aux articles des cadres, des journalistes d’autres publications de Quebecor et de la nouvelle agence de presse QMI. L’employeur affirme ne pas avoir le choix de se restructurer pour faire face à la crise qui frappe le secteur de la presse écrite. Mais pour les syndiqués, le recours à des textes produits par d’autres journalistes constitue une entorse à la loi anti-briseurs de grève. Huis Clos demande à ses sept jurés s’il faut moderniser cette loi pour tenir compte du travail à distance ou s’il faut laisser une marge de manœuvre aux employeurs pour faire face aux difficultés du marché.
La hausse des frais de scolarité est-elle la solution au sous-financement chronique des universités québécoises? C’est du moins ce que croient les recteurs, qui demandent au gouvernement de les augmenter de 500$ par année durant trois ans. Les frais passeraient ainsi de 2168$ l’an prochain à 3680 $ en 2014, soit une augmentation de 70%. Autour de cet important enjeu financier, deux visions s’affrontent. D’un côté, il y a les partisans d’un réseau universitaire compétitif et sain financièrement. De l’autre, ceux qui défendent le principe d’une éducation accessible à tous. Nos jurés devront trancher.
58% des Québécois jugent que le débat sur la souveraineté du Québec est dépassé, selon un récent sondage CROP. Seulement 24% se disent nationalistes, contre 22% qui se disent fédéralistes. Les autres ne se reconnaissent plus dans ces distinctions. Au cours des derniers mois, certains militants nationalistes influents ont également affirmé que si la souveraineté du Québec demeurait un idéal, il serait préférable de mettre cette option en veilleuse puisque rien n’indique qu’elle a des chances de se réaliser dans un avenir rapproché. Bref, alors qu’il y a 30 ans le débat référendaire déchirait les familles et brisait des amitiés, il ne soulève plus les passions. Cette semaine, Huis clos demande à ses jurés si la souveraineté du Québec fait partie de notre passé ou de notre avenir.
Au Québec, les 200 000 assistés sociaux aptes au travail ne reçoivent que 592 $ par mois. Un montant qui se situe nettement sous le seuil de la pauvreté. Pour certains, devoir vivre avec aussi peu d’argent est impossible. C’est l’avis de Québec Solidaire, notamment, qui réclame que tous les bénéficiaires de l’aide sociale, aptes ou non au travail, reçoivent au minimum 900 $ par mois. Si cette hausse était consentie, l’État devrait éponger une facture annuelle d’au moins 700 millions de dollars. De plus, les opposants craignent que cette augmentation n’accroisse la dépendance économique des bénéficiaires envers le gouvernement. Nos jurés devront décider s’il est souhaitable de maintenir des prestations minimales simplement pour éviter que certains en fassent un mode de vie.
36e rang sur 37: c’est la position peu enviable qu’occupent nos élus au Baromètre des professions de Léger Marketing en 2010. Les politiciens devancent seulement les vendeurs de voitures usagées et se trouvent derrière les conseillers financiers, les courtiers d’assurance et les entrepreneurs en construction. Selon un autre sondage Angus Reid 2010, les Québécois jugent que leurs politiciens manquent d’intégrité, d’efficacité et qu’ils n’ont pas l’intérêt de la population à coeur. Bref, la cote d’amour de nos dirigeants est au plus bas. Mais est-ce que les Québécois ont raison d’avoir une aussi mauvaise opinion des politiciens? Nos sept jurés devront se prononcer.
71% des Québécois souhaitent que le gouvernement mette sur pied une commission d’enquête publique sur la construction. Les partis d’opposition et les organisations syndicales réclament la même chose depuis deux ans. Mais le gouvernement Charest continue de dire non. Pour les libéraux, mieux vaut miser sur des enquêtes policières et des poursuites criminelles plutôt que de s'embourber dans une enquête publique interminable. Ils viennent d'ailleurs de créer une unité anticorruption permanente pour atteindre cet objectif. Nos jurés devront décider si une commission d'enquête publique est absolument nécessaire pour faire le ménage dans l'industrie de la construction ou si l'unité anticorruption suffira à remplir cette tâche.
Malgré les changements et les investissements des dernières années dans notre système de santé public, ce dernier semble toujours défaillant. C’est donc pourquoi plusieurs Québécois ont de plus en plus recours aux services du privé. Encourager le développement de cette pratique, est-ce vraiment une bonne solution pour améliorer la santé du réseau public ? Certains croient que c’est du moins un excellent complément voir même l’unique façon de sauver le système de santé public. Les opposants pour leur part affirment que les deux secteurs sont incompatibles. D’une part parce que le privé alimente les problèmes du réseau public et que les valeurs véhiculées par notre système de santé universel entre en conflit d’intérêt avec le but du privé de faire des profits.
16 %: c’est le faible pourcentage de femmes qu’on retrouve sur les conseils d’administration des entreprises privées canadiennes. Elles sont également sous-représentées dans presque toutes les sphères du pouvoir, avec à peine 30% dans les postes de juges ou en politique. Malgré tout le chemin parcouru par les femmes sur le marché du travail, il semble qu’elles continuent de se buter à un «plafond de verre». Huis Clos demande à ses jurés s’il est préférable de laisser les femmes gagner leur place grâce à leur détermination ou s’il faut au contraire forcer leurs collègues masculins à les accepter parmi eux.