Octobre 1307 - Pour réduire à néant un ordre devenu trop puissant, mais aussi pour remplir les caisses du Royaume, Philippe IV le Bel fait arrêter Jacques de Molay, Grand Maître du Temple. Les Templiers sont pourchassés, arrêtés, torturés. Leur procès va durer sept années. Le 18 Mars 1314, devant une assistance nombreuse et toute la cour réunie, le Grand Maître lance sa malédiction : "Pape Clément ! Chevalier Guillaume de Nogaret ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Soyez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races..." Robert referme son piège sur les frères d' Aunay, les deux jeunes amants de Marguerite et Blanche, venus honorer leurs maîtresses à la Tour de Nesle.
Mahaut ne s'avoue pas vaincue. Elle décide, avec l'aide de sa sulfureuse dame de compagnie, Béatrice d'Hirson, d'empoisonner le Garde des Sceaux, Guillaume de Nogaret. Quand celui-ci trépasse, il est pour tout le monde une nouvelle victime de la malédiction. Quelques mois plus tard, c'est Philippe le Bel qui meurt subitement. Cette fois, Mahaut n'y est pour rien. Mais cela ne fait plus de doute : la malédiction du Grand Maître des Templiers est en marche ! Louis X le Hutin, qui succède à son père, est un jeune homme peu assuré et confus. Deux camps vont s'affronter pour gouverner à travers lui, deux camps menés par des hommes qui se détestent depuis toujours : Charles de Valois, frère de Philippe le Bel, et Enguerrand de Marigny, financier du Royaume. Robert, proche de Charles de Valois, son oncle, compte profiter de la situation et amener Louis à lui rendre l'Artois. D'autant que Charles de Valois prend déjà l'ascendant sur le nouveau roi en lui proposant d'épouser sa nièce, Clémence de Hongrie, reine de Naples. Hugues de Bouville, grand chambellan du royaume, est envoyé négocier cette alliance. Guccio l'accompagne. Mais, pour rendre possible cette alliance, il faut lever un obstacle : Louis est encore marié à Marguerite. Et pour faire annuler ce mariage, il faut un pape que les cardinaux divisés n'arrivent pas à élire depuis des mois. Louis décide de favoriser la candidature du Cardinal Jacques Duèze mais, dans l'ombre, Marigny fait pression pour retarder une élection qui verrait le triomphe de Valois. Alors que la situation semble bloquée, Charles de Valois souffle au jeune Roi une autre solution : la mort de Marguerite en échange de la tête de Marigny... C'est Robert qui se charge de cette mission. Marguerite est retrouvée morte d'épuisement dans sa cellule. Pour Mahaut, aucun doute : elle a été étranglée. La redoutable comtesse d'Artois entend bien se servir de ce terrible secret pour conserver son pouvoir et ses terre
Comme Louis X le lui avait promis, Valois obtient la condamnation à mort de Marigny. Robert profite de la situation pour attaquer frontalement une Mahaut affaiblie. Il sème la discorde en Artois et pousse les barons à se rebeller contre l'autorité de sa tante. Celle-ci, de son côté, parvient à reprendre l'ascendant sur son gendre. Philippe de Poitiers, qui, à l'occasion du mariage de son frère Louis avec Clémence, obtient la libération de Jeanne, sa femme. Le second couple du royaume est reformé. Guccio, revenu de Naples, décide avec la complicité de son oncle Tolomei, d'épouser secrètement Marie de Cressay. Avec la guerre civile qui sévit en Artois, l'argent de ce riche comté ne remonte plus jusqu'au trésor royal. Louis, qui s'en inquiète, somme Mahaut d'accepter un arbitrage qui semble favorable à Robert. Elle refuse et se voit interdire de quitter Paris, tandis que Louis place l'Artois sous sa main. Mahaut doit réagir. Ne reculant devant aucune vilenie, elle parvient à pénétrer dans les appartements royaux et à y déposer, à l'attention de Louis, une poignée de dragées empoisonnées par Béatrice d'Hirson.
Louis X le Hutin est mort et déjà, une course de vitesse s'engage pour la régence. Car Philippe de Poitiers est à Lyon, où il tente de hâter l'élection d'un pape, tandis que Robert et Valois veulent empêcher la nouvelle de la mort de Louis d'arriver jusqu'à lui. C'est finalement Guccio, envoyé par Bouville, qui apprend à Philippe la disparition de son frère. Le Comte de Poitiers décide de s'autoproclamer régent et de faire pression sur les cardinaux, qu'il enferme dans l'église des Jacobins, afin d'obtenir au plus vite un pape. C'est l'habile Duèze qui est élu sous le nom de Jean XXII. Revenu à Paris, Philippe arrache la régence à ses adversaires. Mahaut peut exulter : si l'enfant qu'attend Clémence n'est pas un garçon, alors sa fille Blanche sera Reine. Pendant ce temps, avec l'aide de Bouville, Tolomei obtient que la jeune Marie de Cressay, enceinte, soit placée au couvent des Clarisses, ce qui permet d'apaiser sa mère et ses frères. Marie accouche en même temps que la reine Clémence, et toutes deux donnent naissance à des garçons prénommés Jean. C'est donc tout naturellement que Bouville fait de Marie la nourrice du futur roi. Pour Mahaut, la naissance de ce prince est une mauvaise nouvelle. Encore une fois, elle décide de forcer le destin et, grâce à un mouchoir empoisonné préparé par Béatrice d'Hirson, elle tue l'enfant. Ce que personne ne sait, c'est que l'enfant qui est mort n'est pas le fils de Clémence, mais celui de Marie, substitué au dernier moment par Bouville, qui craignait pour la vie du jeune prince. Bouville a fait jurer à Marie de ne jamais révéler ce secret à quiconque. Le coeur brisé, la jeune femme part élever l'enfant royal dans son château de Cressay. Philippe apprend, horrifié, comment il est devenu Roi, mais Mahaut le tient et il doit lui rendre le service qu'elle attend de lui. Il met fin à la révolte en Artois et fait jeter Robert en prison. Le triomphe de Mahaut est cependant de courte
Robert, avec la complicité de Tolomei, aide Isabelle et Mortimer à mettre sur pied une armée à la tête de laquelle les deux amants se dirigent vers Londres. Guccio revient de Sienne chercher son fils Jean et le ramène avec lui en Italie. Marie, déchirée et toujours enfermée dans son terrible secret, voit donc s'éloigner les deux hommes de sa vie. Elle ne les reverra jamais. A Londres, alors que nombreux sont ceux qui se rallient à Isabelle et Mortimer, Edouard II fuit Manchester : son fils, Edouard III, lui succède sur le trône d'Angleterre. Mais c'est Mortimer qui gouverne à travers Isabelle. Il parvient même à lui arracher l'ordre de liquider Edouard II dans sa cellule de Berkeley. En France, le roi Charles est à son tour emporté par la maladie sans laisser d'héritier. Avec lui s'éteint la lignée des descendants directs d'Hugues Capet. Robert se dépense en faveur de son cousin Philippe, fils de Charles de Valois. Celui qu'on surnomme le Roi trouvé monte sur le trône de France et fait de Robert un pair de France. Mais Robert ne peut se contenter de cela. Il fait établir des faux documents qui lui permettraient de récupérer l'Artois, des documents que Mahaut sait être des faux : elle en a elle-même fait détruire les originaux. Robert bénéficie d'une alliée inattendue : humiliée par Mahaut, qui lui refuse le droit de se marier, Béatrice change de camp et devient sa maîtresse. Elle va jusqu'à donner à Mahaut un de ces poisons qu'elle sait si bien préparer. Orphelin de son ennemi jurée, Robert s'agace de la présence de Béatrice et s'impatiente de mettre la main sur l'Artois. Mais bientôt sa supercherie est découverte. Robert n'a d'autre choix que la fuite. Il charge Tolomei de transférer ses avoirs, fait disparaître Béatrice d'Hirson et ses secrets et quitte le royaume. En Angleterre, où il se réfugie et où il est fait comte de Richmond, il incite sans répit Edouard III à revendiquer le trône de France qui lui revien