À quoi reconnaît-on un vrai producteur de cinéma ? Au fait qu'il fixe ses rendez-vous au bar du Lutétia, bien sûr. Mais Ludovic ne se contente pas de ça : non content d'être le plus jeune producteur de France (25 ans), de rouler dans de grosses voitures et de faire son marché à Cannes, il est aussi le plus ambitieux. Ludovic ne doute de rien, et son père est tout aussi confiant. En fin de compte, il n'y en a qu'un d'un peu sceptique : c'est le grand-père. De ce film dont Ludovic est le producteur, qui est le réalisateur ? Ludovic, bien sûr. Et qui est la vedette principale ? Toujours Ludovic, pardi.
"Je veux ton bien", dit le père. "Un peu trop...", répond sa fille. Et c'est parti pour un duel à fleurets peu mouchetés, feintes, esquives, détours et entourloupettes... Qui est plus convaincant ? Qui est de plus mauvaise foi ? Et qui sera vainqueur ? Personne, comme d'habitude. (Abel Carlier 1989)
C'est vrai, les femmes ne peuvent être prêtres, mais rien ne les empêche de se rapprocher de Dieu. Et pour ce faire, chacun sa méthode. Tenez, Thérèse, elle sert le Seigneur un seau d'eau dans une main et une bouteille de Javel (La Croix, bien sûr) dans l'autre. Et chaque jour que Dieu fait, elle astique les églises de Liège. Tout en se confessant à sa copine qui b(r)osse avec elle...
Chacun sait que les roux puent, les Italiens sont voleurs, les Espagnols fiers, les Juifs avares et la RTBF gauchiste. En outre, il est bien connu que le mariage entre un Arabe et une Belge ne peut être voué qu'à l'échec. Aussi, histoire d'énerver un peu plus son public, Strip-tease a découvert Gustavine (76 ans), bonne chrétienne et bonne Belge qui vit depuis 35 ans avec Khalifa (60 ans), bon Arabe et bon musulman.
Rose, épanouie, montre ses épines... belles comme des pointes d'humour. Rose avait un mari volage mais, saperlipopette, qu'est-ce qu'elle lui a mis... Et sa traînée, elle a vite arrêté de faire le joli cœur ! Blanche, elle, avait un mari fidèle, mais pas vraiment rigolo. Tout compte fait, elle doit mieux s'amuser maintenant. Quant à Camille et Jojo... (Antoine Gallien, 1993)
Tout fout le camp, c'est bien connu. Mais en toutes matières, il reste de salutaires îlots de résistance. Tenez, au hasard, les esthéticiennes actuelles, c'est tout juste si elles ne vous envoient pas les crèmes de beauté à la figure pour que vous vous les appliquiez vous-même. Sauf, évidemment, si elles sortent de chez Lise Loriot, l'école où l'on apprend encore aux jeunes filles à s'asseoir, à marcher, à descendre les escaliers... Toute la panoplie d'une jeune fille qui ne sera jamais égarée dans le beau monde. Et Madame la Directrice, Renée Richard, gant de velours sur main d'acier, n'y est pas pour peu...
La vie solitaire d'un vieil homme ; la télévision lui tient compagnie. Il a monté une station pour capter les chaînes du monde entier. Il cuisine et se chauffe avec un poële au charbon ; il lessive à la main. Il rend visite à sa femme, alitée, et lui apporte des fleurs, parce que ce sont leurs noces d'or. Visite du bourgmestre de Flemalle à la maison de retraite pour cette occasion ; petit speech du bourgmestre.
Hervé Brouhon est mort. Quelques bonnes âmes avaient été offusquées du portrait qu'en avait tiré Strip-Tease : ne risquait-on pas de ternir -encore ?- l'image des hommes politiques ? Mais après tout, ce n'est pas Strip-Tease qui l'avait mis au pouvoir... Et puis, ce portrait sans fard, hautement revendiqué par le modèle, est-il vraiment pire que l'habituelle langue de bois ?
Palais de justice de Paris, au parquet des Mineurs. Un homme est accusé d'agressions sexuelles et de viols sur sa fille depuis qu'elle a 5 ans. Plan fixe sur le substitut du procureur, face à l'accusé qu'on ne verra jamais, mais dont on entend les propos confus. Il reconnaît à demi-mots les faits qu'on lui reproche.
Mireille, dite « Mimi », 14 ans, est dans un centre pour handicapés où elle a rencontré un ado de 15 ans. Comme toutes les jeunes filles, elle se demande s'il est amoureux d'elle. Mimi aime la vie, adore rire, chanter, danser, un vrai boute-en-train. C'est pour ça qu'on l'aime... (à suivre par « Putain, qu'il a grandi ! ») (Laure Pradal, 2002 14')
Strip-Tease s'est demandé ce qu'était devenu Fabian, le militant d'extrême droite filmé 5 ans auparavant. Apprenant qu'il allait devenir papa, l'équipe est allée voir si la paternité avait des vertus adoucissantes...
C'est pas tout à fait John Wayne dans Fort Alamo, mais dans son armurerie il est quand même presque assiégé... Tous ces bambins, un peu bronzés il est vrai, c'est pas vraiment rassurant. Alors il paie de sa personne et n'hésite pas à enseigner la politesse aux petits Maghrébins. Au risque qu'un jour, ce soit l'inverse. Mais attention, il est armé...
Centre de détention pour immigrés de Vottem en Belgique. Le quotidien des étrangers sans papiers enfermés dans ce centre qui attendent d'être expulsés. Les rencontres avec un médecin, les problèmes de communication avec les policiers à cause de la langue, les grèves de la faim, les manifestations en dehors du centre de quelques personnes venues soutenir ces immigrés. (Philippe Cornet 1999)
Quand un sourd rencontre un autre sourd, de quoi parlent-ils ? Ils parlent du bout des doigts et, si l'on ose dire, s'entendent fort bien. Le public de Strip-tease, déjà habitué à se passer de commentaire, sera pour cette fois privé de la moindre parole articulée. Après tout, c'est le lot de 300'000 personnes en Belgique...
Depuis quinze jours, Sonia, 18 ans, française, prépare activement son mariage avec son cousin Bilou. Si les parents ont organisé cette union depuis leur enfance, pour les futurs époux, c'est un mariage d'amour. La cérémonie religieuse, célébrée par l'imam, se déroulera dans le bled, berceau de leurs familles respectives, avec les parents, le grand-oncle Bachir, la tante Saléha, les cousins et les cousines. Le mariage civil se fera plus tard, en France. Une ombre toutefois : la grand-mère paternelle de Sonia est absente pour la noce, car elle prétend que Bilou ne veut épouser sa petite-fille que pour obtenir des papiers français. (Farida Rouibi/Taher 2003 49').
La vie quotidienne d'un père et d'un fils qui vivent ensemble dans un joyeux désordre, se disputent sur le manque d'ordre de l'un ou de l'autre, sur ce qu'il faut regarder à la télévision ou écouter à la radio, parlent morale et philosophie terre à terre, sur les études... Ils ont pour projet de lancer une fusée révolutionnaire qu'ils ont eux-même fabriquée et l'on assiste aux essais.
L’émotion à l’état pur, sans fausse pudeur, avec pudeur, avec amour. Christophe, jeune cinéaste, est allé filmer sa grand-mère. Sa grand-mère qui n’a plus toute sa tête... Elle parle, elle rit, elle pleure, elle retrouve son mari venu la voir, mais le reconnaît-elle ? Elle écoute son petit fils, mais l’entend-elle ? N’ayez crainte: c’est émouvant, pas sinistre...
Sophia, 13 ans, et sa soeur Lisa, 8 ans, sont deux petites réfugiées russes qui vivent avec leurs parents, artistes peintres, dans un squat parisien. La famille est unie, les filles aident leurs parents au quotidien. Malgré les tracas administratifs et le manque d'argent, Sophia et Lisa, très complices, pétillent de joie de vivre et sont bien intégrées à l'école.
Voilà le film qui va venger les millions de gens agacés, énervés, effrayés, affolés, terrorisés, épuisés, liquéfiés, brisés, désespérés et humiliés par l'apparition de l'ordinateur et l'apprentissage de l'informatique... Voilà le film qui va redonner du courage à tous ceux qui en ont marre d'être pris pour des manches parce qu'ils confondent une souris et un mulot ou qu'ils s'imaginent qu'un logiciel c'est une nouvelle sorte de fromage. Voilà le film qui vous démontre que, n'en déplaise aux vendeurs, l'informatique c'est TOUJOURS compliqué...
Ils sont trois, trois hommes dans une petite maison au fin fond de la Flandre profonde. Le papa doit avoir dans les 80 ans et il vit avec ses deux fils. L'un s'occupe des moutons, l'autre de plantes, et le vieux père compte les heures, assis près du poêle. La pendule fait tic tac, et toutes les demi-heures, il y a toujours un fichu bavard pour dire 2 ou 3 mots...
Ce n'est pas tous les jours que la télévision fait de la pub pour la concurrence. Enfin, la concurrence ? Ce n'est jamais qu'une radio. Mais quelle radio ? Si vous êtes dans les parages, n'hésitez pas, écoutez Radio Chevauchoir. Tout y est : la messe et les disques demandés, la réclame et les débats politiques. Et les animateurs ? Même TF1 ne peut s'en payer de pareils. Ils sont dix : les six enfants, la belle-fille, les parents et surtout, la mémé : Mamie Hélène.
(suite de « Tout salaire mérite travail ») Le dur parcours de David. Le jeune homme, qui vient de sortir de prison, cherche un travail et a besoin d'une aide financière immédiate. Inutile de faire appel à sa mère, d'écrire à cette femme qui n'a jamais su assurer son éducation. Quand il était gamin, elle lui apprenait à voler des bouteilles de whisky... (Farida Rouibi/Taher 2003 15')
Quand votre vieux papa ou votre vieille maman commenceront à sucrer les fraises, qu'allez-vous en faire ? Et vos chers enfants, que feront-ils de vous, plus tard ? Eh bien, comme ils vous adorent, ils vous trouveront ce qu'il y a de mieux comme maison de retraite. Pour votre plus grand bonheur. Et en douceur.
Demain, c'est le Jour des Morts et on va vous parler de la mort sans être morbide. Car on peut la voir venir en face sans souffrances inutiles, sans acharnement thérapeutique, entouré de ses proches et aidé de ceux-là qui ont fait profession d'assister ceux qui sont condamnés. Et s'il y a peu de chances que la mort soit jamais joyeuse, il n'est peut-être pas impossible qu'elle puisse être sereine.
Strip-Tease n'a pas pour habitude de faire pleurer Margot sur le sort des handicapés. Ni de faire rire à leurs dépends, d'ailleurs. Voici donc des aveugles dont la principale caractéristique est d'être comme vous et moi, fins et grossiers, plats et cultivés, joyeux et tristes. Et tant qu'à faire, ceux de Strip-Tease sont, qui l'eût cru, plus joyeux que tristounets. À voir...
« C’est nous les Africains qui revenons de loin... » En fait d’Africains, ces hommes et ces femmes qui chantent, larmes aux yeux en découvrant les côtes d’Algérie, sont de bons français. D’anciens pieds-noirs, pour tout dire, étreints par l’émotion de revoir pour la première fois cette terre qu’ils ont quittée, et comment, il y a plus de quarante ans... L’un ramène les cendres de son père, l’autre emporte un peu du sable sur lequel, enfant, il a couru... Mais une question taraude tout le monde : quel accueil leur réservent ceux qui sont restés là-bas, tandis qu’eux devaient choisir entre la valise et le cercueil ?
Le rêve de René GRELIN était de fréquenter des champions cyclistes et de finir sa vie sous les cocotiers. La première partie est réalisée, bien qu'il dû, comme le montre les archives NB, abandonner en 71 le Tour de France, après l'ascension du Galibier. La deuxième partie, c'est maintenant, sous le soleil du Burkina-Fasso où il entraine des Burkinabés à souffrir sur leurs vélos comme de vrais petits français...mais la rigueur et la discipline n'est pas la même qu'en France, et puis les difficultés matérielles font que parfois les apprentis champions s'entrainent le ventre vide. (Benoît Mariage 1997)
Anissa, une jeune française d'origine kabyle. Lorsqu'elle retourne au bled l'été, le contraste est rude entre ses aspirations d'Occidentale et le mode de vie de sa grand mère ou de ses grandes tantes. La pression du mariage arrangé est incessante. Pourtant, elle affirme avec fermeté son souhait d'une vie agréable, d'un mari choisit par ses soins et n'entend pas être une musulmane soumise, écrasée par les traditions.
C'est dans les plaines de Mongolie, face à l'immensité, que se révéle la vraie nature de l'homme : poète ! Faire dix mille kilomètres pour aller pêcher des poissons qu'on remet à la rivière cinq minutes après les en avoir sortis, il faut avouer que c'est quelque peu déraisonnable... Mais penser cela, c'est ne rien comprendre à la faiblesse essentielle de l'homme. Et il est bien normal que quand la femme, qui elle, en a la force, reste à Paris, son époux, si démuni, s'en aille méditer dans les grandes plaines de la Mongolie. Pour pêcher un peu certes, mais surtout pour se retrouver entre hommes à la fragilité diaphane. Les grands espaces sont propices aux pensées fulgurantes, et ce n'est pas dans l'hexagone qu'eussent surgi aussi naturellement cette évidence : "Les femmes sont plus fortes que nous", et sa conséquence indiscutable : "Les femmes et les hommes ne sont pas faits pour vivre ensemble." (Simon Ross, 2005)