Le 10 novembre 2015, l’artiste Olafur Eliasson engage au Groenland une action titanesque : déplacer 12 énormes blocs d’iceberg pour les ramener à Paris lors des discussions internationales de la COP21 sur l’environnement. Il adresse ainsi à tous un compte à rebours d’extrême urgence.
Le 3 juillet 2001, à Gênes au palais Ducale, l’artiste Vanessa Beecroft invite des migrantes à résider dans le palais comme des monarques et nous offre la nudité́ comme un dispositif collectif de résistance.
Le dimanche 24 juin 2012, l’artiste Adel Abdessemed organise une prise de vue inédite, celle de son corps pris au piège par les flammes. Ce geste nous renvoie aux protestations des moines tibétains, mais aussi à la naissance du printemps arabe. Avec cet acte, l’artiste nous livre le plus brûlant des manifestes.
Le 11 avril 2002, dans les faubourgs de Lima au Pérou, l’artiste belge Francis Alÿs invite 500 volontaires à se munir d’une pelle pour déplacer une dune de sable. Avec cette action, il insuffle la foi aux habitants et transcende l’histoire pour créer un mythe.
En mai 1961, l’artiste Piero Manzoni entame à Milan une action sulfureuse : la mise en conserve supposée de ses excréments dans le but de les transmuter en œuvre d’art indexée sur la valeur de l’or.
Le 22 octobre 1977, lors de la FIAC de Paris, ORLAN embrasse les participants, hommes ou femmes, en échange d'une pièce de 5 francs. Par son acte, l’artiste pose ainsi les bases de son manifeste à venir : L'Art Charnel.
Le 8 septembre 2019, l’artiste Klaus Littmann convertit un stade de football en une vaste forêt. Face à la question dramatique du défi écologique de notre planète, il nous adresse un défi écologique : l’urgence végétale.
Le mercredi 27 juin 1962, à Paris, les artistes Christo et Jeanne-Claude dressent rue Visconti un barrage infranchissable avec 89 bidons d’essence. Avec cette réplique poétique du mur de Berlin, ils inaugurent une histoire passionnelle avec Paris.
En 2017, pour la Biennale d’art contemporain à Venise, l’artiste allemande Anne Imhof investit le pavillon germanique avec FAUST, un opéra “coup de poing”. Avec cet acte, elle dénonce dans une tension sous-jacente les structures de pouvoir et de surveillance.
Le 13 février 1983 à New York, l’artiste David Hammons organise un acte insolite : vendre des boules de neige en plein hiver glacial. Pied de nez au marché de l’art, cette action marque aussi son soutien envers les plus démunis.
Le 4 juin 2004, à Roland-Garros, l’artiste Gianni Motti amorce une stupéfiante action sur le court central : assister au match la tête recouverte d’un sac plastique. Il interpelle ainsi les médias du monde entier sur l’interventionnisme brutal américain et dénonce la torture avec le plus grand fair-play.
Le 22 avril 1969, à Munich, l’artiste autrichienne VALIE EXPORT réalise l’action Genital Panic. Armée d'une mitraillette et vêtue d'un pantalon découpé à l'entre-jambe, elle expose son sexe aux visages des spectateurs tétanisés.
En 1969, l’artiste Jean Tinguely, sa femme Niki de Saint Phalle et un groupe d’amis construisent clandestinement dans la forêt le Cyclop, une sculpture monumentale. Avec cette aventure hors les normes qui durera plus de 25 ans, Jean Tinguely réenchante l’art et la vie.
En 2007 à Mexico, l’artiste Jimmie Durham entreprend un acte radical : aplatir une voiture américaine avec un énorme rocher volcanique. Avec irrévérence et poésie, il met en scène le clash entre l’immémorial mexicain et la consommation américaine.
Le 25 juin 2013, l’artiste guatémaltèque Regina José Galindo nous confronte à la fragilité de l’individu face à l’impunité du pouvoir. Seule, face à une pelleteuse qui creuse autour d'elle une profonde tranchée, elle nous rappelle les 200 000 victimes d’une exécution de masse.
Sur plus de 10 ans, l'artiste coréenne Kimsooja se fige, debout, au milieu de la rue, face à la foule. Avec ce geste répété dans 15 métropoles du monde entier, la « femme aiguille » renverse la notion traditionnelle de l'artiste activiste en prônant le « non-faire » héroïque comme un acte manifeste.
Le 3 octobre 1971 l’artiste Chris Burden propose une action des plus secrète. On lui enfonce dans le sternum un clou argenté en forme d’étoile, puis il enfile un costume noir d’agent secret. Avec cet acte, l’artiste inaugure la performance subversive invisible.
