La procédure de destitution lancée contre Donald Trump vient de franchir une nouvelle étape spectaculaire. Mercredi, pour la première fois depuis le début de l’enquête il y a six semaines, le capitole a entamé une série d’auditions publiques. Malgré le refus de coopérer de la Maison-Blanche dans l’affaire ukrainienne, la commission menée par les chefs démocrates chargés de l’enquête à la Chambre des représentants a déjà entendu une dizaine de témoins à huis clos. Désormais, ces entretiens se déroulent sous l’œil des caméras et des Américains.
Les téléspectateurs ont ainsi pu entendre, pendant de longues heures mercredi, le plus haut diplomate américain à Kiev apporter de nouveaux éléments renforçant les soupçons contre le président des États-Unis. Questionné par la commission du Renseignement, William Taylor, vétéran du Viêt-Nam, nommé par Donald Trump à ce poste, a notamment décrit avec des mots peu diplomatiques la pression du président Trump sur son homologue ukrainien pour ouvrir une enquête sur le fils de Joe Biden. Selon lui, c’était "alarmant", "déroutant", "dingue" qu'une aide militaire destinée à l'Ukraine puisse avoir été gelée "en échange" de l'ouverture d'enquêtes sur un rival du président américain en vue de la prochaine élection présidentielle. Mais il a aussi révélé une information nouvelle : le 26 juillet, au lendemain de l'entretien téléphonique au cœur de l'enquête ukrainienne qui a précipité l'ouverture de la procédure de destitution, l'ambassadeur américain auprès de l'Union européenne, Gordon Sondland, a fait savoir que le président Trump "s'intéressait davantage à l'enquête sur (Joe) Biden" qu'à l'Ukraine elle-même, a rapporté William Taylor devant le Congrès. Il a également déclaré qu’un canal diplomatique "irrégulier" avait été mis en place avec l'Ukraine. Ce canal dirigé par l'avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, poursuivait, selon lui, des intérêts allant "à l'encontre des objectifs à long terme de la politique américaine" en