Lorsque pour la première fois de leur histoire, les hommes se mettent à construire, ils réalisent d’emblée ce qu’il y a de plus difficile, de plus parfait... au point que l’on ne sait toujours pas aujourd’hui comment ils l’ont fait et que, même avec les techniques modernes, il n’est pas certain que nous puissions le refaire. Comment les Egyptiens auraient-ils pu s’y prendre pour mener une entreprise qui nous semble tellement surhumaine ? Pourquoi ont-ils élevé ces constructions gigantesques qui ne servent souvent qu’à recouvrir la tombe ? Les pyramides seraient-elles autre chose que des sépulcres ? Ces énigmes, nous allons tenter de les résoudre, à la lumière de schémas, de reconstitutions et de l’avis éclairé des égyptologues d’aujourd’hui. Tantôt nous ferons des découvertes passionnantes, tantôt nous aurons l’occasion de nous faire notre propre opinion. Ainsi, pour la dernière question, il est possible d’envisager une réponse, notamment en examinant les textes des pyramides, comme ceux que l’on a retrouvés sur les murs de la chambre funéraire du pharaon Pépi Ier. Quant à la manière dont les Egyptiens procédèrent, aucun texte, aucun bas-relief, peu de vestiges archéologiques parlants. Certaines expériences semblent concluantes, comme pour l’extraction du calcaire dans les carrières ou le transport de la pierre, ou encore la préparation des fondations, le calcul des mesures ou des proportions. Mais lorsque l’on aborde la méthode utilisée pour ériger ces mastodontes de pierre, alors là... Les hypothèses fusent, certes, mettant en avant les systèmes les plus variés, mais nous laissent souvent sceptiques. Et nous laisserons le mot de la fin à Audran Labrousse : «Même si on trouvait une théorie parfaite, ce ne serait que de la spéculation. On peut espérer un jour un texte, un bas-relief, une pyramide inachevée. Demain ? Ou jamais ? La construction des pyramides peut demeurer un mystère.»