Georges Reisner, le premier des grands égyptologues américains, arrive au Caire en 1899. Cinq ans plus tard, il installe le célèbre Harvard Camp sur le plateau de Gizeh. Il fouille la zone entourant le tombeau de Mykérinos et une zone importante du grand cimetière de l’ouest rassemblant les grands personnages de l’Ancien Empire. Ses techniques de fouilles établissent sa réputation, il est ainsi le premier archéologue au monde à utiliser la photographie de manière systématique. En Nubie, il explore les forteresses égyptiennes et, à Kerma, exhume des centaines de tombes contenant un mobilier funéraire unique. Son nom restera également associé à la montagne sacrée du Djebel Barkal où il dégage l’ensemble des grands temples de l’époque koushite ainsi que la tombe du pharaon Taharqa. Mais c’est en 1925, à Gizeh, qu’il réalise l’exploit le plus fameux de sa carrière, en perçant le mystère de la tombe de la reine Hétephérès, la mère de Khéops. Peintre animalier de formation, Howard Carter débarque en Égypte à l’âge de 19 ans. C’est le coup de foudre, il a trouvé sa terre d’élection, il apprendra le métier d’archéologue sur le terrain. Mais il ne sait pas encore que, trente ans plus tard, son nom sera lié à la plus extraordinaire découverte archéologique du XXème siècle, la tombe et le trésor de Toutankhamon. Son destin bascule en 1907, lorsqu’il rencontre Lord Carnarvon, puis en 1914 lorsque le tandem reprend la concession de la Vallée des Rois. Malheureusement, Grande Guerre oblige, il faudra attendre 1917 pour que l’archéologue entame ses travaux… Et un beau matin de novembre 1922, alors que tout semble perdu, apparaît l’amorce d’un escalier enfoui sous la tombe de Ramsès VI. Trois semaines plus tard, Carter peut enfin jeter un oeil dans l’antichambre du sépulcre et s’exclamer «Je vois des choses merveilleuses». Il mettra dix ans à numéroter, répertorier, sortir les objets de la