Lorsqu’on analyse la vie et la carrière de Paul Houde, il se dégage l’étrange impression que plusieurs personnes cohabitent dans une seule! Sinon, comment expliquer qu’autant de passions et de talents divers, de connaissances et d’anecdotes puissent se concentrer en une même personne?! Richard Martineau interroge Paul Houde, la « bibitte anachronique », qui archive une somme colossale d’informations dans sa mémoire phénoménale, à une époque où n’importe qui a accès à toutes les connaissances du monde à la demande (et qui note systématiquement tout ce qu’il fait chaque jour dans un agenda!); et le Paul Houde « humain », qui est passé par l’épreuve d’un quintuple pontage en 2010. Un véritable phénomène de la nature qui considère avoir la vie la plus plate qu’on puisse imaginer… La dignité des uns n’étant pas celle des autres, ces quatre petits mots ont suscité d’intenses débats depuis trois ans. Mais ils ont fait du chemin. Le projet de loi 52, porté par la ministre Véronique Hivon, devrait passer au vote d’ici la fin février. Et une majorité de députés devrait l’appuyer. Les personnes en fin de vie, atteintes d’une maladie grave et incurable, pourront donc bientôt demander une aide médicale à mourir, en cas de souffrances physiques ou psychologiques insupportables et constantes, si elles remplissent une série d’autres critères définis dans la loi. Benoît Dutrizac rencontre trois personnes qui ont vu la mort s’approcher d’un être qui leur était cher, sachant qu’elle allait inévitablement le leur enlever. Trois personnes qui ont accepté de partager des moments, des mois et des années difficiles, et pour qui mourir dignement, c’est pouvoir décider pour soi de ce qu’est une « bonne mort ». L’expression est celle de Doris Lussier, notre père Gédéon, qui s’était souvent exprimé publiquement en faveur de l’euthanasie. Nous l’empruntons volontairement puisque Benoît