Ancien caboulot du Sud, un bar où se retrouvaient les pêcheurs, l'hôtel La Ponche est devenu le lieu prisé et secret du Tout-Saint-Germain-des-Prés, Boris Vian en tête. Aujourd'hui, une femme est la mémoire de cet hôtel aussi discret que mythique : Simone Duckstein, dont les parents tenaient le bar, se souvient du tournage de "Et Dieu créa la femme", avec Brigitte Bardot, de Françoise Sagan qui venait écrire ici, ou encore de Romy Schneider. La Ponche, c'est un hôtel à taille humaine, d'une vingtaine de chambres, une histoire de transmission, d'élégance et de sobriété, dans une ville toujours plus envahie par le luxe. C'est aussi l'histoire d'un lieu profondément enraciné, qui fait vivre son territoire.
C’est un palace iconique : 86 chambres, 56 suites, toutes estampillées Napoléon III, décorées de tapisseries rares, de mobilier d’époque. A l’origine de cet hôtel : un geste d’amour. Celui de l’Empereur pour son épouse Eugénie, quand il lui fait construire en 1854 cette villa face à la mer. Ce qui était un port de pêche se transforme dès lors en station balnéaire où défilera tout le gotha international : duchesse et duc de Windsor, Franck Sinatra, le prince Charles, Karl Lagerfeld, Anthony Quinn… Aujourd’hui, près de 200 personnes y travaillent à l’année, plus de 300 en haute saison. Unique dans le pays, une brigade permanente d’artisans - ébéniste, tapissier, couturier - répare le moindre accroc. En cuisine, un chef étoilé et un pâtissier de renom, arrière-petit-fils de Raymond Oliver, officient chaque jour.
La Nationale 7, c'était la route des vacances, les congés payés, les destinations ensoleillées. Mais aussi les embouteillages, les pannes d'essence et des automobilistes qu'il fallait rassasier. Les relais routiers, hôtels-restaurants et stations-service, remplissaient les ventres et les réservoirs. Si beaucoup de ces tables ont disparu, certaines sont devenues des "maisons" de légende où officient des chefs étoilés : la Pyramide à Vienne, la famille Pic à Valence et l'empire Troisgros à Roanne... Chefs de père en fils depuis quatre générations, la famille Troisgros nous a ouvert ses cuisines et ses archives. Non loin d'eux, quelques relais perdurent également, cultivant la nostalgie et profitant d'un nouveau mode de voyage, de plus en plus en vogue : le "slow-tourisme".
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Cité radieuse est un immeuble sorti de terre à Marseille après-guerre : elle devait héberger les sinistrés de guerre du Vieux Port, dont le quartier avait été entièrement détruit. Pensée par le très célèbre Le Corbusier, elle révolutionna l’architecture mondiale : les dimensions de ce village vertical de 337 appartements sont du jamais vu pour l’époque. 56 mètres de haut, 137 mètres de long et 24 mètres de large. Révolutionnaire par son architecture, elle innove aussi par son concept : tout a été imaginé pour favoriser la vie en collectivité : école, rue commerçante, gymnase, cinéma. 70 ans après son inauguration, les habitants poursuivent l’utopie sociale de son créateur. L’école ouvre ses portes aux résidents, la rue commerçante accueille les visiteurs, et les « corbuséens » historiques tentent de préserver la mémoire de ce bâtiment hors-norme.
Le père, la mère, quatre enfants… Tous les membres de la famille Guyot possèdent au moins un château. Leur passion, c’est la rénovation. Alice 27 ans, s’occupe seule de Bridoire, l’ancienne demeure que Bokassa avait laissée à l’abandon, en Périgord… A quelques encablures de là, Louis, 23 ans, vient d’acheter un château d’une centaine de pièces : il s’est lourdement endetté et doit absolument le rentabiliser en l’ouvrant aux touristes. Edouard, 29 ans, en a pris pour 20 ans de travaux. Il s’est lancé dans un pari fou : sauver un joyau du 18e siècle complètement en ruine. Lancelot, 32 ans, voit encore plus grand : restaurer le patrimoine historique de la ville de Tonnerre, dans l’Yonne. Cette passion, ils l’héritent de leurs parents. Partis de rien, Catherine et Jacques Guyot ont, toute leur vie, sauvé de l’abandon des monuments historiques : une quinzaine en 40 ans d’une existence de passion et de sacrifices.
Saint-Bonnet-le-Froid, une bourgade de 250 habitants, est aujourd'hui un haut lieu de la gastronomie française, qui attire des gourmands du monde entier grâce au chef étoilé Régis Marcon. Gros plan sur les établissements qu'il a créé sur place et sur l'engagement des habitants à ses côtés pour faire vivre ce projet d'envergure.
Face à la mer de Glace, ce mythique refuge devenu le Grand hôtel Montenvers est l'un des bijoux du patrimoine alpin français. Construit à la fin du18e siècle à 2000 mètres d'altitude, il est considéré comme le premier refuge de l'histoire : il a accueilli Goethe, Chateaubriand, Dumas et de nombreux écrivains en quête d'inspiration. Victor Hugo a failli périr dans une crevasse, Pasteur y a mené des expériences, Shelley a eu la vision de Frankenstein. Le refuge est accessible par un train à crémaillère unique en France, en activité depuis plus d'un siècle. Indispensable pour l'hôtel, il le ravitaille chaque jour en marchandises et en clients. Aujourd'hui au centre de tout un écosystème de haute montagne sur le domaine de Chamonix, l'hôtel du Montenvers reste un repaire pour les grimpeurs et les randonneurs.
A la découverte des coulisses du célèbre restaurant "La Côte d'Or", fondé à Saulieu, en Bourgogne, par Bernard Loiseau. Chaque soir, la gastronomie y est vécue comme un spectacle, avec une attention minutieuse aux détails. Malgré le décès de Bernard Loiseau il y a 20 ans, son esprit perdure grâce à sa femme Dominique, qui a repris les rênes de l'établissement. Sa fille Bérangère, vice-présidente, s'efforce quant à elle de préserver la mémoire de son père.
Le 15 place Vendôme, dans le Ier arrondissement de Paris, est l'une des adresses les plus célèbres au monde, celle d'un hôtel qui a marqué l'histoire de l'hôtellerie de luxe : le Ritz, résultat du travail de César et Marie-Louise Ritz qui considéraient cette maison comme leur fille, donnant toute leur place aux femmes et à la modernité. De 1898 à l'époque actuelle, c'est à la fois la petite et la grande histoire qui se sont écrites entre ces murs, de Marcel Proust, à Winston Churchill, Beyoncé, en passant par Gabrielle Chanel qui y vécut 34 ans. Aujourd'hui, 550 personnes travaillent à l'année dans ce monument à la façade classée, au coeur de la capitale française. Une référence en matière d'excellence et un patrimoine bien vivant, rénové en 2016 après quatre années de travaux souhaités par le propriétaire actuel, Mohamed Al-Fayed.
Jacques Garcia, décorateur à succès et collectionneur, achète des lieux uniques, les restaure et les meuble dans l'esprit de l'époque. Passionné des XVIIe et XVIIIe siècles, il propose de remonter le temps dans sa maison de coeur, le domaine du Champ de Bataille en Normandie. En mai, il sera la star d'une vente chez Sotheby's, où il se défait de 75 objets de grande valeur, espérant récolter 12 millions d'euros pour l'entretien du Château de Champ de Bataille qu'il a acheté en 1992 et totalement reconstitué.
Perle de la commune de Tremezzina, sur les bords du lac de Côme, en Italie, la villa Tremezzo, construite au XVIe siècle, est l'une des plus spectaculaires de la région. Elle abrite un hôtel de luxe qui attire une riche clientèle internationale. Ce bâtiment de style Art Nouveau, le Gand Hôtel Tremezzo, est un établissement qui a pris vie en 1910. A l'intérieur, des décors originaux et des meubles d'époque donnent à cet écrin un charme unique. Découverte de ce palais devenu un haut-lieu du tourisme en Italie.
Après sept ans de travaux, le mythique palace cannois entame une nouvelle page de son histoire. A dix jours de l'ouverture, plongée dans les coulisses de l'hôtel, pour les derniers coups de peinture et les ultimes préparatifs. A la place du traditionnel ballet des voituriers, bagagistes, clients élégants s'engage celui des ouvriers, plombiers, électriciens et artisans. Ils s'affairent sur les dernières retouches ou l'installation de lustres monumentaux, entourés de déménageurs chargés de cartons et de tableaux encore emballés. Le son des perceuses et des ponceuses remplace celui de la musique d'ambiance. Les employés de l'hôtel, après deux ans d'interruption et la métamorphose de leur lieu de travail, reprennent leurs marques dans ce nouvel espace.
Goldeneye : c'est ainsi que Ian Fleming baptise, en 1946, sa retraite d'écriture perdue sur la côte nord de l'île de la Jamaïque. Le journaliste britannique, engagé par les services de renseignements pendant la Seconde Guerre mondiale, y donnera naissance au plus célèbre des agents secrets : James Bond. Le magazine "Maisons et hôtels de légende" visite ce lieu situé dans la mer des Caraïbes. Cette résidence de style colonial tropical est aujourd'hui un complexe hôtelier baptisé "Goldeneye Hotel and Resort" et "James Bond Beach Club".
C'est l'histoire d'une petite bergerie devenue un hôtel mythique. Niché au pied du village des Baux de Provence, le domaine de Baumanière accueille les grands de ce monde depuis presque 80 ans : Harry Truman, Barack Obama, Deng Xiaoping. L'âme du lieu, c'est Jean André Charial. Il a repris le domaine fondé par son grand-père, un assureur savoyard qui avait fait le pari de fonder une auberge gastronomique dans ce coin déshérité des Alpilles. Jean André le rejoint alors qu'il est étudiant à HEC : il quitte tout et apprend à cuisiner. Baumanière devient le combat de sa vie. A 78 ans, il a toujours la même énergie.
C'est l'histoire extraordinaire d'une modeste villa du Cap d'Antibes devenue un hôtel mythique, paradis des plus grands artistes du siècle dernier. Un lieu de fêtes et de création découvert au sortir de la Première Guerre mondiale par un écrivain de génie : Francis Scott Fitzgerald et son épouse Zelda. Cette demeure s'appelle alors la Villa Saint-Louis. Marianne Estène-Chauvin est désormais la propriétaire du Belles Rives. En 1929, ses grands-parents ont racheté la villa Saint-Louis pour en faire le premier hôtel les pieds dans l'eau.