Mais il faut savoir qu'en ce temps-là, le cosmos n'était pas tellement infini que ça. Il n'était d'ailleurs pas infini du tout. Et, pour tout dire, il était plutôt… rond. De sorte que, quand on partait d'un endroit et en allant tout droit, au bout d'un certain temps, on y rarrivait. Pour aller quelque part, en général, le plus simple était encore de partir de là où on voulait aller. Et avec du temps et un peu de chance, on y arrivait effectivement. Mais les shadoks n'étaient pas au courant de tout ça, et au prix d'incroyables sacrifices, ces malheureuses bêtes allaient arriver là d'où ils étaient partis. C'était leur planète qu'ils prenaient pour la planète gibi. Avec d'infinies précautions, ils débarquent nuitamment chez eux pour s'emparer de leur fusée. Ils la transportent en catimini sur leur bateau et repartent comme ils sont venus, mais en sens contraire évidemment. Le lendemain matin, les shadoks qui venaient comme d'habitude faire de nouveaux essais de fusée furent d'abord étonnés. Puis ils crièrent : « Victoire ! Victoire ! Notre fusée marche enfin. Elle est partie ! Elle est même partie toute seule ». La seule chose que ces pauvres bêtes avaient oubliée, malheureusement… c’était de monter dedans…