Instauré par Mao Zedong à la fin des années 1940, c’est un immense enfer invisible, filmé une seule fois clandestinement en 1991 par un ancien prisonnier. En quatre-vingts ans, 50 millions de "contre-révolutionnaires", ennemis de classe et autres "droitiers" – intellectuels, ouvriers, paysans, gardes rouges, étudiants… – sont passés par les camps du laogai ("réforme par le travail"), le système concentrationnaire chinois, et 20 millions y ont péri, exécutés ou morts d’épuisement, de faim ou de désespoir. Instrument de domination érigé en arme de répression massive par Mao, le laogai, constitué de centaines de camps répartis sur tout le territoire, a vocation à écraser toute velléité de contestation, en fournissant, par le travail forcé, une main-d’œuvre gratuite à l’économie du pays.
Ende der 40er Jahre errichtete Mao Tsetung in China ein System von Arbeitslagern namens Laogai – eine Abkürzung für „Reform durch Arbeit“. In solchen Lagern sollte durch Zwangsarbeit sowie physische und psychische Folter bei den Häftlingen eine sogenannte Gedankenreform bewirkt werden. Dieses grausame Instrument der Unterdrückung hatte viele Ähnlichkeiten mit dem Gulag, den Straf- und Arbeitslagern in der Sowjetunion. Nach Ende des Bürgerkriegs und Gründung der Volksrepublik China im Jahr 1949 initiierte Mao Tsetung eine Unterdrückungskampagne, die auf eine Umerziehung durch Arbeit abzielte. Er erklärte jeden tausendsten Chinesen zum Konterrevolutionär und unterwarf damit fünf Millionen Menschen einem barbarischen Quotensystem. Viele Betroffene wurden hingerichtet, andere zur Umerziehung ins Laogai geschickt.