La réalisatrice, petite-fille de Robert Hakim, fouille la mémoire familiale afin de retracer l'aventure vécue par les producteurs de "Casque d'or" de Jacques Becker.
Après la Seconde Guerre mondiale, certains producteurs reviennent pour relever de nouveaux défis avec ferveur, sans jamais rien lâcher, ce sont les tenaces. En 1952, sort «Jeux interdits» de René Clément. Le film n'aurait jamais vu le jour sans l'acharnement du producteur Robert Dorfmann. Spolié pendant la guerre, Pierre Braunberger, quant à lui, revient après le conflit et perçoit la possibilité d'un renouveau dans le cinéma. Il participe grandement à l'émergence de la Nouvelle Vague.
Avec la Nouvelle Vague, le cinéma découvre une nouvelle façon de faire des films et de les produire. Georges de Beauregard, en produisant «A bout de souffle», lance la carrière de Jean-Luc Godard. Raoul Levy produit «Et Dieu créa la femme» avec l'appui de la Columbia, propulsant Brigitte Bardot au firmament. Quant à Robert Dorfmann, de sa collaboration avec Gérard Oury naîtront des succès populaires : «Le Corniaud», «La Grande Vadrouille».
Alain Poiré, Jacques-Eric Strauss, Robert et Raymond Hakim sont au centre de cet épisode consacré notamment aux producteurs américains dans le cinéma français. Quand Robert et Raymond Hakim produisent «Belle de jour», personne ne croit à se projet et, une fois le tournage commencé, ils cherchent encore l'argent pour le terminer. Jacques-Eric Strauss raconte la production du «Clan des Siciliens», son bras de fer avec Darryl Zanuck et, plus généralement, les rapports avec les producteurs américains, très présents en France à cette époque. Alain Poiré quant à lui, producteur des «Tontons flingueurs», travaillait pour la Gaumont, la seule compagnie française à travailler à l'américaine.
Mag Bodard fut la maîtresse officielle du patron de presse Pierre Lazareff pendant vingt ans : c'est ainsi qu'elle a rencontré Jacques Demy qui cherchait un producteur.
Dans les années 1970, plusieurs producteurs atypiques ont marqué le cinéma français parmi lesquels Raymond Danon, Albina du Boisrouvray et Serge Silberman.
Yves Rousset-Rouard, Paul Claudon et Pierre Cottrell : après 1968, ces trois producteurs ont combattu la censure ou l'ont contournée pour défendre des films audacieux. En 1974, lorsqu'il produit un film érotique tous publics, «Emmanuelle», Yves Rousset-Rouard connaît de grandes difficultés avec la censure. Il en va de même avec Paul Claudon qui, à quelques semaines de la sortie du film de Bertrand Blier, «Les Valseuses», ignore encore si le long métrage ne va pas être totalement interdit. Pierre Cottrell a, quant à lui, produit le sulfureux «La Maman et la Putain», de Jean Eustache.
Dans les années 1970, une nouvelle génération de producteurs est prête à tout risquer pour un film : Jean-Pierre Rassam, Christian Fechner et Claude Berri.