Samouraï Cop (1991), c'est le pire film d'action cheap jamais tourné. Scénario indigent, cascades burlesques, tout y est. Jamais sorti en salles, viral en VHS, il a finalement apporté une gloire totalement inattendue à Matt Hannon, son acteur principal : vingt-cinq ans après son tournage, ce film est devenu la chance de sa vie. Car oui, Matt Hannon est bien vivant.
Pas de décor, pas de scénario, pas d'acteurs égalent pas de problèmes. Voilà la philosophie d'Eurociné, une société de production unique au monde, qui n'avait peur de rien et surtout pas du ridicule. Résultat : un film de cannibales au low-cost tourné en 1981 dans une cité balnéaire espagnole. Michel Malaussena était assistant et s'en souvient encore.
Quand Bruce Lee meurt en 1973, il laisse un vide terrible dans le cœur du public... et dans le portefeuille des producteurs. Jusqu'à ce que des dizaines de sosies approximatifs ne se multiplient sur les écrans. Leurs points communs ? Une coupe au bol, des lunettes de soleil et l'indispensable "cri du chat". Le meilleur clone ? Bruce Le, comme l'explique le producteur de Cameroun Connection, 1989, l'unique film de "Bruceploitation" franco-camerounais au monde.
Sam Firstenberg est l'homme qui a inventé à Hollywood le film de ninja nul. En 1985, son fameux oxymore cinématographique, American Ninja, n'a pas trop plu aux japonais. Mais les producteurs de Hong Kong l'ont eux tellement aimé qu'ils l'ont copié à des dizaines d'exemplaires de "films de ninjas américains" truffés d'hommes virevoltants. Et grotesques. Merci, Sam.
Jean-Marie Pallardy a écrit, produit et réalisé depuis les années 70 des dizaines de longs-métrages. Si à 76 ans il n'a pas encore rencontré le grand public malgré des titres aussi puissants que l'Amour chez les poids-lourds ou l'Arrière Train sifflera trois fois, il est certain de s'être fait repérer par l'un des plus grands studios hollywoodien. Vrai ou faux ? Dans tous les cas, sa vie est un film.
Une bande annonce vue près de trois millions de fois sur Youtube... des chiffres qui feraient rêver plus d'un studio de cinéma. Surtout pour un film à... 200 dollars. Who Killed Captain Alex? (2010) est le film d'action le plus improbable de tous les temps. Bienvenue à Wakaliwood, l'industrie naissante du blockbuster ougandais.
Le nanar volontaire, c'est l'un des plus grands mystères du cinéma depuis le monolithe de 2001 l'Odyssée de l'Espace. Un exercice de style que tentent de jeunes réalisateurs cinéphiles et aventureux. Alors, réussi car bien raté ou bien... vraiment raté ? Kelsey Gunn, actrice et scénariste de Dude Bro Party MIassacre II (2015), s'interroge.
Les années 80, c'est l'invention des "blockbusters". Megaforce est leur version calamiteuse. Deux fois le budget de La Guerre des étoiles, pour un scénario déconseillé aux plus de 12 ans conçu pour vendre des jouets tirés du film. Barry Botswick, héros de Megaforce revient sur ce flopbuster qui se distingue par un art du ridicule que seul le budget mis en œuvre pouvait permettre.
Aucun trucage numérique pour ce film tourné en 1975 dans le Wisconsin. Qu’à cela ne tienne, l'araignée mesure 9 mètres, de mousse, de latex et de peluche. De quoi mettre au défi le talent de Bill Rebane, son réalisateur, pris en tenaille entre la nécessité de montrer la bête, pour nous faire mourir de peur, et de la cacher, pour nous éviter de mourir de rire.
Starcrash, improbable copie de Star Wars. Sauf qu’ici ce sont des vaisseaux spatiaux en pots de yaourts qui explosent comme des pétards, que les monstres sont vraiment en carton-pâte, et l’héroïne une playmate italienne légèrement vêtue. Grâce à ses effets spéciaux incroyablement bricolés, Starcrash est au final un film d’une poésie extraordinaire, qui respire l’analogique.
Supermen Donuyor, réalisé en 1979, est le plus ébouriffant exemple des remakes turcs de blockbuster US, alors produits par centaines. Précision : Superman n’y vole que grâce au sèche-cheveux de la femme de Kunt Tulgar, son réalisateur, qui nous révèle un secret : comment de vrais bouts de La Guerre des Etoiles se sont retrouvés dans l’incommensurable Turkish Star Wars.
Coup de foudre entre une femme et… un gorille. Derrière ce scénario ultra perché, surtout pour 1958, on trouve Ed Wood, génie hollywoodien dérangeant adoré par Tim Burton, et son obsession des pulls angora. Résultat : un film de gorille qui assume, là où King-Kong l’avait joué petits bras.
Mystification audacieuse signée Ramon Saldias, Karate Versus mafia, réputé pire film de tout le cinéma espagnol, est une interprétation très personnelle du cinéma de Hong-Kong : on s’y bat beaucoup, dans un Hong Kong suspect, naïvement bricolé aux Canaries. L’essentiel est alors de se laisser emporter dans cet orient extrême, jusqu’aux idéogrammes du générique de fin.
John S. Rad, un iranien installé à Los Angeles, a passé sa vie à réaliser Dangerous men, dont le scénario incohérent laisse merveilleusement perplexe. Peter Pallian, son chef opérateur iranien, apporte bien quelques réponses, mais le mystère demeure : John S.Rad est mort en 2007, sans vraiment comprendre pourquoi Dangerous Men avait fait rire les rares spectateurs à l'avoir vu.
Les Rats de Manhattan (1984), tourné dans un sombre studio italien par le prolifique Bruno Mattei nous offre le premier « Mad Max d'intérieur ». Un déluge de rats y est régulièrement et vigoureusement lancé à la tête des courageux “comédiens”, nous rappelant que la protection des animaux n’a pas toujours été une priorité sur les plateaux de cinéma.
Le Vietnam hollywoodien des années 80 et ses héros bulletproof ont inspiré des copies Philippines réalisées avec une arme secrète : l’armée locale et ses moyens, mais surtout quelques vrais acteurs yankee, tels que Max Thayer, venu spécialement de L.A. pour y ratiboiser la jungle – et il a adoré. Des films explosifs à l’anticommunisme aussi primaire que leur réalisation.
Les pépites de demain se réalisent aujourd’hui : avec un pragmatisme digne des plus grands producteurs et une stratégie assumée, Ted Chalmers dégaine en pagaille des concepts-choc, qui inondent le marché du Z. Comme ce duel entre un tremblement de terre et un tsunami, tourné le week-end par des wannabee actors. Leur enthousiasme balaie tout sur son passage.