Le samedi 3 août restera une journée noire pour les Etats-Unis. Le matin, à El Paso (Texas), un homme a tué 20 personnes et fait 26 blessés en ouvrant le feu dans un centre commercial. Dans la soirée, un autre homme a ouvert le feu à Dayton, dans l’Ohio, tuant 9 personnes et faisant 27 blessés. La journée de dimanche aura été marquée par les cérémonies de recueillement en mémoire des victimes mais ces deux attentats successifs ont aussi ravivé plusieurs débats. A El Paso, l’auteur de l’attentat est un homme de 21 ans suspecté d’être un suprémaciste blanc auteur d’un manifeste de quatre pages où il décrit son attentat comme « une réponse à l’invasion hispanique du Texas » et où il fait notamment référence à Renaud Camus et sa théorie de « grand remplacement ». Son acte visant la communauté hispanique de la ville renvoie à d’autres attentats commis par des suprémacistes blancs, celui contre la mosquée de Christchurch (Nouvelle-Zélande) en mars dernier mais également à deux attaques commis sur le sol américain : la fusillade dans une synagogue de Pittsburgh en octobre 2018 et celle visant l’église de la communauté afro-américaine de Charleston en 2015. Cette multiplication d’actes terroristes visant les différentes communautés vivant aux Etats-Unis inquiète les autorités américaines. Le FBI fait de ce terrorisme intérieur sa menace principale et a procédé à une centaine d’arrestations dans les milieux suprémacistes blancs depuis octobre dernier. Et Donald Trump est accusé d’attiser le feu de la haine par ses déclarations incendiaires et ses projets controversés : Muslim Ban, mur avec la frontière mexicaine. Le candidat à l’investiture démocrate Pete Buttigieg a, dans sa réaction à l’attentat d’El Paso, a visé Donald Trump sans le nommer : « Le nationalisme blanc incite des gens à commettre des meurtres, et il est conforté aux plus hauts échelons du gouvernement américain.