Après plus de deux mois de discussions et de réunions, Emmanuel Macron a bouclé, hier, en Corse son "tour de France" du grand débat. Un ultime marathon qui porte à 92 heures la durée des échanges entre le président de la République et les élus ou citoyens de toutes les régions de France dans le cadre de cet épisode inédit dans l’histoire de la démocratie française. Lancé à la mi-janvier pour répondre à la crise des gilets jaunes, l’exercice est une "réussite" d’après le gouvernement, qui ne s’attendait pas à un tel "engouement". Ainsi il a suscité la rédaction de 1 932 884 contributions en ligne, 16 132 cahiers citoyens, 15 701 courriers ou e-mails et l’organisation de 10 452 réunions locales. La synthèse de ces différentes contributions sera présentée ce lundi 8 avril par les cinq garants de l'exercice, en présence d’Édouard Philippe qui prononcera un discours de clôture mardi à l’Assemblée nationale et mercredi au Sénat. Mais après ces 80 jours de grand débat, l'opinion publique s'impatiente et réclame des réponses concrètes. Le chef de l’État va donc maintenant devoir trouver rapidement des solutions fortes pour répondre aux multiples attentes formulées par les Français. Des premières mesures devraient, selon l’Élysée, être annoncées à la mi-avril. Et d’ici là, les gilets jaunes entendent bien maintenir la pression. À quelques heures de "l’acte 21", ce samedi 6 avril, des dizaines de gilets jaunes se sont rassemblés devant la villa inoccupée de Brigitte et Emmanuel Macron, au Touquet. Parallèlement, 250 délégations de gilets jaunes ont rejoint la "Maison du Peuple" à Saint-Nazaire pour participer à trois jours de débats. Au programme : groupes de travail et assemblées plénières pour discuter notamment de la "communication interne et externe", des "revendications" et de la suite à donner au mouvement. Car tous sont convaincus que la mobilisation ne va pas s’arrêter là.