A sept semaines des élections européennes, douze têtes de liste se sont retrouvées, hier soir, pour un premier débat diffusé sur France 2 et France Inter : Nathalie Loiseau (La République En Marche, Modem, Agir, Parti radical), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Raphaël Glucksmann (Parti Socialiste et Place publique), Jordan Bardella (Rassemblement National), Manon Aubry (la France Insoumise), Ian Brossat (Parti Communiste Français), Yannick Jadot (Europe Ecologie – Les Verts), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Benoît Hamon (Génération-s), Jean-Christophe Lagarde (UDI) François Asselineau (UPR) et Florian Philippot (Les Patriotes). Douze candidats debout, derrière leur pupitre, bien décidés à se faire entendre et à sortir du lot. Mais l’exercice s’est révélé particulièrement compliqué. Pressées par le temps, les douze têtes de liste - neuf débutants et trois anciens candidats à l’élection présidentielle de 2017 - n’ont pas manqué de se couper la parole. Quand ils ne développaient pas des discussions parallèles pendant que l’un ou l’autre développait sa vision sur le Brexit, l’immigration, le budget de l’Union, ou l’interdiction du glyphosate. Trois heures donc d’échanges souvent difficiles, virant parfois à la cacophonie, qui ont mis en évidence de vrais clivages, moins sur les objectifs – sociaux et écologiques – que sur les moyens de les atteindre, et ont donné lieu à de nombreuses passes d’armes mais aussi à des débats fratricides, au sein de l’aile gauche comme chez les souverainistes. Alors que la quasi-totalité des formations politiques ont choisi de faire cavalier seul pour ce scrutin proportionnel à un seul tour, souvent marqué par une forte abstention. En 2014, seuls 42 % des électeurs français s’étaient rendus aux urnes. Suivi hier par moins de 2 millions de téléspectateurs, que faut-il retenir de ce premier débat ? Qui en sont les gagnants et les perdan