Interrogé, torturé puis décapité. Le scénario macabre de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi se précise de jour en jour. Cet éditorialiste, critique du régime de Riyad et exilé aux Etats-Unis depuis 2017, aurait été tué dans le consulat de son pays à Istanbul en Turquie, a affirmé le quotidien progouvernemental turc Yeni Safak. Sur la base d’un enregistrement sonore auquel il a eu accès, le journal turc reconstitue dans son édition de mercredi le calvaire enduré par Jamal Khashoggi disparu le 2 octobre et perpétré par des agents saoudiens à l’intérieur du bâtiment diplomatique. Les soupçons se portent sur le tout puissant prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, 33 ans. Une affaire bien embarrassante au moment même où de nombreux dirigeants étrangers devaient participer à un forum économique, organisé la semaine prochaine, à Riyad : véritable vitrine pour "MBS", qui compte l'utiliser pour vendre ses très ambitieux projets économiques censés moderniser son pays, la conférence fait face à des annulations en cascade depuis quelques jours. La directrice du FMI Christine Lagarde, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire ou encore le ministre britannique du Commerce Liam Fox ont décidé de ne pas se rendre à ce "Davos du désert". Ils ont été rejoints dans cette décision hier par le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin. Parallèlement, après plusieurs jours de valse-hésitation, Donald Trump a admis jeudi la probable mort du journaliste saoudien et promis des sanctions “très lourdes” en cas de responsabilité avérée des autorités saoudiennes dans son assassinat. "L’Arabie Saoudite est confrontée à sa plus grande crise avec l’Occident depuis le 11 Septembre" a considéré un éditorialiste du Guardian à propos de l’Affaire Khashoggi. Le Washington Post a de son côté publié mercredi ce qu’il présente comme la dernière contribution de Jamal Khashogg