Le gouvernement a tranché : pour boucler son budget 2019, présenté à l'automne, il va geler certaines prestations sociales et les pensions de retraite. Les tempes grises, au même titre que les familles modestes et les bénéficiaires des aides au logement, devront donc se serrer la ceinture ces prochains mois. Dans le JDD ce week-end, Édouard Philippe a en effet prévenu que les APL, les allocations familiales et les pensions de retraite "progresseront de façon plus modérée, de 0,3 % par an en 2019 et 2020". Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Selon la règle appliquée habituellement, les retraités auraient dû bénéficier d’une revalorisation proche du taux de l’inflation autour de 2,3 % cette année, un chiffre beaucoup plus important que la dernière revalorisation (+ 0,8 % au 1er octobre 2017). Suite à cette annonce, ils devront donc se satisfaire de 0,3 %. Pour une retraite de 1 000 euros, cela représentera 3 euros de plus par mois. Loin de combler l’envolée des prix depuis un an. Pour faire ces arbitrages budgétaires, le gouvernement a fait le choix d’une politique "qui privilégie la rémunération de l’activité et qui rompt avec l’augmentation indifférenciée des allocations", a fait valoir le locataire de Matignon. Mais à peine annoncée, cette désindexation fait hurler dans les rangs de l’opposition. "Désindexation des retraites combinée à hausse de la CSG = 578 euros de perte de pouvoir d’achat par an pour un retraité qui a 1300 euros de retraite par mois" a réagi sur Twitter la présidente du groupe de la Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale Valérie Rabault. "Il est temps de dire (à Emmanuel Macron) que les Français n’en peuvent plus et sont en colère" a lancé pour sa part Laurent Wauquiez, le président des Républicains (LR), lors de son discours de rentrée en Haute-Loire. Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a dénoncé une "saignée". Répondant aux nombreuses critiques, le ministre