La Turquie est prête pour la riposte. Déstabilisée par la dégringolade de la livre turque, Ankara a annoncé ce lundi une batterie de mesures visant à soutenir sa monnaie nationale. A l’origine de cette chute vertigineuse, un simple tweet de Donald Trump. Le président américain a annoncé la semaine dernière sa décision de doubler les taxes à l’importation de l’acier et de l’aluminium turcs. Avec, au coeur de ces tensions, le cas Andrew Brunson. Ce pasteur américain, actuellement jugé en Turquie pour terrorisme et espionnage, risque jusqu’à trente-cinq ans de prison. Conséquence quasi-immédiate de ces nouvelles taxes, la livre turque s’est effondrée face au dollar et à l’euro, perdant près de 20 % de sa valeur. Un niveau historiquement bas. Depuis plusieurs mois, les relations entre Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain ne cessent de s'envenimer. Le président turc n’a pas hésité à dénoncer le “complot politique” fomenté selon lui par Donald Trump. Les Etats-Unis demandent sa libération immédiate, mais refusent toujours d’extrader en Turquie le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être derrière le putsch manqué de juillet 2016. En Turquie, les ménages et les entreprises s’inquiètent de l’impact économique de cette querelle avec les Etats-Unis. La chute de la livre, l’inflation à deux chiffres et le refus de la banque centrale turque de relever ses taux a aussi des répercussions au-delà des frontières du pays. La chute de la livre a provoqué une onde de choc qui se répercute sur les marchés boursiers européens. La Turquie s’enfonce-t-elle dans une crise économique sans précédent, pour un pays qui affichait plus de 7% de croissance en 2017 ? Le vent de panique qui souffle sur les banques européennes est-il justifié ? Face aux menaces américaines, le président Erdogan ne flanche pas. Il a prévenu dimanche qu’il allait se chercher de “nouveaux alliés”. Une