Après l’euphorie de la Coupe du monde, Emmanuel Macron reprend le fil de ses réformes. Hier, le chef de l’Etat a invité les syndicats et les organisations patronales à l’Elysée pour un sommet social inédit. L’objectif : associer les partenaires à la construction d’un nouveau "contrat social" et apaiser leurs inquiétudes. Après un début de quinquennat houleux, l’initiative et le changement de ton du gouvernement ont été salués par les syndicats ainsi que le patronat, même si des points de discorde persistent. Emmanuel Macron l’a bien compris : il sera difficile de poursuivre le rythme de ses réformes sans l’appui des syndicats. Mais l’exécutif ne compte pas pour autant freiner la cadence, ni changer son "cadre stratégique". Autrement dit, les partenaires sociaux seront inclus dans les négociations, comme ils le souhaitaient, mais le chef de l’Etat aura le dernier mot. Dans l'après-midi, Emmanuel Macron a poursuivi cette journée d'échanges avec les patrons d'une centaine de grandes entreprises françaises et les a incités à s’engager dans l’emploi et la formation. Dans cette nouvelle configuration du dialogue social, qui responsabiliserait davantage les syndicats et les patrons, la réforme de l’assurance-chômage promet des débats enflammés. Afin de combattre la précarité, le gouvernement veut s'attaquer à la permittence, c’est-à-dire l’enchaînement de contrats de travail très courts, en créant un système de bonus-malus sur les CDD. Les partenaires sociaux ont rendez-vous à Matignon à la rentrée pour essayer d’aboutir à "un diagnostic partagé", avant plusieurs mois de discussions. Entre l’opposition du patronat et la crainte des syndicats sur la refonte des conditions d'indemnisation, à qui profitera cette réforme ? Entrepreneur à succès et compétiteur invétéré, Geoffroy Roux de Bézieux est arrivé à la tête du Medef avec l’envie de moderniser l’organisation patronale. Lors d