Le 29 mars 2019, le Brexit, adopté en 2016 par référendum, devrait être mis en place au Royaume-Uni, actant le divorce définitif avec l’Union européenne. A ce stade pourtant, aucun accord n’a vraiment été conclu entre les Vingt-Sept et le voisin anglais qui est plongé depuis plusieurs jours dans une nouvelle crise politique. En moins de vingt-quatre heures le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, et le ministre responsable des négociations sur la sortie de l’Union européenne (UE), David Davis ont claqué la porte du gouvernement. Une décision motivée par la direction prise par la Première ministre, qui s’oriente vers un "soft Brexit", ou "Brexit doux", c’est-à-dire en faveur du maintien de liens étroits avec l’UE. Face aux réalités économiques – ralentissement des investissements et menaces de délocalisations – et à la question complexe de la frontière entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande membre de l'UE, Theresa May a finalement choisi une voie médiane en tentant de garder le maximum de liens possibles avec l’UE. Elle doit présenter ce jeudi son plan pour le Brexit, un "livre blanc" qui prévoit notamment une "zone de libre-échange des biens" avec l'Union Européenne. Mais la partie est loin d’être gagnée. Plusieurs députés conservateurs prévoient de contrecarrer son projet en introduisant des amendements. Et si dans le sillage de ces deux démissions, d'autres conservateurs suivaient, le gouvernement de Theresa May pourrait être renversé. D’autre part, l'accueil qui sera réservé par Bruxelles à la proposition britannique reste une interrogation alors que la crainte d’un "no deal" (pas d’accord) au matin du 30 mars 2019 commence à être formulée. "Une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne n'est pas impossible", a ainsi prévenu ce jeudi Edouard Philippe, jugeant qu'un tel événement aurait des conséquences "redoutables pour le Royaume-Uni