En compagnie de Fred Pellerin et sur les airs de La complainte du Saint-Maurice, partez à la découverte de la Mauricie et de l’histoire de l’industrie forestière et papetière qui a marqué le développement de la région. Au cœur du voyage, des récits d’hier à aujourd’hui témoignant de la richesse du territoire, la vie à l’époque des camps de bûcheron, la drave en plus d’explorer le thème de l’éloignement intimement lié à la vie de travailleur forestier.
Comme le racontent les Sœurs Boulay dans T’es pas Game, on ne sort pas la Gaspésie des Gaspésiens! Ces montréalaises d’adoption sont toujours aussi amoureuses de leur région pittoresque et du rythme de vie apaisant qui y règne, malgré les attraits de la vie urbaine. Alors que certains partent pour la ville pour y rester, d’autres retournent au bercail avec l’ambition de poursuivre une carrière artistique. Bien que la culture y soit encore fragile et que les matières premières s’épuisent, tout demeure possible.
Nicole Bélanger, qui était la «bien aimée» de Dédé et co-auteure de La rue Principale, nous conduit sur la rue principale de Normandin au Lac-St-Jean. Elle nous raconte le fameux voyage où Dédé l’amène dans sa « p’tite ville », pour « y montrer où c'est » qu’il était né… Elle raconte la nostalgie, la déception de Dédé de constater le changement et la venue du centre d’achat. Bien que fascinante, l’arrivée des centres commerciaux bouleverse les habitudes, tue les centres-villes et la proximité avec les gens. Depuis plusieurs années, des efforts sont déployés pour redynamiser le cœur des villes qui constitue l’âme des petites villes et villages.
La chanson engagée Un refrain trop long de Louis-Jean Cormier témoigne du dilemme déchirant qui divise Sept-Îles : Économie prospère ou qualité de vie saine ? Un projet de mine à ciel ouvert à proximité des résidences est en discussion. La Côte-Nord, dont l’économie repose sur les ressources naturelles, est-elle une de ces nombreuses régions jetables après usage ? La communauté innue et les citoyens du canton Arnaud s’inquiètent de l’avenir de leur bien commun.
Dans Ste-Scholastique Blues, Tex Lecor ne mâche pas ses mots pour dire tout haut le drame des habitants de Mirabel. En 69, le gouvernement Trudeau exproprie 97 000 acres, soit 3 000 familles pour y construire l’aéroport international de Mirabel. On arrache injustement les terres aux agriculteurs, brise des vies et des rêves transmis de génération en génération. Le projet s’avère un échec honteux. Une partie des terres sera rendue aux expropriés, 16 ans plus tard.
En guise d’hommage à l’Abitibi, la chanson Le beat à Ti-Bi d’Anodajay avec la collaboration de Raôul Duguay est un excellent prétexte pour explorer toute la vivacité de cette jeune et grande région. Du courage émérite des premiers colons jusqu’à la vie culturelle en constante ébullition, en passant par les mines, les lacs, les forêts, sans oublier la présence des autochtones, toutes ces belles richesses font de l’Abitibi une des régions les plus vivantes du Québec.
Qu’est-ce qu’on leur laisse ? La chanson de Richard Séguin résonne à St-Venant-de-Paquette en Estrie. La municipalité se retrouve sur la liste des villages dévitalisés ; sans dépanneur, ni garderie, ni école… St-Venant «renonce à renoncer» et crée les Amis du Patrimoine. Le mot d’ordre est solidarité. Par l’implication citoyenne et la transmission de génération en génération, on souhaite léguer aux citoyens de demain un sentiment d’appartenance, un héritage, un devoir. Plusieurs initiatives sont mises sur pied.
La chanson Un lac de Martin Léon transmet la beauté et l’énergie paisible de n’importe quel lac comme lieu propice aux premiers amours. Pour lui, un lac c’est aussi des souvenirs familiaux de pêche et de baignade. Les Laurentides, lieu touristique de villégiature, d’art et de plein air où l’on pratique entre autres le ski, devient aujourd’hui victime du phénomène de «villégiaturbanisation» qui menace l’accès à la nature et la préservation des grands espaces.
Créé en 1972, portant un regard sur les années 67-70, Le blues d’la métropole décrit des années marquantes de Montréal mais surtout le blues qui a suivi. Ce vent de naïveté d’une jeune génération qui s’ouvre sur le monde laisse vite place au deuil d’une révolution avortée. Michel Rivard et Pierre Huet dressent le portrait d’une société qui évolue socialement et des difficultés que vit Montréal.
La chanson La basse-ville de Sylvain Lelièvre, l’enfant de Limoilou, décrit non seulement son quartier de Québec, mais aussi le clivage entre la haute-ville, quartier bourgeois, et la basse-ville, quartier ouvrier. Cette rivalité a fait partie du paysage jusqu’à tout récemment. La trentaine d’escaliers qui les sépare, cette métaphore architecturale des classes sociales, ne décourage en rien les gens de la basse-ville qui sont fiers de leur quartier. C’est l’endroit d’où ils viennent, c’est leur identité.
Une visite à Sherbrooke, dans le quartier ouvrier de l’enfance de Clémence Desrochers, fait revivre La vie d’factrie. La vie de femmes silencieuses et effacées qui travaillaient à la Dominion Textile, usine de textile. Les maladies industrielles causées par le bruit, la poussière et les semaines de 60 heures résument leurs conditions de travail. Suite au déclin de l’industrie fondatrice de l’Estrie, les rues du quartier sont maintenant vides.
La rue Ontario de Bernard Adamus représente une des dures réalités de Montréal, principalement celle de Hochelaga-Maisonneuve : pauvreté, violence, prostitution, drogue. Le quartier a traversé trois phases : Maisonneuve l’opulente, Hochelag’ la miséreuse et HOMA, la bobo. Jadis prospère, le quartier s’est appauvri au fil des fermetures d’usine. Son embourgeoisement récent sème l’inquiétude. Des comités citoyens sont créés afin de prendre en charge les gens moins nantis.