Le biologiste Martin Wikelski, directeur de l’Institut Max-Planck d’ornithologie, pilote un projet d’envergure : un dispositif global d’observation de la vie sur terre qui vise notamment à percer les mystères encore non élucidés de la vie animale. Grâce à des équipes de recherche du monde entier, des milliers d’animaux seront équipés d’émetteurs GPS miniatures et même d’accéléromètres et de capteurs de mouvements, grâce auxquels ils seront suivis par satellite. Comprendre la migration des papillons Belle-Dame à travers les Alpes ou des milans au détroit de Gibraltar, décrypter le comportement social des babouins dans le bush kényan… Jamais l’éthologie – l’étude du comportement animal – n’avait fait l’objet de recherches aussi minutieuses. Une expérience inédite et passionnante, dont la précision dépasse de loin la simple observation ou le baguage des bêtes, dont les scientifiques ont longtemps dû se contenter. Elle pourrait révolutionner la réflexion sur les facteurs décisifs du comportement des espèces : seraient-elles déterminées par leur environnement social plus que par leur instinct ?