Dans le cratère du volcan, le KawahIjen à Java, se trouve le plus grand lac d’acide au monde. C’est au bord de cette étendue d’eau approchant les 40 degrés que des centaines de mineurs comme Matrusen récoltent le soufre. Dès 5 heures du matin, dans les vapeurs étouffantes, Matrusen arrache au volcan des blocs de soufre chauds. Il ne porte ni masque, ni gants, ni combinaison et pourtant l’air est à peine respirable. Celui-ci est empli de vapeurs toxiques qui lui brule la gorge et les poumons. Son seul outil est un pic en fer avec lequel il détache le minerai. Quand il s’approche de la crevasse d’où s’échappe le soufre en fusion, l’air est tellement toxique qu’il ne peut y rester plus de trois minutes. Mais, le danger vient surtout du vent. Parfois il rabat sur les mineurs des émanations mortelles qui remontent du lac d’acide. Matrusen transporte dans ses paniers en osier près de 70 kilos de soufre. Il est payé au poids. Il peut même en porter jusqu’à 100 kilos. Commence alors la partie la plus éprouvante de son travail, l’ascension du volcan pour livrer le soufre à l’usine. Le chemin est étroit et abrupt. Ses paniers sont attachés à chaque extrémité d’une longue planche de bambou qu’il pose sur son épaule. Matrusen doit bien répartir sa charge, un mauvais équilibre pourrait le faire trébucher et tomber dans le ravin. Il met plus d’une heure pour arriver en haut du volcan, à bout de souffle en raison des gazs, il est obligé de s’arrêter plusieurs fois. Certains mineurs font le chemin en tongs et parfois à l’aveugle quand les fumées toxiques du volcan envahissent ses parois. Le métier est dur. Mais les mineurs gagnent deux fois le salaire moyen indonésien. Grâce au volcan, Matrusena a de quoi payer les études universitaires de sa fille. Le métier ronge les poumons comme les corps. Depuis peu, pour récolter encore plus de soufre, les mineurs ont le droit de travailler la nuit. Sans lampe électriq
Name | Type | Role | |
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Daniel Lainé | Writer | ||
Paul Comiti | Writer |