Nous allons entreprendre aujourd’hui un voyage aussi surprenant qu’inquiétant ; en effet, nous pénètrerons au plus profond de l’univers étrange et mystérieux de la magie. Utilisée par toute la société, tant par les paysans au plus profond de leur lointain village que par Pharaon lui-même, nous découvrirons que celle-ci est la plus puissante arme secrète égyptienne pour combler les espoirs ou lutter contre l’infortune. Des formules magiques très précises sont utilisées dans tous les domaines, que ce soit au cours des activités agricoles, en médecine – dont la magie est complémentaire – ou encore pour se voir accorder des amours favorables. Et les dieux invoqués pour intervenir de manière bienveillante sont nombreux. Nous constaterons que la magie est présente dès l’origine du monde en tant qu’énergie créatrice et que, selon certaines cosmogonies, l’univers est créé au fur et à mesure que ses divers éléments sont cités par la divinité. Mais la magie n’est pas exclusivement constituée de formules écrites à réciter, elle emploie également des objets rituels que les textes mentionnent en indiquant de manière très rigoureuse leur utilisation, parfois même à l’aide de représentations schématiques, véritables modes d’emploi. Étonnantes sont ainsi ces petites statuettes, dans lesquelles des aiguilles sont enfoncées dans certaines parties du corps, pouvant susciter le désir amoureux. En plus d’une utilisation individuelle, la magie va également jouer un rôle prépondérant au niveau de la défense nationale ; des sorts sont lancés aux ennemis et des statuettes représentent Nubiens ou Asiatiques agenouillés, les bras liés derrière le dos, ou encore tirés par les cheveux. Cette magie égyptienne, partie intégrante des pratiques habituelles des Égyptiens, ne disparaîtra pas avec la civilisation pharaonique, mais se perpétuera à travers les périodes gréco-romaine, chrétienne ou musulmane,