La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit. Selon la rhétorique officielle, Moscou ne frappe que des cibles militaires. Son armée protégerait même les civils des forces ukrainiennes.
La chronique "Vu de Russie" analyse la façon dont les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte aujourd'hui la propagande d'État entretenue par des stars de la télévision russe, dont Dmitri Kisselev, le directeur de l'agence Rossiya Segodnya.
La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien cette guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes via des reportages, bandes annonces et émissions phares présentées par des stars du petit écran russe, pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif de la guerre en Ukraine.
La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit. Aujourd'hui, notre journaliste s'intéresse à l'image, véhiculée par les autorités russes, d'une Ukraine totalement aux mains des "nazis".
La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elle montre cette semaine comment les Russes sont persuadés d’une nécessaire mobilisation pour aller combattre "le nazisme" et mener leur patrie à la "Victoire".
Cette semaine, la chronique "Vu de Russie", d'Elena Volochine analyse comment la propagande russe utilise la reddition des combattants prisonniers d'Azovstal pour remettre en cause l’existence même de l'Ukraine.
La guerre en Ukraine entre dans son quatrième mois. À cette occasion, "Vu de Russie" revient sur la propagande russe depuis le début de ce que Vladimir Poutine qualifie "d'opération militaire spéciale de démilitarisation et dénazification de l'Ukraine".
Cette semaine, la chronique "Vu de Russie" d'Elena Volochine montre comment la propagande russe distribue les rôles dans les ruines du théâtre de Marioupol et réécrit leur propre histoire pour les populations locales.
Vu de Russie, ce sont les 100 jours d'une guerre qui n'existe pas. La guerre de la Russie est toujours désignée par Vladimir Poutine comme une "opération militaire spéciale de démilitarisation et de dénazification de l'Ukraine". Une "troisième guerre mondiale" de l'Occident contre la Russie, elle, est brandie par la propagande russe pour justifier cette "opération" : le mythe d'une agression préventive, selon les historiens qui analysent cette rhétorique. Cette semaine, Elena Volochine a recueilli dans sa chronique de rares témoignages de Russes qui ont tenu à partager, malgré les risques de représailles, leur expérience et leur douleur face à cette réalité parallèle, dans laquelle les ont plongés la propagande et la censure de Vladimir Poutine.
Cette semaine dans "Vu de Russie", la propagande russe brandit en exemple le verdict de peine de mort prononcé jeudi 9 juin à l’encontre de trois combattants étrangers à Donetsk. Une menace qui planerait, selon les officiels et les médias d’État russes, sur tous ceux qui voudraient aller combattre aux côtés des Ukrainiens.
Cette semaine dans "Vu de Russie", Elena Volochine analyse l’évolution du discours et des référents historiques de Vladimir Poutine, qui bascule du mythe d’une "opération défensive", incarné par Staline et la "Grande Guerre Patriotique", vers celui d’une "conquête légitime", dans la lignée du tsar Pierre le Grand, qui fonda l'Empire russe au début du XVIIIe siècle.
Alors que la guerre en Ukraine entre dans son cinquième mois, les pertes de l’armée russe sont devenues taboues en Russie. Le dernier bilan officiel remonte au 25 mars et les médias russes suppriment leurs contenus relatifs à ces morts. La propagande, elle, forge le soutien des Russes à "l’opération spéciale" de Vladimir Poutine, notamment grâce au culte des "héros immortels" qui "défendent la Patrie".
Face à la contre-offensive de l’armée ukrainienne dans la région de Kharkiv, les voix qui appellent Vladimir Poutine à "durcir" l'"opération spéciale de dénazification de l’Ukraine" se multiplient en Russie. En 2014 déjà, la propagande russe appelait les russophones d’Ukraine à l’insurrection face aux "nazis". Elena Volochine s’intéresse à la toute première fois où la télévision russe a parlé de "nazis" ayant pris le pouvoir à Kiev.
Ce vendredi dans "Vu de Russie", Elena Volochine décrypte comment la propagande russe raconte les frappes massives lancées contre les villes ukrainiennes lundi 10 octobre. Alors que jusqu'à présent, la Russie disait frapper des cibles militaires, elle admet de plus en plus s'attaquer aux infrastructures civiles en Ukraine – et présente cette campagne de frappes comme une "réponse" aux Occidentaux.
Cette semaine dans "Vu de Russie", Elena Volochine montre comment la propagande russe a amplifié la menace d'une prétendue attaque à la "bombe sale" en Ukraine. Une "provocation" américaine destinée à discréditer la Russie, selon Vladimir Poutine et ses relais.
Cette semaine dans "Vu de Russie", nous décortiquons les discours de la propagande russe qui argumentent le bien-fondé de "l'opération militaire spéciale" en Ukraine par une "quête civilisationnelle" de la Russie. Selon ces narratifs dont Elena Volochine relève les biais intellectuels, la Russie mènerait historiquement une lutte existentielle pour sa survie contre un Occident "russophobe".
Le retrait des forces russes de la ville ukrainienne de Kherson marque une brèche dans le soutien jusqu'alors unanime des propagandistes russes à la guerre de Vladimir Poutine. Certains évoquent la nécessité de serrer les rangs et préparer l'opinion publique russe après cette "décision difficile" qui pourrait avoir des "conséquences". Le triomphalisme des premiers mois de conflit a laissé la place à la "douleur", et même à la colère, sur les plateaux de télévision russes. Elena Volochine perçoit dans ces discours une inquiétude quant à l'avenir du régime de Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine a attribué par décret le statut de "ville-héros" de la "Grande Guerre Patriotique" aux villes ukrainiennes de Marioupol et Melitopol, envahies par son armée et annexées par la Russie fin septembre. La propagande russe inscrit ces événements dans la continuité d'une Histoire déformée, alors que Vladimir Poutine accuse sans cesse l'Occident de "falsifications". Dans le même temps, un documentaire historique sur la famine des années 1920 en URSS est interdit en Russie. Comment ces deux événements sont-ils liés ? Analyse.
Mercredi, la Douma – le Parlement russe – a adopté une loi qui généralise l'interdiction de la "propagande LGBT" en Russie. Dans le même temps, les médias russes accusent l'Occident de vouloir "imposer" au Qatar "l'abomination" des "valeurs" LGBT, du fait de l'initiative de certaines équipes, supporters et officiels de porter les couleurs arc-en-ciel pour prôner la tolérance dans ce pays conservateur. L'occasion pour les propagandistes russes de souligner, une fois de plus, le conflit civilisationnel dont la Russie serait le fer de lance, face à un Occident qui serait, selon cette doxa, décadent et en déclin.
Dans cette édition de "Vu de Russie", Elena Volochine décrypte "la guerre du froid" en Ukraine. Elle analyse comment la propagande russe justifie les frappes contre l'infrastructure énergétique ukrainiennes, alors que sa mission est de maintenir la cohésion des Russes autour du "bon rôle" de leur pays dans cette guerre.
Dans cette édition de "Vu de Russie", Elena Volochine décrypte la propagande russe qui, au bout de presque dix mois de guerre, maintient l'effort pour assurer à Vladimir Poutine la cohésion de son peuple autour de son "opération militaire spéciale". D'une opération de "défense" des "russophones du Donbass" contre un "génocide", les discours appelant au soutien des Russes sont passés à une cause plus globale et moins définie. En jeu, selon cette propagande : la survie de la civilisation.
Pendant longtemps, le nom de "Wagner" a été tabou dans les médias officiels russes, le mercenariat étant interdit en Russie. Mais depuis l'invasion du 24 février 2022 en Ukraine, ceux qui se font appeler les "musiciens" ont pris une part active aux combats. Dès le 11 janvier, le chef de la société militaire privée Wagner, Evgueny Prigojine, a revendiqué la conquête de la ville ukrainienne de Soledar. Cette semaine dans "Vu de Russie", Elena Volochine montre comment les médias russes évoquent désormais Wagner pour transformer le tabou de ces combattants en légende.
La ville ukrainienne de Dnipro subissait, le 14 janvier, l’une des frappes les plus meurtrières depuis l’invasion russe du 24 février 2022, faisant au moins 45 morts, dont six enfants. Alors que la propagande russe réfute toute responsabilité pour ce qui est des victimes civiles ukrainiennes, les Russes ont eu un écho bien particulier de cet événement.
En Russie, l'endoctrinement idéologique des élèves de la primaire au lycée passe depuis plusieurs années par de multiples programmes dits "d'éducation "patriotique". Elle inculque aux élèves le devoir du sacrifice pour leur Patrie. Mais depuis la grande offensive russe en Ukraine du 24 février 2022, cette propagande a pris encore plus d'ampleur, avec des actions permanentes dans les écoles du pays, comme l'envoi de lettres au front, des concerts de soutien ou encore des ateliers de fabrication de bougies, de poêles artisanaux ou de vêtements pour les combattants... Une mobilisation générale pour soutenir l'effort de guerre, avec comme credo la "défense de la Russie" et pour supports pédagogiques une Histoire réécrite, ainsi que des cartes redessinées.
Il y a neuf ans, le 22 février 2014, le président pro-russe Viktor Yanoukovitch était destitué à la faveur d'une révolution pro-européenne en Ukraine. Des événements présentés par la propagande russe comme un "coup d'État nazi" fomenté par l'Occident. À l'époque, la propagande russe tournait à plein régime pour construire les narratifs qui serviront huit ans plus tard, le 24 février 2022, à Vladimir Poutine à justifier son attaque contre l'Ukraine. La Russie parlait alors déjà de "guerre", "d'ennemis" nazis soutenus par les États-Unis cherchant à "détruire la Russie". Mais aussi d'un "génocide" des Russes et russophones d'Ukraine et de "traîtres" voulant déstabiliser la Russie de l'intérieur. À la veille de l'anniversaire de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, Elena Volochine revient sur la propagande qui a accompagné la première invasion, en 2014 et qui depuis, ne cesse de justifier la guerre et les répressions politiques aux yeux des Russes.
Lors de son adresse à la Nation mardi 21 février, le Président russe a répété ses dogmes habituels : ceux d'un "régime néo-nazi" à Kiev, d'un "projet anti-russe de l'Occident" visant à détruire la Russie... Un discours teinté de radicalisme religieux dans lequel Elena Volochine, ancienne correspondante de France 24 en Russie et spécialiste de la propagande russe, relève les dogmes du philosophe russe Ivan Ilyine.
À l'occasion de l'anniversaire de l'attaque du 24 février 2022 contre l'Ukraine, Elena Volochine revient sur une année de propagande, vue de Russie.
À l'occasion de l'anniversaire de la guerre en Ukraine, Elena Volochine revient sur la réalité parallèle russe et son expérience de correspondante en Russie pendant dix ans. À la veille de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, elle s'est rendue pour France 24 dans les régions russes de Rostov et de Belgorod, où des réfugiés ukrainiens des régions séparatistes russophones fuyaient en masse une prétendue attaque de l'Ukraine. Une mise en scène orchestrée par les autorités locales sous tutelle de Moscou, appuyée par la propagande russe, visant à persuader les Russes de la nécessité d'une intervention militaire pour "défendre" ces populations. Au micro de notre reporter, ces réfugiés eux-mêmes croyaient pleinement à ce scénario inversé.
Jeudi 2 mars, le "Corps Bénévole Russe", un groupe de combattants nationalistes russes intégrés à l’armée régulière ukrainienne, a revendiqué des attaques dans la région de Briansk, frontalière avec l’Ukraine, côté russe, pour "libérer la Russie" du "régime sanguinaire". L’Ukraine dément toute implication dans ce que Vladimir Poutine a qualifié "d’acte terroriste". Les médias et officiels russes évoquent deux morts ainsi qu'un enfant blessé et accusent les "nazis ukrainiens". De nombreuses zones d’ombres et une propagande autour d’un épisode sans précédent dans la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine.
Tous les ans, le 8 mars, les femmes russes sont célébrées comme les "gardiennes du foyer", garantes de "l’unité" et de "l’harmonie" familiales. Dans un pays qui a dépénalisé les violences domestiques, les droits des femmes sont absentes des discours, qui mettent l’accent sur les "valeurs traditionnelles". Ces mêmes valeurs au nom desquelles Vladimir Poutine prétend mener une "opération militaire spéciale" en Ukraine. Elena Volochine décrypte les liens, dans la société russe patriarcale, entre le culte de la masculinité et la guerre en Ukraine.
Sur la messagerie cryptée Telegram, des vidéos prétendument filmées par des mobilisés russes se multiplient. Ils demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir". En cause : l’absence de moyens, de formation et un commandement qui, selon leurs dires, les considère comme de la "chair à canon". Des messages directs au président russe qui rappellent l’émission "Ligne directe avec Vladimir Poutine" où, chaque année avant la guerre, il promettait de résoudre les problèmes des Russes en pilotage manuel. Elena Volochine analyse ces plaintes de forme, sur fond d’une absence constante de remise en question de la guerre elle-même par ces Russes.
Le 2 avril dans un bar de Saint-Pétersbourg, un attentat à l'explosif a fait plus de quarante blessés et tué un blogueur pro-guerre célèbre : Maxime Fomine, alias Vladlen Tatarsky. Décoré par Vladimir Poutine à titre posthume de l'Ordre du courage, il multipliait sur ses réseaux sociaux les appels à détruire l'Ukraine et exterminer les Ukrainiens. Elena Volochine revient sur ses prises de position et sur le club de discussion où a eu lieu l'attentat et qui appartient au chef de la milice militaire privée "Wagner", Evgueny Prigojine.
Cette semaine, une loi sur le recrutement militaire a été votée en urgence en Russie. Désormais, les Russes recevront leur notification d'appel ou de mobilisation dans l'armée par voie électronique et dès l'envoi de cette notification, il leur sera interdit de quitter la Russie. La société civile et l'opposition russes voient dans cette loi les prémices à une nouvelle vague de mobilisation.
Cette semaine, l'opposant et journaliste russe Vladimir Kara-Mourza a été condamné à 25 ans de colonie pénitentiaire pour "discrédit" des forces armées russes, "trahison d'État" et "direction d'une organisation indésirable". Le journaliste américain Evan Gerchkovitch, arrêté fin mars et accusé d'espionnage, risque quant à lui jusqu'à 20 ans de colonie. Ces procès contre ceux que la propagande russe qualifie de "traîtres à la Patrie" et d'"espions" s’accompagnent d’une campagne de haine et de diffamation qu’un historien de l’ONG russe "Memorial" compare aux répressions des années 30 sous Staline.
Alors que Vladimir Poutine prétend vouloir “dénazifier” l’Ukraine, l’un de ses soutiens fait polémique. Le chanteur Shaman, l’un des plus fervents défenseurs de “l’opération militaire spéciale” en Ukraine, est accusé d’emprunter aux codes nazis dans un nouveau clip, paru le jour de l’anniversaire d’Hitler. Pendant ce temps, l’État russe multiplie les initiatives pour séduire les jeunes et les pousser à s’enrôler dans l’armée.
Suite à l'attaque de drones sur le Kremlin survenue dans la nuit du 2 au 3 mai, la Russie accuse l'État "nazi" et "terroriste" de Kiev d'avoir exécuté un "ordre" de Washington pour tuer Vladimir Poutine. En réponse, officiels et propagandistes russes appellent à tuer Volodymyr Zelensky et à une guerre nucléaire.
À l’occasion du 9 mai, célébré en Russie comme Journée de la Victoire de l’URSS contre l’Allemagne nazie, la propagande russe tourne à plein régime pour marquer la continuité entre la "Grande Guerre patriotique" et "l’opération militaire spéciale". Les soldats russes sur le front en Ukraine portent les portraits de leurs grands-pères et affirment honorer leur mémoire en combattant le "démon nazi". Elena Volochine revient sur la construction du mythe d’une Russie qui rejoue la "guerre sainte contre le nazisme" dès 2014, aux débuts de l’invasion de l’Ukraine.
Sur fond de multiplication des frappes d'artillerie et de drones sur le sol russe, la propagande russe accuse l'Ukraine d'avoir déclenché une "guerre terroriste" contre la Russie. Alors que les frappes russes sur Kiev ont été quasiment quotidiennes au mois de mai, Vladimir Poutine affirme que l'Ukraine chercherait à "provoquer" la Russie "pour une réponse symétrique". Elena Volochine revient sur cette propagande qui inverse les rôles et la prophétie auto-réalisatrice d'une guerre qui, prédite par les chaînes de télévision russes comme réelle il y a déjà plus d'un an, finit par advenir en Russie.
Dans certaines localités de la région de Belgorod, dans le sud de la Russie, les bombardements sont désormais quotidiens. Mais la prise de conscience par les habitants côté russe de la réalité de la guerre n’en est pas moins toute alternative. En cause : la propagande, qui martèle aux Russes que ce sont les Américains qui les bombardent et que l’Ukraine chercherait à les envahir. Elena Volochine s’est entretenue avec des habitants à Chebekino et à Saint-Pétersbourg et a interrogé Denis Volkov, directeur de l’Institut de sondages Levada, sur l’état de l’opinion russe.
Alors que le chef de guerre Evgueny Prigojine affirme que l'armée russe recule sur plusieurs secteurs de la ligne de front, Vladimir Poutine et sa propagande affirment "l'échec" de la contre-offensive ukrainienne. Au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, il a cherché à consolider le soutien des pays non-alignés représentés, à coup de promesses d'un monde multipolaire, de discours sur une Ukraine "nazie" et de menaces nucléaires.
Le 24 juin, Vladimir Poutine a fait face à, comme il l’a dit lui-même, une "menace mortelle" pour son régime. Evgueny Prigojine, chef du groupe Wagner, s’est mis en route pour Moscou avec son armée de mercenaires. Son but : s’emparer des institutions étatiques par les armes. Le même jour, pourtant, au terme d’un accord secret négocié par le président biélorusse Alexandre Loukachenko, il a annoncé faire demi-tour. Depuis, le régime de Vladimir Poutine fait tout pour sauver les apparences. Retour sur la propagande qui a accompagné cette crise sans précédent depuis la chute de l’URSS et qui, malgré ses efforts, laisse transparaître les symptômes d’un régime qui flanche.
Deux semaines après le putsch avorté d'Evguéni Prigojine contre le pouvoir à Moscou, la propagande russe a trois objectifs : glorifier l'image de Vladimir Poutine, détruire celle d'Evguéni Prigojine et épargner celle des combattants de Wagner. Les images des perquisitions au domicile et dans les bureaux du chef de la compagnie militaire privée sont passées au crible par les propagandistes russes qui, parfois, s'emportent un peu trop et posent des questions dérangeantes.
Au terme d’un sommet les 11 et 12 juillet à Vilnius, les pays de l’Otan ont offert des "garanties de sécurité" à l’Ukraine : une aide militaire, une formation, un partage du renseignement et une lutte contre les cyberattaques sur le long terme. Mais pas de date pour une adhésion à l’Alliance, comme le souhaite l’Ukraine. La propagande russe en profite pour railler une fois de plus le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, "lâché", selon les médias du Kremlin, par les Occidentaux.
En cette rentrée scolaire, Elena Volochine s'est penchée sur le contenu des nouveaux manuels scolaires russes d'histoire. Ils installent la Russie de Vladimir Poutine dans une ère glorieuse, dans la continuité de l'Empire des tsars et de l'URSS de Staline. "L'homme russe nouveau" est formé dans les écoles à penser son pays dans le bon rôle à travers une Histoire passée et présente réécrite, et l'endoctrinement des élèves sous-tend les programmes éducatifs, y compris dans les territoires d'Ukraine occupés par la Russie.
Le leader nord-coréen Kim Jong-Un est en visite cette semaine dans l'Extrême-Orient russe. Si le contenu de ses pourparlers avec Vladimir Poutine reste secret, la presse russe et étrangère évoque de potentiels accords sur des livraisons d'armements nord-coréens à la Russie et une coopération spatiale. Alors que la Russie a elle aussi voté des sanctions onusiennes qui interdisent un tel partenariat et dans le contexte de la guerre en Ukraine, comment cette visite est-elle perçue en Russie ? Décryptage.
Cette semaine, la visite aux États-Unis du président ukrainien a fait les choux gras de la propagande russe, alors que Volodymyr Zelensky a été confronté aux dissensions internes au parti républicain quant à l'attribution d'une nouvelle tranche d'aide à l'Ukraine. Les chaînes de télévision étatiques russes ont couvert cette visite selon leur ligne narrative habituelle, entre propos injurieux et biais par omission. Avec pour base, cette fois, une certaine fébrilité parmi les plus proches alliés de l'Ukraine.
Au terme d'un an et sept mois d'une guerre d'invasion menée par leur pays en Ukraine, la propagande maintient toujours les Russes dans l'illusion d'une guerre pour la "défense de la Patrie" et du "monde russe" contre des "ukro-nazis". Au quotidien, les journaux télévisés russes déclinent des récits qui nient les victimes civiles ukrainiennes, glorifient les combattants russes et dénigrent l'Ukraine et son armée. Les reportages depuis les territoires occupés font table rase du "passé ukrainien" et montrent des habitants reconnaissants envers la Russie.
Une émission quotidienne de 30 minutes sur la Première chaîne russe, intitulée "Anti-Fake", prétend lutter contre la désinformation ukrainienne et occidentale. Elena Volochine analyse par quels mécanismes, sous prétexte de dénoncer des "fakes", "Anti-Fake" désinforme davantage.
Sur fond de guerre au Proche-Orient, Vladimir Poutine adopte une position de conciliateur. Mais les médias étatiques russes – les seuls désormais autorisés en Russie – continuent de diaboliser l'Ukraine et les Occidentaux. Dans le viseur de la propagande russe : un prétendu commerce d'armes entre l'Ukraine et le Hamas, la fuite d'opposants russes en Israël et de soi-disant "fake" des médias occidentaux sur les massacres commis par le Hamas dans les kibboutz israéliens. À l'intérieur du pays, des discours de haine des propagandistes russes appuient une position officielle qui se veut apaisée sur la scène internationale.
Vladimir Poutine se pose en conciliateur de la guerre au Proche-Orient et appelle à épargner les civils. Dans le même temps, sa propre armée continue de raser des villes ukrainiennes. Dans le viseur désormais : Avdiivka, dans la région du Donbass. La propagande continue d'appuyer cette offensive en prétendant que les Russes "libèrent leur terre des fascistes".
Les 28 et 29 octobre, des manifestations et des pogroms anti-juifs ont secoué plusieurs villes de la région du Caucase, au sud de la Russie. À Makhatchkala, capitale de la république musulmane du Daguestan, des centaines d'émeutiers ont pris d'assaut l'aéroport, à la recherche de "juifs". Réagissant graduellement à l'événement, les médias et les officiels russes ont fini par accuser l'Ukraine et l'Occident de vouloir "déstabiliser" la situation en Russie.
À l'occasion du "jour de l'Unité du peuple" le 4 novembre, lorsque la Russie célèbre la libération de Moscou de l'occupation polono-lituanienne en 1612, Vladimir Poutine et ses dignitaires ont multiplié les discours isolationnistes sur les "ennemis extérieurs et intérieurs" de la Russie, et son "combat existentiel" pour sa survie. Elena Volochine analyse les références historiques de ces discours, alors que l'historiographie russe moderne puise dans le passé pour justifier la guerre actuelle d'invasion de l'Ukraine.
"L'herbe est verte, et la guerre, c'est mal", nous dit Sergueï Vesselov, un blogueur pacifiste. Pour ses prises de position contre la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine, il risque aujourd'hui jusqu'à quinze ans de prison. Hier, une militante pacifiste, Sacha Skotchilenko, a été condamnée à sept ans de prison. Plus de 800 affaires pénales ont été ouvertes en Russie depuis le 24 février 2022 et malgré cela, certains trouvent encore le courage de parler.
Alors que le monde a les yeux rivés sur le conflit au Proche-Orient, Vladimir Poutine tente plus que jamais de souder un axe de pays non-alignés autour de Moscou. Omettant de mentionner le rôle joué par les États-Unis aux côtés du Qatar dans la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, il a appelé, lors d'un sommet virtuel, les BRICS et leurs nouveaux membres proche-orientaux à jouer un rôle dans la négociation. Vladimir Poutine se débarrasserait-il de son rôle de paria grâce à la guerre à Gaza ?
Le 30 novembre dernier, la Cour suprême russe a déclaré comme "extrémiste" le "mouvement mondial LGBT". Une organisation qui n'existe pas! Des mesures patriarcales, conservatrices et liberticides accompagnent en fait le "projet civilisationnel" de Vladimir Poutine. Mais de quelle Russie rêve le président russe et de quel modèle politique et idéologique s'inspire-t-il ? Elena Volochine l'analyse à la lumière des écrits d'Ivan Ilyine, un penseur nationaliste monarchiste ultraorthodoxe russe qui, chassé par les bolchéviques, prophétisait un "dictateur national" pour faire renaître l'Empire russe après la chute du communisme.
Cette année, Vladimir Poutine a renoué avec sa traditionnelle "Ligne directe" avec les Russes, couplée avec sa grande conférence de presse annuelle. Une émission de plus de quatre heures où, en direct à la télévision russe, il passe en pilotage manuel pour répondre aux problèmes du pays. Un exercice crucial pour le maintien de sa cote de popularité. Pour de nombreux Russes, paradoxalement, Vladimir Poutine, incarne toujours l'ultime espoir de voir leur vie s'améliorer, face à l'inertie des autorités locales.
En Russie s'est ouvert un premier procès contre une activiste pour un post de drapeau arc-en-ciel sur le réseau Instagram. La propagande russe multiplie les discours de haine contre les personnes non hétérosexuelles, tandis que Vladimir Poutine prétend mener une guerre pour la "survie" de la civilisation russe. L'émission phare de la télévision russe "Vesti Nedeli" a, cette fois, visé la France, en faisant de la nomination de deux ministres homosexuels le symptôme d'un prétendu "déclin civilisationnel" français.
Ce mercredi, la Douma, la chambre basse du Parlement russe, a adopté une résolution enjoignant les députés français à "mener l'enquête" sur de soi-disant "mercenaires" français. Soixante d'entre eux, selon la Russie, seraient morts dans une frappe russe sur Kharkiv, en Ukraine, le 16 janvier dernier. La France dénonce une "campagne de désinformation grossière" et "coordonnée", tandis que le chef de la Douma, Viatcheslav Volodine, va jusqu'à comparer le président français Emmanuel Macron au maréchal Pétain...
Vladimir Poutine est officiellement en lice pour un cinquième mandat à la tête de la Russie. L'État russe mobilise ses ressources : non pas pour faire gagner le candidat Poutine, mais pour lui assurer une victoire haut la main. Propagande, faux candidats... Si les techniques de fraude traditionnelles sont au rendez-vous, une candidature interroge : celle de Boris Nadejdine, le concurrent anti-guerre. Vrai libéral, ou imposteur commandité par le Kremlin ? Le candidat, qui suscite les espoirs de l'opposition russe, attend sa validation par la commission électorale russe.
L'interview fleuve de Vladimir Poutine à Tucker Carlson fait les titres de la propagande russe, qui prétend que l'ancienne vedette de Fox News serait parvenue à "percer" le prétendu "blocus informationnel" aux États-Unis : les Américains seraient enfin "réinformés" du fait que la Russie n'a pas envahi l'Ukraine par expansionnisme. Pendant plus de deux heures, Vladimir Poutine développe des théories plus révisionnistes les unes que les autres, encouragé par un Tucker Carlson plus convaincu que jamais qu'une "force surnaturelle" dirige le monde. Florilège.
Le 1ᵉʳ mars et le week-end qui a suivi, des dizaines de milliers de Moscovites sont sortis rendre hommage à l'opposant Alexeï Navalny, mort dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique russe le 16 février. La propagande russe a eu pour consigne d'ignorer cette mobilisation, d'une ampleur sans précédent depuis l'offensive de la Russie contre l'Ukraine. Elena Volochine analyse la façon dont les médias russes ont ignoré le principal événement de la semaine.
Depuis mardi, le sud de la Russie fait l'objet d'attaques aux drones et d'incursions au sol. Une offensive armée depuis l'Ukraine revendiquée comme une "guerre de libération" par des combattants russes, qui ont promis de saboter les élections et de renverser le "dictateur sanguinaire". La propagande appelle plus que jamais les Russes à soutenir le régime, en allant aux urnes.
Les 17 et 18 mars, les proches et les médias de Vladimir Poutine ont unanimement salué sa victoire "record" et "historique" du président sortant. Le maître du Kremlin a été reconduit avec un score officiel de plus 87% des voix à la présidentielle. Alors que les observateurs dénoncent une fraude massive, Leonid Sloutsky, candidat perdant avec 3,20% de votes selon les résultats officiels, s'est félicité d'être celui qui a "offert" le plus de voix à Poutine. Après l'annonce des résultats, les allégeances se sont multipliées, et le régime affiche sa consolidation autour du "leader de la Nation".
Malgré la revendication de l'organisation État islamique d'avoir commandité l'attentat au Crocus City Hall à Moscou, qui a fait au moins 144 morts le 22 mars, Vladimir Poutine et sa propagande continuent d'affirmer que l'attaque aurait été commanditée par l'Ukraine. Une propagande qui pousserait de nombreux citoyens russes à s'enrôler dans l'armée pour venger les victimes en allant combattre en Ukraine, selon le ministère russe de la Défense. La vengeance est le thème principal poussé par la propagande russe, qui a aussi ressorti le débat sur le rétablissement de la peine de mort.
Après l'attentat au Crocus City Hall de Moscou le 22 mars, et malgré la revendication authentifiée du groupe Etat islamique, la propagande russe continue d'accuser à outrance l'Ukraine, et les Etats-Unis d'avoir commandité l'attaque. Dans un seul but : toujours mieux justifier la guerre en Ukraine, que Vladimir Poutine continue d'appeler une "opération militaire spéciale de dénazification".
Sanctionnée pour sa guerre d'agression contre l'Ukraine et son dopage institutionnalisé, la Russie ne pourra pas envoyer d'athlètes sous son drapeau aux Jeux olympiques de Paris. Les athlètes russes devront concourir sous bannière neutre, et ne seront admis au JO que s'ils n'auront pas soutenu la guerre. En représailles, deux activistes russes pro-Kremlin ont piégé Thomas Bach, le président du Comité international olympique. Surnommés "Vovan" et "Lexus", ils n'en sont pas à leur premier canular contre des personnalités célèbres.
Alors que les Etats-Unis vont accorder à l'Ukraine une aide exceptionnelle de 61 milliards de dollars, dans le centre-ville de Moscou, la Russie expose ses trophées de guerre. Un message envoyé à sa population et aux Occidentaux : Moscou triompherait toujours de ses ennemis. Sur fond de guerre conventionnelle, la Russie déploie des méthodes de guerre psychologique communes aux deux premiers conflits mondiaux. Analyse de cette propagande.
Face aux débats qui divisent les Européens et les Américains sur l'opportunité d'autoriser, ou non, Kiev à frapper des cibles militaires sur le sol russe avec des armes occidentales fournies à l'Ukraine, Vladimir Poutine avance, une fois de plus, la rhétorique nucléaire. Lors d'une conférence de presse à Tachken, en Ouzbékistan, il a menacé à demi-mot de frapper les pays européens "petits et densément peuplés". Le 21 mai, la Russie a débuté des exercices militaires de ses forces nucléaires tactiques, déployées au Bélarus.
La semaine dernière, les Etats-Unis et l'Allemagne ont autorisé l'Ukraine à frapper des cibles militaires sur le sol russe avec leurs armes. La propagande russe menace désormais les pays de l'OTAN de frapper en retour des pays membres, au risque de déclencher une troisième guerre mondiale, et en marge de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky en France et à la veille du prochain Sommet pour la Paix en Suisse... Jamais la menace brandie côté russe n'aura été aussi unanime et explicite.
Après les élections européennes, la propagande russe affirme que "les opinions publiques ont puni leurs dirigeants pro-guerre". Dans le viseur : les pays qui livrent des armes à l'Ukraine, alors que la plupart des partis d'extrême droite, renforcés par le scrutin, dénoncent ces livraisons comme une "provocation" envers Moscou. Pour montrer de quoi elle est capable, la Russie a justement mené des exercices militaires au large des côtes américaines. Une première depuis la Guerre froide.
Des salves de canon à Pyongyang pour accueillir Vladimir Poutine, ainsi qu'à La Havane pour saluer ses navires de guerre... Le président russe multiplie les signaux envers ses ennemis : la Russie n’est pas seule et il ne faudrait pas la "provoquer". Un accord qualifié d’"historique" par les propagandes russe et nord-coréennes a ainsi été signé avec son homologue Kim Jong-un : Russie et Corée du Nord se promettent une assistance militaire mutuelle en cas "d’agression" de leurs pays. Poutine a, par ailleurs, posé ses conditions pour cesser la guerre en Ukraine - conditions jugées irrecevables par Kiev et les Occidentaux.
Dimanche 23 juin au matin, un bombardement ukrainien à Sébastopol a fait 5 morts, dont 3 enfants, et plus de 150 blessés. Le soir même, des attentats à caractère religieux ont fait 21 morts dans la république musulmane russe du Daghestan. Malgré l'absence évidente de lien, le Kremlin a qualifié ces deux événements "d'attentat terroriste", et la propagande russe accuse un seul et même "ennemi diabolique" - l'Occident.
Les chaînes de télévision russes ont salué la victoire du Rassemblement national (RN) au premier tour des élections législatives. Pour la Russie, le RN incarne une France "souveraine", qui voudrait se détourner des États-Unis et de l’OTAN. Moscou espère surtout une cessation du soutien français à l’Ukraine, et se réjouit d’un basculement progressif au profit de la Russie au niveau européen.
Depuis le début du mois d'août, l'armée ukrainienne a lancé une offensive sans précédent au Sud de la Russie. Elle occupe désormais un territoire d'environ 900 kilomètres carrés dans la région de Koursk, et parvient encore à avancer. Sur fond de contre-offensive de son armée, la propagande russe déploie plusieurs lignes narratives pour tenter de conserver le soutien de sa population à "l'opération militaire spéciale" de Vladimir Poutine.
Sur fond d'une propagande russe qui confronte toujours l'Occident sur le terrain des "valeurs", la Russie veut désormais interdire "la propagande du child free" qui défend le choix de ne pas vouloir d'enfant. Une "idéologie" que "l'Occident hostile" chercherait à imposer aux Russes, selon la présidente du Conseil de la Fédération russe, Valentina Matvienko. D'autres lois et décrets nourrissent le mythe civilisationnel de Vladimir Poutine, comme l'interdiction pour les ressortissants de pays qui ne respecteraient pas les "valeurs traditionnelles" d'adopter des enfants russes, ou la facilitation de l'installation en Russie de ceux qui "fuiraient" ces pays.
La journaliste Elena Volochine, qui décrypte depuis 2022 les manipulations du Kremlin autour de la guerre en Ukraine dans Vu de Russie, publie cette semaine "Propagande : l'arme de guerre de Vladimir Poutine" (Ed. éditions Autrement). Dans cet essai, elle retrace ses dix années de correspondance dans l'ancien espace soviétique et explore les origines du mythe fondateur de "l'opération militaire spéciale" russe en Ukraine. Elena Volochine nous présente son ouvrage et revient sur ce qu'il fallait retenir du discours officiel russe cette semaine.
Le 17 octobre, la Douma, chambre basse du Parlement russe, a adopté en première lecture une loi qui punit la "propagande du child free" : l'incitation publique au refus de faire des enfants. Selon son chef Viatcheslav Volodine, la Douma continue ainsi de "former un champ légal de défense des enfants, de la famille et des valeurs traditionnelles". Une offensive de promotion des "bonnes mœurs" et autres valeurs traditionnelles qui, sur fond de guerre en Ukraine, prend la forme d'une joute civilisationnelle avec l'Occident et s'invite jusque dans les émissions de divertissement à la télévision russe.
Au lendemain des élections américaines, la propagande russe salue la victoire de Donald Trump. Avec le tarissement probable de l'aide américaine à l'Ukraine et aux opposants russes en exil, le monde est entré dans une "ère de changement", selon le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitry Peskov. Une ère résolument plus favorable aux projets politiques et civilisationnels du président russe.
La Russie surveille de près les évolutions sur la scène politique américaine. Les nominations de plusieurs conservateurs dans le futur gouvernement Trump sont en ligne avec les attentes de Moscou, qui espère la défaite de l'Ukraine et l'avènement d'un nouvel ordre mondial.
Jeudi 21 novembre, Vladimir Poutine a testé un missile balistique expérimental capable de porter une charge nucléaire sur la ville de Dnipro, en Ukraine. Depuis son offensive à grande échelle contre le pays le 24 février 2022, il menace sans cesse le monde d’une guerre nucléaire, tout en accusant les États-Unis et l’Occident de la provoquer. En 2018 déjà, lors d’une adresse à la Nation, il avait présenté de nouvelles "supers armes", censées garantir la supériorité de la Russie dans des "défis sans précédent pour l’avenir du pays", selon la rhétorique de Moscou.
En visite au Kazakhstan le 28 novembre, le président russe a averti qu’il n’hésiterait pas à frapper Kiev avec son nouveau missile hypersonique "Orechkine", testé une semaine plus tôt contre une usine d’armements de la ville ukrainienne de Dnipro. Une frappe en forme d’avertissement adressé aux Occidentaux, selon Poutine et sa propagande, s’ils s’avisaient de continuer à aider l’Ukraine. En "ultime recours", la Russie n’hésitera pas à envoyer des bombes nucléaires sur les pays de l’OTAN, prévient-il, plus que jamais explicite dans ses menaces.