Vous lui donneriez le Bon Dieu sans confession. Vous auriez tort ! Car si la blonde Laura Laune semble être l’image même de l’angélisme, dans son spectacle, cette trentenaire belge explose toutes les limites. L’hilarité naissant du décalage entre son apparente innocence et un humour diablement cynique. Comme lorsqu’elle explique avec candeur : « Le showbiz, c’est comme les toboggans à la piscine, on va plus vite en s’ couchant même si ça fait mal au cul. » Pratiquant le théâtre depuis l’enfance, Laura Laune a toujours su que son avenir s’écrirait sur scène. Après un diplôme d’architecte, elle enchaîne les castings et se retrouve à Paris dans la comédie Couscous aux lardons, où elle découvre la jubilation de faire rire. Naît alors l’envie d’écrire ses propres textes dont l’humour borderline sous-tend toujours un propos : sur l’éducation, le racisme, le mariage gay… Aucun désir en effet de choquer pour choquer. Fan de comiques américains comme Sarah Silverman et Andy Kaufman, Laura Laune rêve de jouer son spectacle (en anglais) aux Etats-Unis. Ecrire un film, faire du théâtre, se confronter à d’autres registres que l’humour : elle ne s’interdit rien. Timide et réservée à la ville, capable de tous les culots sur les planches, Laura Laune avance avec l’obstination des passionnés. Sans arrogance mais avec détermination.