Le DJ Hadj Sameer, collectionneur et digger, part en quête de "l’arche perdue" du raï de son enfance, avec l’objectif de réaliser une mixtape. De l’électrisant "Ya Zina" de Raina Rai à l’iconique "Didi" de Cheb Khaled, jusqu’à 1, 2, 3 soleils (Taha, Faudel, Khaled), iconique tube de l'année 1998, retours sur la naissance d'un genre musical qui connait un rapide essort planétaire.
Hadj Sameer poursuit sa quête chez les derniers disquaires et éditeurs du quartier Barbès à Paris. C’est également ici que la légendaire Cheihka Remitti popularise le genre, en développe à la fois le côté sulfureux et traditionnel. On peut, à cette époque, espérer la croiser dans les cafés où elle se produit régulièrement.
A Lyon, c’est avec l’aide des disquaires de Sofa Records que Hadj Sameer retrouve l’un des chanteurs phares de la ville, Rabah El Magnaoui. A Marseille, la nuit venue, on y croise la jeune génération star de chanteuses et chanteurs raï, boostés à l’auto-tune, qui cumulent des millions d’écoute en Algérie : Cheb Bello ou encore Cheba Warda.
Longtemps décriée et censurée, le raï séduit une jeunesse confrontée à la crise économique et sociale. Face à ce succès, l’Etat algérien finit par reconnaître officiellement ce genre musical. Cheb Hasni, prince du raï love, héros de la ville, est l’un des chanteurs qui a incarné cette jeunesse plus que tous les autres. Il est tué en septembre 1994.
A travers l’Ouest algérien, ce sont tout à la fois la trompette de Messaoud Bellemou, la pédale wah wah d’Ahmed Zergui et les guitares de Raïna Raï qui donnent au genre son rythme et sa musicalité.
Hadj Sameer quitte l’Oranie pour l’Est algérien, direction Jijel pour rencontrer la nouvelle scène. Si le rap et le zenqaoui figurent aujourd’hui en première place, les artistes trouvent leur inspiration dans le patrimoine laissé par le raï, dont ils sont les héritiers. Arrivé dans la ville d’origine de sa famille, Hadj Sameer peut enfin faire entendre le premier titre de sa mixtape.