En 1974, Lucien Engelmajer décide de venir en aide aux drogués, pour qui peu de choses sont, à l'époque, mises en place. A la campagne, après un sevrage brutal, ils réapprennent à vivre sans drogue, sous la bienveillante autorité de ce colosse débonnaire. Mais ses méthodes ne plaisent pas à tout le monde : l'aide médicale est absente et les toxicomanes travaillent gratuitement pour l'organisation.
Impression et vente de livres, récupération d'invendus et revente, travail gratuit des toxicomanes et réversion d'une partie du salaire des anciens toxicomanes réinsérés permettent au Patriarche de rentrer de l'argent. Les anciens membres de la communauté évoquent les colères et la violence de Lucien Engelmajer. L'association finit par attirer l'attention des pouvoirs publics et une commission ministérielle est mise en place.
En 1995, un rapport d'enquête parlementaire classe pour la première fois Le Patriarche parmi les organisations sectaires. A la même époque, une première adepte porte plainte pour abus de faiblesse et la presse s'intéresse de près à l'association. D'autre part, une division financière de Toulouse commence une enquête pour démonter la complexe nébuleuse criminelle du Patriarche.
Autoritaire, manipulateur, Lucien Engelmajer est aussi un prédateur sexuel, dont les victimes, parfois mineures ou droguées au moment des faits, témoignent aujourd'hui. Après un passage par l'Espagne, où la police le manque de peu, le gourou devient citoyen du Belize, un pays avec le lequel la France n'a aucun accord d'extradition.