Quand, en juin 1940, la France vaincue dépose les armes devant l'envahisseur allemand, l'Angleterre se retrouve seule face à l'hydre qui vient de dévorer l'Europe. La Luftwaffe déclenche une guerre aérienne sans pitié dans le ciel britannique. Une poignée d'aviateurs rend coup pour coup. Jamais dans l'histoire de l'humanité, a pu dire Churchill, le salut d'une nation n'a dépendu d'un aussi petit nombre d'hommes. Des usines d'armement de Sa Majesté sortent les bombardiers et les chasseurs qui vont défendre le ciel anglais et porter la mort jusque sur le territoire ennemi. Aux incessants bombardements des côtes anglaises répond le raid meurtrier mené sur Hambourg. Au témoignage d'un ancien capitaine de la Royal Air Force s'ajoutent des images d'archives mettant en valeur l'intensité de l'effort de guerre britannique.
La poignée d'hommes dont dépendit le sort de l'Angleterre lors de la bataille du ciel, aux premiers jours de la Seconde Guerre mondiale, n'était pas, loin s'en faut, uniquement composée d'insulaires. Tandis que le général de Gaulle installait les modestes bureaux de la France libre dans un recoin londonien, des pilotes français, dont le plus célèbre reste Antoine de Saint-Exupéry, mettaient leurs compétences au service de la Royal Air Force, à l'instar d'aviateurs d'autres nationalités. De sa victoire sur la Luftwaffe, la Royal Air Force tira des enseignements qui s'avérèrent fort précieux lors de la guerre froide.
La Royal Air Force forme ses futurs héros dans le cadre de la prestigieuse école Cranwell. Des mois de préparation intensive, d'un dur labeur et d'un apprentissage sourcilleux de la discipline militaire trouvent leur couronnement dans la parade qui préside à la remise des diplômes. De nombreuses traditions, au charme si typiquement britannique, ponctuent les grandes étapes et les petits événements de la vie. Entre autres héros, l'école, qui fut fondée en 1920 par sir Hugh Trenchard, accueillit en son sein le soldat Lawrence, revenu des sables et des déceptions d'Arabie. Quand la cérémonie du diplôme se termine, les élèves, devenus officiers, peuvent enfin goûter au moment tant attendu et passer la porte de l'école, la tête déjà dans les nuages.
A l'été 1914, le haut commandement allemand met en oeuvre sa tactique : l'encerclement de la France. Son but est de la vaincre en deux semaines avant d'attaquer son alliée, la Russie. La Première Guerre mondiale vient de commencer. Le premier pays à prendre les armes pour défendre la Belgique envahie par l'Allemagne est la Grande-Bretagne. L'armée est mobilisée, mais on pense alors que les soldats seront de retour chez eux avant Noël. Pourtant, il faudra plus de quatre ans pour que se termine cette guerre d'un type nouveau, dans laquelle les chars, les avions et les mitrailleuses entreront en scène. Pour la Royal Air Force, ce fut le baptême du feu, la première grande mobilisation.
Mai 1940 : l'Allemagne agresse ses voisins occidentaux. Cette fois, c'est la Luftwaffe qui prend les devants. Les Pays-Bas puis la Belgique capitulent. La France attendra : les généraux allemands rêvent d'humilier l'armée britannique. Le 26 mai, 400 000 soldats anglais se retrouvent piégés à Dunkerque. Leur évacuation par la mer se fait dans des conditions dramatiques. Pourtant, Churchill ne veut pas entendre parler de paix avec l'Allemagne. Hitler comprend que la bataille qui s'annonce se jouera dans les airs ou, en d'autres termes, que l'invasion de l'Angleterre passera par la destruction de la Royal Air Force. Göring, qui commande la Luftwaffe, se réjouit. Un peu trop vite.
En 1945, le Bomber Command - le commandement des bombardiers de la RAF - déploie toute sa puissance pour pousser l'Allemagne à la capitulation. Ses raids massifs contre les centres urbains ont en fait deux objectifs : il s'agit, d'une part, de priver l'ennemi de sa logistique, et d'autre part, de décourager le peuple allemand en lui faisant comprendre que le danger peut survenir n'importe où, n'importe quand, et qu'il est par conséquent inutile de résister. Cologne, Hambourg, Dresde : l'offensive alliée n'épargne personne. La reddition de l'Allemagne, le 7 mai 1945, entraîne l'arrêt immédiat des bombardements. En fait, les véritables vainqueurs de cette bataille décisive sont les ingénieurs. Ce document montre que le destin de la RAF, aujourd'hui plus que jamais, est entre leurs mains.
Le groupe 18 de la Royal Air Force est chargé des opérations de sauvetage en mer et de la surveillance des côtes. Missions que des hélicoptères Sea King et des avions de patrouille à longue portée, les Nimrod, l'aident à accomplir. Ces appareils, originellement conçus pour la guerre, sont ainsi mis au service de la conservation des vies humaines. Ils virent en effet le jour lors de la Première Guerre mondiale, quand il paraissait plus urgent à l'Amirauté de savoir repérer et détruire les sous-marins allemands que de tirer hors de l'eau des plaisanciers au yacht démâté.
L'un des plus sûrs atouts de la Royal Air Force est sa capacité à répondre rapidement, partout dans le monde et dans toutes les conditions, ou presque, aux besoins de l'armée de Sa Majesté. Qu'il s'agisse de parachuter des soldats, des vivres, des armes ou quoi que ce soit d'autre, le Transport Command répond toujours présent. La Seconde Guerre mondiale lui a permis de s'illustrer à maintes reprises, notamment à l'occasion des débarquements. Plus récemment, la force Hercule, basée à Lyneham et constituée d'hélicoptères Chinooks, véritables joyaux de la technologie moderne, s'est distinguée dans le Golfe et en Bosnie, mais également en Ethiopie, en Somalie et au Rwanda, dans le cadre de missions humanitaires.