Avec ce sujet nous entrons dans le choc des cultures et des mentalités d'un Brésil partagé entre un monde agricole de subsistance, avec ses gauchos, ses sans terre et ses indiens et de l'autre une industrie de l'agro-alimentaire ultra moderne qui s'exporte vers les grands pays développés. Dans le Para et le Mato Grosso, cette industrie remet en cause la pérennité d'un ordre naturel, hautement symbolique, presque mythique, d'une forêt amazonienne inviolée et sauvage. Sa nature prolifique plante le décor pourvoyeur de rêves d'eldorado des nouveaux princes du SOJA dont la fortune augmente au fur et à mesure que la forêt diminue. Une situation environnementale explosive dans laquelle les grands groupes importateurs Chinois, Américains et Européens sont impliqués.
De nombreuses études ont démontré et démontrent que les poissons des rivières et fleuves amazoniens sont contaminés par le mercure. Ces poissons contaminent à leur tour les amérindiens, gros consommateurs de poisson. Les médias ont accusé un "lobby de l'or" coupable de pollution des fleuves. Fortes de cela, les autorités guyanaises ont interdit depuis le premier janvier 2006 l'utilisation du mercure. La mesure est louable mais le problème reste entier et le danger guette... dans le monde entier.
Rio Platano est la plus grande réserve de la biosphère d'Amérique Centrale. Ses écosystèmes de marais et de forêt tropicale humide abritent de très nombreuses espèces animales et végétales. En 1982, l'Unesco a inscrit ces richesses naturelles sur la liste des patrimoines mondiaux de l'humanité.Le Honduras est un des pays les plus pauvres d'Amérique latine. La majeure partie de sa population vit de l'agriculture et de l'exploitation du bois. Mais la coupe massive de bois dans toutes les forêts du pays a asséché les terres. Pour échapper à la misère de leur région d'origine, de nombreux paysans sont venus s'installer dans la Réserve de Rio Platano, où ils ont commencé à défricher la forêt pour cultiver, résultat : en 1996, l'Unesco a inscrit Rio Platano sur la liste des patrimoines mondiaux en danger. Les Misquitos indigènes autochtones, et les paysans nouvellement installés dans la Réserve doivent trouver des moyens de vivre qui ne détruisent pas la forêt. Mais leurs efforts sont anéantis par des barons sans scrupule qui coupent les arbres précieux de la forêt et s'enrichissent grâce au commerce du bois illégal. Il faudrait une volonté politique hondurienne plus forte et des accords internationaux sur le commerce du bois illégalement coupé pour espérer sauver la Réserve de Rio Platano.
Le parc national des Cévennes, plus de 91000 hectares, à peine 1% du territoire national et pourtant ce lieu contient à lui seul plus de la moitié de la biodiversité du territoire. Un lieu a son histoire façonnée par une nature prolifique où des dizaines d'écosystèmes liés à des milieux rupestres, boisés, herbacés ou aquatiques ont façonné un paysage unique. Loin d'exclure la vie des hommes, le parc abrite plus de 40 000 personnes. Est-ce la raison pour laquelle il a toujours été considéré comme un parc "différent des autres" ? Un espace où la préservation, voire la restauration d'une nature prolifique a dû composer avec l'activité humaine. Et si au départ l'idée de nombreuses réintroductions faunistique a été séduisante, à l'arrivée, elle révèle la complexité des problèmes à surmonter. Comment penser la cohabitation de l'homme avec la nature, comment gérer les populations d'animaux là où les grands prédateurs ont disparu et comment s'élaborent des projets de développement durable réalistes aujourd'hui dans un parc tel que celui-ci est toute la problématique de ce film. La mise en chantier d'une nouvelle charte d'adhésion des communes au parc national des Cévennes est l'occasion d'une réflexion sur comment penser la nature dans les pays développés.
En République démocratique du Congo, 95 % des populations d'hippopotames ont été détruites par le braconnage depuis 1994. L'écosystème traditionnel de l'animal est situé dans la région des Grands Lacs, épicentre de guerres terribles depuis 1994 et le génocide rwandais. La paix théoriquement signée en 2003 ne correspond pas à la réalité : la province du Kivu ne connaît encore pas la sécurité, la gestion des ressources échappe à tout contrôle. Dans un tel contexte, la conservation de la nature peut être un facteur de stabilisation en République démocratique du Congo. Un cas frappant nous est donné par la situation du lac Edouard inclus dans le parc national des Virunga. Ici la disparition progressive des populations d'hippopotames entraîne une déstabilisation des sociétés de pêcheurs qui bordent le lac. Une meilleure gestion des ressources naturelles pourra peut-être garantir la région contre de nouveaux conflits et aider à consolider la paix.