Le monde est un gâteau, le pouvoir est un goinfre, et l'obésité ne date pas d'hier.
Le climat, c'est ceux qui en parlent le plus qui s'en occupent le moins.
Quand les experts sont des commerçants, leurs conseils sont des spots de pub.
Lorsqu'un policier intervient en urgence, il fait rarement dans l'humanitaire.
Saint Copyright a dit : « Tu ne partageras point… sauf si tu payes ! »
Vendre un poison et son antidote est l'assurance d'un business florissant.
Toujours plus vite ! Toujours plus haut ! Toujours plus droit … dans le mur.
Le roseau a beau être flexible, arrive un moment où il casse.
La valeur n'attend pas le nombre des années mais bien le montant du cachet.
Un tuyau pour les gouverner tous.
Quand il y a deux poids, deux mesures, tout est une question de balance.
Un client conditionné à revenir, c'est un commerce assuré de grandir.
Quand on laisse les clés à quelqu'un, il y a toujours un risque pour qu'il change la serrure.
Quand les sociétés deviennent des supermarchés, les lois deviennent des étiquettes.
Si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit.
Tant qu'une braise fume, c'est qu'elle brûle encore.
Si l'empereur domine la foule, sur quoi repose son trône ?
Quand il n'y a plus de pilote dans l'avion, il ne reste que les victimes au sol.
L'avantage d'un vol légal, c'est qu'il est… légal.
Vous dansiez ? Hé bien butinez maintenant !
Le plus important dans un trésor, c'est la route qui permet d'y accéder.
Une chasse gardée est efficace quand elle est bien… gardée.
Posséder une route n'autorise pas à choisir les voitures qui l'empruntent.
L'homme, par ses activités mondialisées, transforme l'ensemble de l'équilibre planétaire. En bâtissant des villes, en ouvrant de nouvelles terres cultivables, en transformant ses cultures en industrie, nous modifions l'habitat de nombreuses espèce vivantes, végétales ou animales. Quand nous ne les éradiquons pas purement et simplement. Or, c'est cette biodiversité qui fait la richesse du monde que nous habitons aujourd'hui. Irons-nous consciemment jusqu'à la sixième exctinction massive d'espèces sur la planète ?
Comment un business qui tue prématurément près de la moitié de ses consommateurs arrive à perdurer ? Avec de belles histoires et surtout grâce à un atout de choc : la dépendance.
Depuis 2008, le mot « crise » est sur toutes les lèvres. Elle toucherait toutes les bourses et viendrait mettre en péril les économies européennes. Mais à quelque chose le malheur est bon et, la nature n'aimant pas le déséquilibre, cette crise qui fragilise les uns assure le plein emploi à d'autres.
Les poissons sont de plus en plus nombreux dans nos assiettes et de moins en moins dans les mers et les océans du globe. Petit tour d'horizon d'une expansion qui a transformé en 60 ans la pêche "au gros" pour devenir la pêche "en gros.
Depuis la crise de 2008, le « modèle allemand » revient souvient comme étant l'exemple à suivre pour sortir du marasme et relancer l'économie. Regardons un peu dans le détail ce que rassemble ce « modèle allemand ».
Aujourd'hui, les denrées alimentaires sont devenues des produits financiers comme les autres. Tout aussi virtualisés et volatiles. Sauf que la fluctuation de leurs cours ont des impacts souvent dramatiques sur les populations que ces mêmes denrées nourrissent.
Les pièces qui trainent au fond de nos poches ne sont pas anodines. Depuis plusieurs siècles, les monnaies sont l'un des symboles de souveraineté des États, au même titre que les drapeaux ou les armées. Mais en devenant aussi des objets de spéculation en tant que tel, les monnaies semblent s'être éloignées de leur fonction sociale d'origine : l'échange. Depuis quelques décennies, des monnaies complémentaires voient donc le jour tout autour du globe. Non pas pour concurrencer les monnaies nationale mais plutôt pour les compléter à un niveau local. Tentant, au passage, de redéfinir l'échange social qu'elles sont censer symboliser.
La Vodka est le spiritueux le plus vendu au monde mais c'est en Russie qu'elle est le plus consommée. Avec des conséquences non seulement sur la santé publique mais aussi sur la santé des finances du pays.
Alors que le Japon cherche à relancer certaines centrales nucléairesPrès de 4 ans après la catastrophe de Fukushima, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi continue à être une source d'inquiétude pour les autorités japonaises et un puit sans fond pour Tepco, l'entreprise à qui elle appartient.
Nous vivons dans une joyeuse société d'abondance. Tout est là, à portée de main et de cartes bleues, tous les jours, tout le temps. Et l'un des rouage essentiel de cette mondialisation des biens et des services, ce sont de petites boîtes en métal qui parcourent aujourd'hui les routes maritimes et terrestres : les conteneurs.
L'industrie de l'armement est un fleuron national. Mais cette industrie, dominée par un petit groupe d'entreprises, touche un secteur sensible : celui de la vente d'armes particulièrement réglementé. Comment ce marché parvient malgré tout à faire du business de la guerre un commerce presque comme les autres ?
La question de la préservation de l'environnement est aujourd'hui partout. À longueur de COP, les représentants politiques cherchent des solutions pour enrayer les dégradations que les sociétés humaines causent tout autour du globe. Mais, dans les années 1960, des économistes pensent avoir trouvé la solution. Si la nature est menacée, c'est parce que ses bienfaits n'ont pas de prix. Ils sont gratuits. Partant de là, leur logique est simple : fixons un prix pour la Nature pour estimer le coût des dégâts causés. Ainsi, chacun pourra payer pour compenser ces dégâts. Sauf que dans les faits, la Nature semble résister aux logiques du marché.
Découvert il y a à peine 200 ans, en 1807, l'aluminium est aujourd'hui partout. Ses propriétés multiples et l'évolution des techniques de transformation de la bauxite, dont il est issu, ont permis à ce métal non-ferreux de séduire un grand nombre d'industries. Et peu importe que ses coûts énergétiques, écologiques ou sanitaires sont bien moins reluisants que ses utilisations.
Depuis plus d'un siècle, les médicaments permettent de combattre bon nombre de maladies. Des plus bénines au plus dangereuses. Ces dernières décennies, l'industrie pharmaceutique s'est aussi inspirée des nouvelles méthodes de publicité et de marketing. Logique quand le but est d'assurer la vente pour financer la recherche et tenter de soigner de nouvelles maladies. Mais cela questionne plus lorsqu'il s'agit, à l'inverse, de marketer des maladies pour simplement étendre un marché et accroître les profits.
Les loteries, c'est un peu le rêve au coin de la rue. Sauf que c'est un rêve qui coûte cher et ne rapporte rien la plupart du temps. Mais qu'importe les pertes pourvu qu'on ait l'ivresse.
Le dopage est aussi vieux que les compétitions sportives. En Grèce antique, lors des premiers jeux olympiques, un juge respirait déjà l'haleine des athlètes pour détecter des traces d'alcool. Mais l'arrivée de la chimie de synthèse, il y a 85 ans, a fait entrer le dopage dans une nouvelle ère. Donnant ainsi naissance à des sportifs d'un nouveau genre.
Alors que les États-Unis semblent faire marche arrière sur les questions de surveillance massive par la NSA, en France le projet de loi sur le renseignement parait faire le chemin inverse. Depuis la naissance des technologies modernes de communication, la surveillance de ce qui passe dans les tuyaux a toujours butté sur la question de la protection de la vie privée des individus. Un équilibre fragile que logiquement la loi doit préserver en définissant clairement qui peut faire quoi, comment et pourquoi. Car une fois que le sentiment de surveillance s'installe, la liberté de chacun s'efface.
Voilà des millénaires que les journées humaines sont rythmées par notre besoin de sommeil. Mais il est possible que d'ici quelques décennies, ce ne soit plus qu'un lointain souvenir. Trop peu rentables, nos nuits deviennent un enjeu majeur dans la course à l'efficacité. Et le sommeil apparait de plus en plus comme l'une des dernières frontières que l'homme moderne s'apprête à conquérir.
Les « communs » ou « commons » en anglais — souvent traduits par « biens communs » — sont partout. L'air ou l'eau sont sans doute les plus connus mais ce concept pourrait englober de nombreuses choses : la santé, le savoir, la culture et plus généralement tout ce qui serait considéré comme était essentiel à la société dans son ensemble. Dans les cultures numériques, ils commencent à être de plus en plus reconnus, notamment grâce à des initiatives comme les licences Creative Commons. Peut-être est-il temps de questionner leur place au-delà de la sphère numérique ?
Ah, l'école ! On a beau râler pendant toutes ces années où l'on y use les chaises et les tables, il reste qu'on y apprend un paquet de choses, en cours ou en dehors. Sur nous et sur les autres. Du coup, doit-on la voir comme un "commun" ? Un lieu d'apprentissage collectif où grandissent de jeunes citoyens ? Toujours est-il que, ces derniers temps, l'école devient aussi un enjeu économique et sa privatisation a de quoi soulever des questions.
Alors que nos émissions de CO2 dans l'atmosphère continuent de battre des records et que le changement climatique devient notre compagnon de route, pourquoi est-il si difficile de quitter les énergies fossiles — charbon, pétrole et gaz — pourtant responsables d'une grande partie des dégâts ? Peut-être parce que tout un système de subventions les rends particulièrement attrayantes et peu chères, tout autant pour l'industrie que pour nous, les consommateurs finaux.
Déjà 45 épisodes passés à tenter de démonter les petites mécaniques du monde à coup de data et de pictos. L'occasion, avant la pause estivale, de jeter un regard dans le rétro et de soulever nous aussi le capot pour vous raconter comment se fabrique un épisode.
Dites bonjour à Glencore. Vous ne connaissez sans doute pas cette multinationale et pourtant vous la côtoyez chaque jour. Glencore est l'un des plus grand négociant de matières premières de la planète. Ce géant suisse s'occupe de métaux (cuivre, zinc ou plomb) mais aussi de pétrole, de charbon ou de céréales (blé, maïs, soja). Dominer les marchés de nombreuses matières premières qui font tourner notre monde est un modèle rentable. Mais avoir une entreprise avec cette position dominante pose aussi de nombreuses questions. Surtout quand on se penche un peu plus sur les méthodes pour y parvenir.
Dans le monde pénitentiaire, la surpopulation carcérale est un mal récurent depuis des décennies. Trop de détenus dans des prisons régulièrement trop vétustes, une forme de double peine. Et cette réalité bride souvent le travail autour de la réinsertion et d'une approche différence des peines prononcées par la justice. Mais, tandis que les détenus sont de plus en plus nombreux, les prisons elles sont de plus en plus privées. La population carcérale devient alors un marché à rentabiliser.
À l'approche de la conférence internationale sur le climat de Paris — la COP21 — un chiffre revient sans cesse : 2 °C. Deux petits degrés d'augmentation des températures globales sur la surface de la Terre à ne pas dépasser d'ici à 2100. Le seul souci c'est que concrètement, cet horizon des deux degrés est bien plus proche que prévu. Le changement climatique n'est pas un horizon lointain que nous pourrions éviter en bifurquant. Sur les 2 °C, nous avons déjà grignoté 0,85 °C et aujourd'hui le changement climatique est déjà là.
Le doute est le moteur de toute recherche scientifique mais face à la question climatique un étrange phénomène se produit. Aujourd'hui, 97 % de la communauté scientifique est convaincue qu'un changement climatique est en cours et que les activités humaines en sont le principal responsable. Ce consensus est le fruit de plusieurs décennies de recherches et de doutes. Or, dans la société civile, le mythe d'un grand mensonge scientifique persiste. Les résultats ne seraient pas si sûrs et, après tout, la science peut se tromper, non ? Voilà comment l'on s'éloigne du doute étayé par des arguments pour entrer dans le déni soutenu par des croyances. Parfois, il semble plus confortable de nier le changement que de l'accepter, ça évite d'en assumer les conséquences.
Pourquoi est-il si difficile de réagir à la crise climatique que nous affrontons aujourd'hui ? Quels sont nos blocages individuels et pourquoi notre société semble si grippée ? Et si l'état de la planète nous forçait à réfléchir au-delà des simples données scientifiques ? La dégradation du globe depuis 200 ans est le fruit de nos choix de société. Les réponses au changement climatique présent passeront donc sans doute par de nouveaux choix de société, collectifs et individuels. C'est l'histoire d'un thermomètre qui nous obligea à nous poser des questions philosophiques…
Que s’est-il passé ces deux cent dernières années ? Comment en sommes-nous arrivés à ce paradoxe moderne : une société dont nous chérissons le confort mais dont l’obtention de ce même confort s’est fait au prix de dégâts toujours plus croissants sur les écosystèmes de la planète ? Creusons les rouages de nos sociétés comme nous avons creusé le globe à la recherche d’énergies pour faire tourner notre monde.
Rendez-vous le 17 novembre à 20 h 45 sur France 4 pour un Datagueule spécial de 90 minutes : « 2 °C avant la fin du monde ».
Le changement climatique, l'impuissance de l'ONU, les nœuds dans notre cerveau pour changer de modèle et rendre notre Terre plus vivable… Tout ça en data, interview, graphisme et reportage, ça valait bien 90 minutes de #Datagueule spécial.
On nous ment, on nous cache l'essentiel. Nous pauvres citoyens sans défense serions les jouets de forces occultes qui manipulent le monde dans leur seul intérêt. Alors, il faudrait douter de tout et de tout le monde. Bien sûr, il y a eu et il y aura toujours des tricheries et des mensonges. C'est essentiel d'arriver à les déconstruire. Mais ce n'est pas parce que cela existe que tout est mensonge.La réalité est plus complexe et pour la décrypter nous avons plus que jamais besoin d'exercer notre esprit critique. Un outil essentiel que les théories du complot rongent dangereusement.
Il y a 18 ans, en 1997, était signé le protocole de Kyoto. Son ambition ? Réduire d'au moins 5% les émissions de gaz à effet de serre des plus grands pays émetteurs à travers le monde. Alors que l'un des objectifs de la COP21 est de lui trouver un successeur, prenons le temps de faire un petit bilan.
Depuis quelques mois, la « crise des migrants » est sur le devant de la scène. Mais quelles réalités la composent ? Plongeons dans les données pour tenter de comprendre un peu mieux quels sont ces flux et surtout qui sont celles et ceux qui migrent, pourquoi et vers où.
Les forêts abritent 80 % de la biodiversité terrestre. Qu'il s'agisse des cycles de l'eau, des minéraux, du phosphore ou encore du CO2, les arbres sont essentiels au bon fonctionnement de notre petite planète bleue. Et pourtant nous scions consciencieusement cette branche sous laquelle il est si vital de venir se (re)poser. Silencieuse car trop souvent lointaine, la déforestation est désormais mondiale. Petit tour de ces horizons de plus en plus déboisés.
« Bonjour croissance, adieu chômage », voilà un refrain bien connu répété depuis longtemps. Qu'y a-t-il derrière ce fameux taux de croissance ? Tout simplement l'évolution d'un indicateur lui aussi bien connu : le PIB, le Produit Intérieur Brut. Le mètre-étalon de nos économies. Mais baser tout un système sur un seul indicateur, est-ce vraiment la meilleure idée pour bâtir un futur serein face à une réalité multiple et complexe ?
Quand elle arrive dans notre assiette nous ne voyons qu'un steak, un gigot ou une saucisse, mais la viande c'est bien plus que ça. Face à la démultiplication de notre appétit carnivore, l'industrialisation massive de sa production de viande a désormais des impacts environnementaux et sanitaires considérables. De quoi inviter à repenser nos menus.
Leurs noms sont inconnus et pourtant, fin 2015, ils géraient 7 193 milliards de dollars, plus de 10 % de la capitalisation boursière mondiale. Eux, ce sont les fonds souverains. Ces fonds d'investissements dirigés par des États n'ont cessé de croitre depuis plus de 50 ans, notamment grâce à l'exploitation du le pétrole, cet or noir. Explorons un peu plus en détails cette galaxie qui a son rôle à jouer dans la finance internationale.
La Ve République est née en 1958, il y a presque 60 ans. C'est elle qui définie les règles de notre démocratie représentative. Sauf qu'au fil des élections, la notion de représentativité s'est effritée doucement mais sûrement, faisant grimper dans le même temps l'abstention à chaque élection. Jetons un œil aux travers de notre démocratie représentative ainsi qu'aux alternatives qu'il nous reste à inventer.
Légalement, le président de la République ne peut le décréter que pour 12 jours. Un état d'urgence pour répondre à l'urgence de l'État. Au-delà, les députés sont obligés de voter sa prolongation. Ce qu'ils/elles ont fait, deux fois déjà. Depuis le 13 novembre, la France est donc officiellement sous état d'urgence, comme sous perfusion. Mais que diffuse cet législation d'exception au cœur de notre société ? À le prolonger sans cesse, ne risque-ton pas de s'y enfermer ?
Avec leur 11,5 millions de documents issus du cabinet d'avocat panaméen Mossack Fonseca, les Panama Papers ont confirmés d'une façon implacable l'ampleur des stratégies d'évasion fiscale qui gangrènent notre système mondialisé. Depuis plusieurs années, l'OCDE, le G20, la Commission Européenne et autres instances internationales affichent une volonté de lutter contre. Des mécanismes ont été mis en place, ouvrant en partie la voie à plus de transparence. Mais les mailles du filet restent désespérément percées. Peut-être parce qu'on continue à regarder la question avec des œillères ?
Jeux olympiques, coupes du monde, d'Europe, Tour de France, grand chelem et autres… À travers la multiplications des grands événements sportifs mondialisés, l'émotion se diffuse et les valeurs du sport infusent. De grands idéaux devenus, au fil des sponsors, des slogans publicitaires qui envahissent l'espace public à chaque grande messe. Partons donc de l’olympisme, ce berceau du sport mondial, pour questionner cette évidence du « sport fédérateur ».
C'est le lieu de punition par excellence. L'endroit où l'on enferme depuis des centaines d'années les condamnés, celles et ceux qui doivent payer leur dette à la société. La prison. Les années passent, les établissements pénitentiaires se multiplient mais la surpopulation carcérale reste. Et à l'extérieur, les chiffres de la criminalité et de la délinquance ne sont pas en chute libre. Alors au final, même si elle est nécessaire dans une certaine mesure, la prison protège-t-elle réellement notre société ?
Le chômage va être l'un des thèmes de la campagne présidentielle à venir. Comme il l'était lors de la campagne précédente. Et pour celle d'avant. En fait, cela fait des décennies que le chômage augmente sans que rien ni personne ne parvienne à l'enrayer sur le long terme. Et si l'on sortait la tête du guidon pour chercher un peu de recul ? Cette augmentation progressive du chômage raconte surtout une modification en profondeur du marché de l'emploi qui a commencé il y a plus d'un siècle avec le taylorisme, notamment. Nous approchons sans doute d'un point de bascule : celui où les employé/es ne seront plus nécessaires car les robots et l'intelligence artificielle seront devenus plus efficaces. Quel nouveaux mécanismes imaginer alors pour redistribuer les richesses et inventer un nouveau contrat social ?
Dans le monde de la recherche scientifique, publier ses travaux est un passage obligé. Cela permet aux chercheuses et chercheurs de faire connaître leur travail mais aussi d'être identifié par leurs pairs et pourquoi pas d'obtenir un poste, à condition d'être publié dans les bonnes revues. Sauf que cette mécanique de publication — qui permettait à la base de faire circuler le savoir — est devenue une vraie chasse gardée économique : celle des éditeurs scientifiques. Quelques grands noms comme le neerlandais Elsevier ou le groupe Springer Nature se partagent un marché juteux et privatisent au passage des travaux scientifiques la plupart du temps financés par des fonds publics.
Le franc CFA est une monnaie utilisée dans 14 pays d'Afrique sub-saharienne. Créé par la France en 1945, c'est la seule monnaie coloniale encore en circulation dans le monde. Une exception qui a des répercussions bien réelles sur les économies de ces pays africains. Entre limitation des capacités d'investissement et immobilisme des élites, certains économistes et historiens défendent l'idée qu'il est temps de sortir de cette « servitude monétaire ».
Depuis plus d'un siècle, le meilleur ami de l'homme n'a pas quatre pattes mais quatre roues. Et un moteur. Progressivement, la voiture s'est imposée dans nos paysages et nos imaginaires comme une évidence. Elle est l'un des symboles de l'ère industrielle, l'étendard de la liberté sans entraves. Pouvoir rouler vers n'importe quel horizon, n'importe quand. Tant que le réservoir est plein et qu'il n'y a pas de bouchons. Ainsi l'automobile a façonné une bonne partie de nos villes et de leurs alentours mais, alors que 66 % de la population devrait habiter des zones urbaines d'ici 2050, le temps est peut-être venu de questionner la place de la voiture dans nos cités.
Ah ! La France et son bon vieux mythe de l'assistanat. Comme s'il s'agissait d'une tare sociale transmise de générations en générations. Mais que trouve-t-on derrière cette stigmatisation des « assistés », de nouveau à la mode en période électorale ? Sans doute des questions bien plus profondes sur notre rapport à la pauvreté, à la solidarité et la valeur que l'on attribue au travail notre société dite « moderne » ou 8,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.
Qu'elle soit liquide, solide ou gazeuse, l'eau est partout autour de nous. Dans les fleuves qui traversent nos villes et irriguent nos champs, dans les nappes phréatiques qui alimentent nos robinets, dans les glaciers qui nourrissent les fleuves ou dans les nuages qui arrosent la terre et régénèrent les nappes phréatiques. Son cycle ininterrompu berce la vie sur Terre depuis des millénaires. Une présence si évidente qui ne doit pas nous faire oublier sa profonde fragilité.
Le marketing politique ne date pas d'hier, disons d'avant-hier, avec notamment l'avènement des médias de masse. Après tout quoi de plus logique que d'utiliser des méthodes qui ont fait leurs preuves pour tenter de convaincre de futurs électeurs ou électrices ? Mais depuis l'arrivée des Big Data, le marketing a changé. Et appliquer ses nouvelles méthodes de micro-ciblage au débat démocratique pourrait bien risquer de blesser profondément nos sociétés.
Depuis des millénaires, c'est elle qui nous nourrit. Elle a même longtemps rythmé les vies d'une grande partie de nos aïeux. Et voilà que depuis une soixantaine d'années, l'agriculture prend un nouveau visage : celui d'une machine industrielle de toujours plus tournée vers l'efficacité immédiate, la production de masse et les rendements sur le court terme. Au passage, elle s'est délestée d'une partie pourtant essentielle de son activité : la préservation de la terre. Saurons-nous réinventer une agriculture pour les siècles à venir ?
Il était une fois un euro. Perdu au milieu de dizaines de milliards de ses semblables. Il circulait de ventes en achats, d'actions en actions mais, contrairement aux autres, il s'interrogeait. Il se demandait ce qu'il y avait au-delà ? Il voulait voir le monde, le vrai. Celui du dehors. De vieilles légendes racontaient qu'avant, les places de marchés permettaient de redistribuer les richesses vers l'économie réelle. Mais lui n'en avait jamais vu la couleur car, depuis de longues années, cet euro tournait en rond dans le monde clos de la finance.
L'égalité des sexes, tout le monde est pour, bien sûr. En théorie. Si les choses ont progressé depuis les premières grèves contre le travail des femmes, au début du XXe siècle, l'égalité réelle entre les sexes reste encore une utopie inachevée. Faisons donc le point et ouvrons un nouvel horizon : celui de l'adelphité (Qu'est-ce donc ? La réponse est dans l'épisode ;-) ).
Dans un gouvernement représentatif, l’idéal, c’est que les élus représentent les citoyens. Or aujourd’hui, on en est encore loin. Forte abstention, faible représentation des classes ouvrières, parité loin d’être atteinte, etc. Et au centre de la crise : le système de vote. Alors, n’est-ce pas le moment d’imaginer de nouveaux fonctionnements pour remettre en marche notre démocratie ?
Des agents du Pôle Emploi refusant d'appliquer une circulaire visant les étrangers, des salariés de supermarchés distribuant des produits encore consommables contredisant leurs instructions ou encore des citoyen.ne.s occupant un terrain pour empêcher un projet d'oléoduc : autant d'actes de désobéissance civile. Au nom de valeurs vécues comme supérieures (l'égalité, la justice, la préservation de l'environnement…), ces femmes et ces hommes choisissent de passer outre les lois par des actions non-violentes. Pour certains, cette désobéissance devrait être durement réprimée mais si l'on prenait quelques minutes pour y réfléchir ? Et si la désobéissance civile était l'une de des respirations de la démocratie ? Rencontre avec Manuel Cervera-Marzal, sociologue, philosophe et auteur de l’ouvrage « Les Nouveaux Désobéissants ».
Les révolutions françaises et américaines ont mis fin à des régimes monarchiques et absolus afin de donner le pouvoir au peuple par l'instauration de régimes « démocratiques ». L'histoire était belle… Mais en fouillant un peu le sujet, on se rend compte que la réalité historique est bien différente. Si les révolutions françaises et américaines ont rejeté la monarchie, elles ont tout autant rejeté la démocratie. Elles ne marquent pas tant le point de départ d’un pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple que la constitutionnalisation d’un régime représentatif. La « démocratie », dont aiment tant parler nos représentants aujourd’hui, n’est peut-être pas si évidente à désigner.
Imaginez un peu : une entreprise présente aux quatre coins du globe, n’ayant plus qu’à choisir où s'installer selon les règles du jeu qui lui sont les plus favorables. « C'est comme si la main invisible d'Adam Smith était parvenue à ouvrir les interstices entre les états pour créer cette zone tampon anomique où la moitié des transactions financières ont lieu. »
Le mot « statistiques » vient de l'allemand « staatwissenschaft », qui signifie « la science d’État ». Si les data sont effectivement des outils efficaces pour nous aider à saisir le fonctionnement d’un monde toujours plus complexe, leur utilisation est-elle adaptée à chacune des facettes du réel ? Nos États intègrent peu à peu une logique d’optimisation à tout prix, multipliant les similitudes avec le modèle des lois du marché. Comme si ces dernières étaient les plus à même à prendre des décisions démocratiques.
« Les limites de ma langue sont les limites de mon monde » clamait Wittgenstein peu avant que George Orwell n’invente la novlangue de 1984. Que faire alors face au glissement de notre vocabulaire, martelé par le champ lexical de l’entreprise ? Regard du philosophe Alain Deneault sur une société où les fils qui relient les mots à leur sens sont si emmêlés que les remettre en phase devient un « acte émancipatoire », une forme de résistance.
Si historiquement le droit a su se satisfaire d’un équilibre entre crime et légalité au sein de nos institutions, le déséquilibre semble aujourd’hui à l’ordre du jour. Alors que l’ampleur croissante des pouvoirs économiques menace la souveraineté de nos pouvoirs politiques, l’impact de notre « culture de l’impunité » commence à dessiner une ombre bien large. Et la démocratie est en ligne de mire.
Voici un premier avant-goût in-situ du documentaire que nous préparons sur la démocratie, « La démocratie n'est pas un rendez-vous ». RDV courant avril pour découvrir le film ! Thessalonique, Grèce, septembre 2011 : l’usine VioMe est frappée par la crise. La maison-mère Philkeram Johnson fait faillite, la production est arrêtée. Les ouvriers de VioMe décident de continuer le travail. Ils réquisitionnent l’usine, lancent une procédure judiciaire et, quelques mois plus tard, redémarrent la production. Au cœur de leur modèle, deux maîtres-mots : la démocratie et la solidarité. Fin février, cela fera 5 ans que l’usine tourne en autogestion.
Ceci est un avant-goût in-situ du documentaire que nous préparons sur la démocratie, « La démocratie n'est pas un rendez-vous ». Rendez-vous courant avril pour découvrir le film ! Après des années de mobilisation citoyenne aux côtés du 15M, les « Indignés » de Barcelone décident de s'y prendre autrement pour se faire entendre : en 2014, ils créent le parti Barcelona En Comù et intègrent le conseil municipal de Barcelone en 2015 pour mettre le « municipalisme » au cœur de la manière de faire de la politique. Le collectif ouvre alors les portes des institutions à la population. Cela fait maintenant 3 ans que Barcelona En Comù travaille à faciliter la démocratie participative à échelle de la ville, tout en forgeant des rails d’éthique et de transparence pour les élus. Interview de Gala Pin, conseillère municipale à la mairie de Barcelone depuis 2015.
Il y a un an, grâce au précieux soutien de 7819 personnes, nous avons démarré un voyage en démocratie(s). Au fil des semaines puis des mois, au gré des rencontres, des échanges et des lectures, nous avons questionné ce mot étrange : la démocratie. En France mais aussi en Grèce, en Islande, en Belgique ou encore en Espagne, nous avons rencontré des citoyen·ne·s qui travaillent à insérer plus de démocratie dans leur quotidien. Voici en 90 minutes le résultat de cette aventure pour essayer de saisir ce que renferme ce mot.
« La France a peur », c'est par cette phrase que Roger Gicquel ouvre le journal télévisé de TF1 le 18 février 1976. Un an plus tard, en 1977, le rapport Peyrefitte intitulé « Réponses à la violence » évoque une notion aujourd'hui largement répandue : le « sentiment d'insécurité ». 40 ans plus tard, à écouter les différents ministres de l'intérieur, la France semble toujours avoir peur. Régulièrement, les chiffres et faits divers sont portés en étendard pour expliquer ce sentiment d'insécurité. Des chiffres et des faits qui, au passage, jouent sur le sentiment d'insécurité. Vous le voyez le cercle vicieux ? Allons voir ce que nous racontent ces chiffres de la délinquance. Avec Renée Zauberman, directrice de recherche au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CSDIP).
Si la machine climatique s'emballe et que les activités humaines en sont responsable, alors nos merveilleuses et si puissantes technologies devraient être capables de réparer tout ça, non ? Voilà un joli mythe à déconstruire d'urgence avant que la géoingénierie — ensemble de techniques visant à modifier le climat terrestre dans sa globalité — ne bâtisse une cage dorée technologique offrant une protection aussi dangereuse qu’illusoire. Avec Amy Dahan, directrice de recherche émérite au CNRS, co-auteure de « Gouverner le climat ».
La question environnementale est un enjeu qui traverse toutes les couches de nos sociétés : État, entreprises et société civile. Logique puisque l'état de la planète est lié au système qui régi notre monde et dans lequel nous baignons toutes et tous : le capitalisme. Alors que les initiatives se multiplient du côté des citoyennes et des citoyens, et à quelques jours du lancement de la COP24, faisons un petit état des lieux de l'(in)action du secteur privé et de certains acteurs publics. Avec Alice Baillat, chercheuse l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).
Ils sont partout autour de nous et pourtant on s'arrête rarement pour les regarder vraiment : les algorithmes. Puissants outils de calcul, ces lignes de code sont aujourd'hui principalement utilisées pour tenter d'optimiser le monde qui nous entoure. Mais que produit cette optimisation ? Quels sont ses effets sur notre perception de la réalité quand il s'agit de trier des infos ? Et que produisent les algorithmes quand ils deviennent des leviers de décisions incontestables ? Prenons le temps de creuser un peu le sujet car, de plus en plus, les algos rythmes nos vies.
Tout le monde en consomme mais personne n'en parle. Pis, la plupart du temps, lorsqu'il vient sur la table, ce n'est que pour évoquer tentations, perversions et interdictions. Vous l'aurez deviné, le sujet de cet épisode sont : les contenus vidéos pour adultes (périphrase nécessaire pour passer entre les griffes de la censure automatisée) ! Devenu mainstream via des « tubes » débordants d'images stéréotypées, il est peut-être temps de s'interroger sur la façon dont ces images sont fabriquées et, surtout, sur ce qu'elles pourraient apporter de positif si l'on acceptait de les regarder en face (et nous avec).
L’économie s'étouffe, la croissance s’étrangle, la richesse s’enfuit et le peuple gronde ? C’est, paraît-il, encore et toujours la faute de... L’impôt ! Il est l’une des cibles favorites de nos gouvernants, alors que son versement concrétise le consentement collectif à faire société. Un jeu dangereux puisque c’est grâce à lui que les Etats s'élèvent et se protègent, quand son délitement précipite invariablement leur chute. Surtout que de l’antiquité jusqu’à la France contemporaine, ce n’est pas l’idée de participer au pot commun qui attise vraiment la colère populaire, mais bien le manque de transparence et de justice fiscale...
Les voyages forment la jeunesse… dans la limite des stocks disponibles et pou ceux qui peuvent se le permettre. Mis en destination comme des produits sur catalogues, villes-musées, pays-carte-postale et habitants-folklorisés étouffent dans l'étreinte éphémère d'une industrie touristique en pleine explosion. Le besoin continu de devise d'un côté et d'exotisme de l'autre s'érige comme un décor qui dissimule de plus en plus mal le prix de la pollution, l'épuisement des ressources et les dégâts sociaux… … à moins que nous parvenions à identifier, au delà d'un rêve d'évasion devenu cauchemar mercantile, de nouvelles façons de rencontrer les autres et l'ailleurs.
Tout doit disparaître... surtout les limites ! Depuis 30 ans, les privatisations, à défaut d'inverser la spirale de la dette, déséquilibrent le rapport de force entre Etat et grandes entreprises à la table des négociations. Infrastructures, télécoms, BTP, eau ... les géants des marchés voient leur empire s'élargir dans un nombre croissant de secteurs vitaux. Cédant le pas et ses actifs au nom de la performance ou de l'efficacité, sans autre preuve qu'un dogme bien appris, la collectivité publique voit se dissoudre l'intérêt général dans une somme d'intérêts privés ... dont elle s'oblige à payer les pots cassés par des contrats où elle se prive de ses prérogatives. Mais comment donc les agents de l'Etat ont-ils fini par se convaincre qu'il ne servait à rien ?
Prenez tout mais laissez moi la culture ! On lui doit certainement nos plus beaux chefs d’œuvre mais on la méconnaît. Voici, l'exception culturelle. Qui affirme que la culture n'est pas une marchandise comme les autres. Qui place notre production audiovisuelle hors de griffes de la libéralisation continue. L'idée a permis au cinéma français d'exister malgré la force de frappe des majors d'Hollywood. Mais face aux géants Netflix, Amazon et consorts et à l'orée d'une nouvelle ère d’hyperoffre audiovisuelle, le risque d’homogénéisation culturelle se fait à nouveau sentir. Les industries américaines voudraient nous faire croire que la culture se résume à un catalogue de produits. Que le plus compétitif gagne ! Laissons le choix au consommateur ! Mais souhaitons-nous vraiment que des marchandises envahissent nos imaginaires ? Peut-on accepter que les créations audiovisuelles ne deviennent qu'un article sur les étagère d'un supermarché mondial ?
Ah, les chanceux qui ne font rien de leur journée ! Ils « profitent » ! Et donc nécessairement ils « abusent » ! Fainéants, parasites, inadaptés, oisifs : les privés d'emplois souffrent de tous les préjugés. Toutes ces idées reçues qui permettent de détourner le regard face à la grande pauvreté qui prend place quand le travail s'efface. Et si on osait imaginer qu'en fait, non ce n'était pas forcément « un peu de leur faute » ? Si on osait penser que tout le monde devrait avoir une place dans la société - même les accidentés, même les moins performants ? Si on osait se dire que la solution au chômage se trouve moins dans le contrôle et la répression que dans le changement de notre regard ? Claire Hédon est journaliste et présidente de l'association ATD Quart monde. Elle a co-écrit Zéro chômeur ! Dix territoires relèvent le défi.
Dépression, schizophrénie, boulimie, insomnie… Jusqu'ici tout va bien, les noms de ces troubles liés à nos chers cerveaux ne vous sont pas étrangers. Mais si j'évoque la phobie sociale, l'accumulation pathologique, le syndrome d'hyperphagie, de trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle... Vous voilà perdu·e·s. Ne vous inquiétez pas, le DSM-5, la bible des maladies psychologiques, est là pour vous aider. Ou pas. Plongez avec nous dans le monde merveilleux de la santé mentale. Ses vrai·e·s malades, ses fausses maladies et ses joyeux laboratoires qui ne perdent jamais de vue leur rentabilité. Pas fous.
Le chemin de nos vies modernes crisse à chaque pas au bruit des grains de sable qui l'ont pavé. Dans nos immeubles, nos routes, nos portables, nos médicaments ou les bouteilles de nos ivresses… Il est devenu le matériau à tout faire d'une société d'abondance. Sans que jamais n'apparaisse les circuits tortueux de cet ingrédient miracle. Bâtir, ériger, construire. Édifier le monde à notre image est devenu l’obsession de la modernité, comme si la nature devait être modifiée pour bien vivre, mieux vivre. Comme si l’on pouvait échapper au cycle de la vie en la rendant artificielle, factice. Sauf qu’à trop vouloir transformer les sols et se les accaparer jusqu’au dernier grain, c’est tout un environnement que les marchands de sable minent progressivement. Le sable : ce rien de poussière qui apparaît comme l’un des symboles d’une Terre ravagée par nos rêves aseptisés. Un trésor en apparence sans limite que nos rêves de croissance infinie pourrait finir par épuiser. Comme d'autres étendues sauvages, des glaciers aux forêts. Le temps est peut-être venu de réinventer notre rapport. Passer de la prédation à la coopération, de l'opposition homme environnement à un nouveau lien effaçant les limites entre nature et culture.
Ah les belles fortunes de ce monde et leur immense générosité ! L’éducation, l’art, la faim dans le monde : rien n’est trop beau, rien n’est trop grand. À condition d’y gagner en visibilité… Et de pouvoir faire une belle opération fiscale au passage. Et si parfois, ces opérations sentent bon le conflit d’intérêt, il ne faudrait tout de même pas cracher dans la soupe. La générosité ça ne se discute pas. Mais au fait, elle vient d’où cette richesse ?
En ces temps de crise environnementale et de surexploitation des ressources, un bien vieil argument revient en force : les humains pèseraient bien trop lourd sur la planète. La surpopulation serait le fléau qui risquerait de nous faire basculer dans le chaos. Vraiment ? Quand on agite frénétiquement le risque d'un excès de population, on oublie souvent de poser une question essentielle : de quelle population s'agit-il ? Comment s'organise-t-elle ? Comment occupe-t-elle cette Terre ? Et rapidement, on se rend compte qu'il n'existe pas « une » population mais des réalités multiples et complexes. En fonction de nos choix de société, nos impacts environnementaux peuvent varier considérablement. Comme beaucoup de grande peurs, le mythe de la surpopulation nous éloigne de l'enjeu principal : qui sont celles et ceux qui accèdent aux ressources et sont-elles réparties équitablement entre toutes et tous ?
Ils sont attirants, attachants… Et rapidement indispensables. Les réseaux sociaux nous appâtent à coup de likes et nous bercent dans leurs « infinite scroll ». Et rapidement leurs interfaces nous poussent à la consommation jusqu’à l’overdose. Et ce n’est pas un hasard. Ils ont bâti leurs empires sur notre addiction à la dopamine.
Transition écologique, lutte contre la pauvreté, réforme des retraites : il est une data qui permet de justifier toutes les inactions et les rigueurs… Mais c’est le chiffre de la dette publique, bien sûr ! Et parce que nous vivons soit disant au dessus de nos moyens, il nous faudrait nous soumettre aux créanciers et au chantage à l’austérité. Bien sûr. Pourtant, à bien y regarder c’est moins les dépenses publiques que les cadeaux fiscaux qui creusent notre dû. Alors, au fait, à qui profite la dette ?
Alors que l’épidémie de coronavirus continue de s’étendre en Europe, il est vital de rappeler un fait essentiel : le COVID-19 ne circule pas de lui-même, ce sont les hommes et les femmes qui le font circuler. Chacune et chacun d’entre nous peut donc agir pour limiter sa propagation et ralentir au plus vite l’engorgement dramatique de nos hôpitaux. Le seule action cruciale, nécessairement collective, tient en trois mots : « Restons chez nous ».
Il aura fallu attendre une pandémie mondiale et plusieurs dizaines de milliers de décès pour que toute notre société — dirigeant·e·s politiques, corps intermédiaires, citoyen·ne·s — entendent enfin le cri d'alarme que poussent depuis plusieurs années celles et ceux qui font vivre nos hôpitaux publics au quotidien. Depuis plus de quarante ans, l'hôpital public français fait l'objet d'une guerre d'usure : la guerre des finances. Arrêtons-nous cinq minutes pour comprendre comment nous en sommes collectivement arrivés là. Tentons un diagnostic et surtout, veillons à ne pas fermer les yeux à nouveau une fois la tempête passée.
« Désavantage souvent naturel, infériorité qu'on doit supporter » En 2020, la définition du Larousse fait encore croire que le handicap est une réalité médicale, une évidence naturelle, une observation dénuée de tout contexte. Et pourtant, si le mot handicapé peut correspondre à la fois à une personne sur une chaise roulante, un sourd, un dyslexique ou même un « débile léger » — pour reprendre une catégorie médico-administrative — c'est bien qu'il désigne d'abord d'un phénomène social. Le handicap dit surtout le regard d'un groupe social se considérant « valide » sur un autre qu'il estime « invalide ».
Qu'est-ce qui ne fait pas de bruit, ne rejette pas de particules fines et n'émet pas de CO2 ? La voiture électrique ? Perdu ! Et oui, tout dépend de ce qui se cache derrière la prise. Et aujourd'hui encore, un tiers de l'électricité mondiale est produite au charbon. Depuis les années 1970, les compteurs électriques s'affolent. Pas étonnant. Voitures électriques, trottinettes, climatisations, ordinateurs : nos appétits énergivores n'ont jamais été si forts. Or le « propre », le « durable » et le « zéro émissions » ne seront jamais qu'un mythe. Il nous faut surtout questionner ce qui est réellement indispensable. Produire plus d'énergie n'est pas notre seul avenir, économisons la.
À peine installé à Matignon, le nouveau Premier Ministre Jean Castex faisait de la sécurité de ses concitoyennes et concitoyens l'une ses grandes priorités. Gérald Darmanin, Ministre de l'Intérieur, lui a vite emboîté le pas, évoquant notamment une « crise d'autorité » et un dangereux « ensauvagement d'une certaine partie de la société ». En face, la question des violences policières, malgré de multiples manifestations, reste toujours sans réponse claire. Il faut dire que cette bonne vieille insécurité fait bien plus recette lorsqu'il s'agit de communication politique. Mais regardons de plus près ce que produit la réponse sécuritaire qui l'accompagne depuis près de 20 ans. Et si l'étendard sécuritaire agité si énergiquement cachait une profonde incapacité à se saisir collectivement de questions avant tout sociales ?
Toujours en révision au Parlement, la loi bioéthique vise à faire évoluer la parentalité. Rien ne vous choque ? En mélangeant biologie et définition du lien à l'enfant, le droit français redéfinit depuis les années 1990 les limites entre parents autorisés ou interdits. Sous le masque de la « naturalité », la tradition s'avance, refoulant à la douane de l'état civil les mauvais genres : les femmes seules et couples de même sexe.
Rendez-vous au mois de mars pour le prochain épisode.
100% ! WE DIT IT ! "LA DEMOCRATIE N’EST PAS UN RENDEZ VOUS"