Juin 1940. Le général Charles de Gaulle est dépêché à Londres afin de négocier avec Churchill l'union de la France et du Royaume-Uni pour faire face à l'Allemagne. Mais la France demande l'armistice et le maréchal Pétain s'installe au pouvoir. Pour de Gaulle, c'est la trahison suprême. Le 18 juin, il lance à la radio un appel à poursuivre le combat. L'aventure de la France Libre commence. Peu de temps après, après avoir affronté bien des dangers, Yvonne de Gaulle et ses enfants parviennent enfin à Londres. Mais le 3 juillet, la Royal Navy attaque la flotte française amarrée dans la rade nord-africaine de Mers el-Kébir, mettant à rude épreuve les relations entre Churchill et de Gaulle.
Septembre 1940. À Dakar, la flotte française obéissant à Vichy mitraille les Français libres. Une souffrance morale pour de Gaulle, plus que jamais assailli par le doute sur son action. D'autant qu’il s'oppose de plus en plus souvent à Churchill, qui privilégie partout les intérêts britanniques, et fait face à l’hostilité de Roosevelt. Cependant, la résistance intérieure s'organise. Au printemps 1943, le Général s'installe à Alger avec sa famille, au grand bonheur d’Anne, sa fille handicapée. Mais quand Churchill lui demande de regagner Londres, c'est pour lui annoncer que le débarquement allié, prévu le lendemain, a été décidé sans lui.
Août 1944. Paris libéré. De Gaulle a obtenu de son ami Eisenhower que la 2e DB du général Leclerc entre la première dans la capitale. La guerre a laissé des blessures profondes. Sa nièce Geneviève, de retour après avoir été déportée au camp de Ravensbrück, lui fait le récit des horreurs nazies. Le Gouvernement provisoire de la République française se met en place. De Gaulle le préside et s'attache à la reconstruction du pays. La tâche est ardue, à l'intérieur comme à l'extérieur. Le soutien d'André Malraux est un puissant réconfort. Mais, en janvier 1946, après le mariage de sa fille Élisabeth, le Général, refusant le jeu des partis politiques, quitte le pouvoir. C'est le début de sa « traversée du désert ».
Mai 1958. La crise algérienne risque d'entraîner la France dans la guerre civile. Le président de la République René Coty fait appel à de Gaulle. La constitution de la Ve République voit le jour, Charles de Gaulle entre à l'Élysée en janvier 59. Putsch des généraux en 1961, multiples tentatives d’attentat contre de Gaulle… la question de l'Algérie reste brûlante. Quand s'ouvre l'année 1965, de Gaulle laisse entendre qu'il pourrait ne pas se représenter à l'élection présidentielle en décembre. Yvonne, qui a lié son destin au sien, encourage discrètement quelques proches à dissuader le Général d'être candidat. Mais comment abandonner la France ?
Mai 1968. À son retour de voyage à l'étranger, de Gaulle découvre une France en ébullition. Mais il ne comprend pas ce qui est en train de se jouer. Infinie cruauté, les appels à son départ résonnent dans l'entourage du Premier ministre. Pompidou prépare son avenir, au grand dam de Malraux qui fustige ceux qui veulent « être gaullistes sans de Gaulle ». Les « événements » ne s’apaisent pas : lançant une grève générale, les centrales syndicales appellent les ouvriers à la révolte étudiante. Fin mai, le Général, sans prévenir, disparaît l'espace d'une journée. À Baden-Baden, il retrouve son vieux fidèle, le général Massu, qui l'exhorte à être de Gaulle, c'est-à-dire à ne pas abandonner le combat. Il reprend la main. Victoire aux élections législatives. Mais Georges Pompidou n'a t-il pas tout autant gagné ces élections ? La rupture est proche.
Fin 1968. Pompidou n'est plus Premier ministre. Pour de Gaulle, pourquoi pas un ultime combat dans ce crépuscule qui emporte les vieux amis comme Eisenhower ? Le dernier des géants lance le référendum auquel lui-même a du mal à croire. Le 25 avril 1969, il enregistre son allocution télévisée et quitte l'Élysée. Il sait qu'il ne reviendra pas. Quelques semaines plus tard, sur la lande irlandaise où il marche en compagnie d'Yvonne, il médite sur cet échec. Malraux vient le visiter dans la solitude de Colombey. La fin du chemin approche. Tous deux le savent. C'est le moment de parler d'espérance.