Des origines – ces hommes de main chargés par l'aristocratie sicilienne de surveiller les paysans travaillant ses terres – à la "guerre de mafia" qui, de 1979 à 1982, a vu les hommes de Totò Riina, dit la "Belva", le fauve, chef depuis cinq ans du clan de Corleone, bourgade proche de Palerme, décimer les familles rivales pour prendre le contrôle de Cosa Nostra, cette première partie retrace l'ascension d'un "pur criminel", selon le mot de l'un de ses proches. Né en 1930 au sein d'une famille de paysans pauvres, Riina perd son père à 13 ans, commet son premier meurtre à 19, et, sept ans plus tard, libéré de prison, entame une vie de violence sans précédent.
Ce second volet relate l'offensive de la justice à partir de 1983, les assassinats répétés de policiers, de magistrats et de représentants politiques commandités par Riina ayant fini par entraîner une réaction de l'État. Déterminé à mettre fin à l'impunité de la Mafia, le juge Giovanni Falcone fait extrader Tommaso Buscetta, un "vaincu" dont Riina a fait massacrer plusieurs proches, et le convainc de parler. De février 1986 à décembre 1987, le "maxiprocès" expose pour la première fois la nature et le fonctionnement de Cosa Nostra, pour condamner 475 inculpés à deux mille six cent soixante-cinq années de prison. Dix-neuf des chefs, dont Riina, écopent de la perpétuité. Jugé par contumace, ce dernier, une fois sa peine confirmée en appel, en 1992, sombre dans une fureur sanguinaire, tuant les juges Falcone et Borsellino. Le "parrain des parrains" sera arrêté début 1993, à Palerme, après vingt-quatre ans de cavale.