Mischa Meier et Claudia Tiersch, historiens de l'Antiquité, ainsi que Christoph Markschies, spécialiste de l'histoire de l'Église, reviennent sur la biographie de l'empereur (37-68 après J.-C.), pointant avec précision ses talents - souvent méconnus - et ses défaillances. Fils d'Agrippine, Néron s'estime contraint de la faire exécuter pour mettre fin à leurs sempiternelles luttes de pouvoir. L'empereur doit par ailleurs faire face à une opposition des élites, qui se gaussent de ses prétentions artistiques et ne comprennent pas qu'il réprouve les combats de gladiateurs et les guerres d'expansion.
Ce sont les exégètes catholiques qui, bien longtemps après son règne, ont fait de Néron un pyromane et un persécuteur de chrétiens. Si la légende veut qu'il ait mis le feu à Rome, il n'existe aucune preuve historique l'attestant. Or, cet incendie et la prétendue chasse aux chrétiens qui s'ensuivit constituent l'un des mythes fondateurs de l'Église. Tout comme le destin de saint Pierre, qui aurait été le premier évêque de Rome avant d'être crucifié sur ordre de Néron. Pourtant, là encore, le Vatican lui-même n'est pas en mesure d'établir que l'apôtre ait vécu dans la capitale de l'Empire romain.