La Floride comprend 7 800 lacs d’eau douce, 1 700 rivières, et plus de 1 000 sources. Aucune autre région au monde ne peut revendiquer une telle concentration de sources naturelles. Ainsi, chaque jour, 30 milliards de litres d’eau jaillissent du sol, donnant naissance à toute une palette de bleus. Du plus profond au turquoise, toutes les nuances se déclinent au pied des roches de calcaire blanches noyées sous une abondante végétation. Les qualités uniques de ces sources en ont fait le refuge privilégié de nombreuses espèces. Parmi elles, l’animal emblématique de la région, le lamantin, un herbivore paisible qui trouve dans ces eaux des conditions idéales. Plusieurs centaines d’individus se réfugient en Floride pour passer l’hiver avec leurs bébés ou pour se reproduire. Ici, les lacs et les rivières sont en fait les parties émergées du plus grand réseau de sources au monde. Décrypter le fonctionnement complexe de ce labyrinthe aquatique revient à entamer un voyage étonnant et fascinant, dans l’intimité même de la nature. Chaque année, de nombreux plongeurs spéléologues et chercheurs se lancent dans l’exploration et l’étude de cette aquifère. Car ce système hydrologique en constante évolution est une véritable énigme…
Bienvenue dans un monde de contrastes et de paradoxes. On l’appelle Etosha, « le pays de l’eau sèche ». Ici, les pluies sont rares et la plupart des cours d’eau se sont évanouis voilà plusieurs milliers d’années. Cet univers aux apparences hostiles dissimule, en réalité, des gouffres et des lacs semblant surgir du néant. Ces mystérieux trésors géologiques vont nous entraîner au coeur de l’une des plus grandes réserves d’eau douce d’Afrique. Car en réalité, le long des rivières de sable et autour du grand lac asséché d’Etosha, l’eau se cache, surgissant en quelques endroits confidentiels pour entretenir la vie. Girafes, éléphants ou grands fauves savent où se trouvent ces points d’eau providentiels. Mais comment expliquer que dans cette région où les précipitations sont quasi nulles, des sources naturelles jaillissent du sous-sol ? Ces points d’eau ne sont que la partie visible d’un incroyable réseau hydrologique souterrain dont on commence tout juste à mesurer l’ampleur. Depuis quelques années, des chercheurs s’aventurent dans les profondeurs de cet aquifère afin d’en percer les secrets. À ce jour, seule une partie de ces méandres souterrains a pu être répertoriée. D’autres ramifications restent à explorer.
Au coeur d’une mer turquoise, cerné par un cordon de sable immaculé et de roches aiguisées se cache un trésor naturel resté intact et quasi inexploré : la grande zone humide de Puerto Princesa. Ce site, classé au patrimoine de l’Unesco, abrite la rivière souterraine de Puerto Princesa, la colonne vertébrale de toute une mosaïque d’écosystèmes. Son périple la conduit des forêts primaires inaltérées aux galeries obscures, qui s’étendent sur 35 km dans les profondeurs de la terre. Ces nombreux chefs-d’oeuvre géologiques abritent une faune insoupçonnée : des colonies d’hirondelles, de chauve-souris et une variété incroyable de créatures plus étranges les unes que les autres se sont installées dans les cavernes rocheuses ornées de stalactites. Depuis les temps les plus anciens, le peuple Batak connaissait l’existence de « la Rivière sous la Montagne ». Ils ont transmis sa légende : celle d’un esprit malin et hostile qui hanterait ce monde souterrain. Aujourd’hui, l’équipe de La Venta, menée par Antonio De Vivo, a décidé de cartographier ce labyrinthe et de scanner les cathédrales de roche enfouies sous la terre pour pouvoir les étudier.