Rivaux hier, alliés demain ? TF1 et M6, les deux premiers groupes de télévision privés français, ont annoncé lundi soir être entrés en négociations exclusives avec l’ambition pure et simple de fusionner. Le groupe Bouygues, maison mère de TF1, veut racheter 30 % du groupe M6. Bertelsmann-RTL Group, lui, en conserverait 16 % et c’est le patron de M6, Nicolas de Tavernost qui prendrait la tête de cette nouvelle entité. Un véritable séisme dans le monde de l’audiovisuel qui soulève beaucoup d’interrogations. Pourquoi ces rivaux historiques du PAF veulent-ils désormais s’allier ? En unissant leurs forces, les deux groupes ont la perspective de juteuses synergies. Mais surtout, le duo espère ainsi mieux résister à l’assaut de géants américains comme YouTube, Disney et surtout Netflix qui vient de franchir la barre des 208 millions d’abonnés dont un quart des foyers français. Inimaginable il y a encore six mois, ce mariage des deux poids lourds de l’audiovisuel devrait créer un mastodonte fort d’un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros et d’un résultat opérationnel de 461 millions d’euros. Ensemble, TF1 (avec TMC, TFX, TF1 séries films, LCI) et M6 (W9, 6Ter, Gulli) représentent plus de 40 % de part d'audience et 70 % de la pub télévisée. Une situation jamais vue dans le paysage audiovisuel français qui inquiète le monde de la publicité et de la production, qui craignent la constitution d'un groupe ultra-puissant capable d'imposer ses conditions. Alors cette union va-t-elle engendrer un groupe trop gros ? Le dossier de fusion va être soumis à l’approbation de l’autorité de la concurrence. Sachant qu’en France, il est interdit de posséder plus de sept canaux de la TNT et que le nouvel ensemble en détiendrait dix, il pourrait donc lui être demandé d’en vendre trois. L’opération, si elle se concrétise, devrait prendre entre dix-huit et vingt-quatre mois. Parallèlement un autre secteur connait lui aussi un tournant historique : le cinéma. L’industrie du film n’a jama