Dans l’est de la Méditerranée, les tensions se font de plus en plus fortes. La Turquie a déployé son navire de recherche sismique dans les eaux grecques afin d’y chercher des hydrocarbures. La Grèce a répliqué en renvoyant sa flotte et elle a demandé à l’Union européenne, dont les ministres des Affaires étrangères se réunissent aujourd’hui, de la soutenir. Emmanuel Macron a déjà répondu à l’appel et a envoyé deux navires de la Marine nationale dans la zone de tensions. Cette réponse française n’a pas été du goût du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s’en est pris directement à son homologue français. Erdogan a attaqué Macron son sur son voyage à Beyrouth, l’accusant de vouloir “coloniser le Liban”. Mevlüt Cavusoglu, chef de la diplomatie turque, a de son côté recommandé à la France de “cesser de prendre des mesures qui accentuent les tensions”. “Ils n’obtiendront rien en se comportant comme des caïds”, a ajouté Cavusoglu. Erdogan compte jouer sur la faiblesse de l’Union européenne, qui peine à faire preuve d’unité sur un bon nombre de sujets chauds. Et le président turc compte se servir des migrants pour mettre la pression sur l’Europe. En 2016, la Turquie avait passé un accord avec l’Union européenne, convenant qu’en échange d’une aide financière européenne, les migrants devaient rester en Turquie. Un accord qu’avait fait vaciller Erdogan en mars dernier, lorsqu’il avait laissé passer des migrants vers le continent européen. Le président turc est adepte des provocations vis-à-vis de ses voisins européens. En juillet, il a par exemple fait en sorte que la basilique Sainte-Sophie soit reconvertie en mosquée. En 1934, la basilique avait été “offerte à l’Humanité” et n’était donc depuis plus un lieu de culte mais un musée. La décision d’Erdogan d’en faire à nouveau une mosquée lui permet d’affirmer la place de la Turquie dans le monde musulman, tout en titillant son voisin grec, orthodoxe. Faut-il craindre une escalade des tensions entre la Grèce