Emmanuel Macron est arrivé à Beyrouth aujourd’hui pour rencontrer les responsables politiques libanais, moins de deux jours après la terrible explosion qui a frappé la capitale. Le président de la République est le premier chef d’Etat à se rendre au Liban après le drame, qui a fait selon un bilan provisoire 137 morts et 5.000 blessés. 300.000 personnes se retrouvent sans logement à cause des dégâts causés par l’explosion. Accueilli par le président libanais Michel Aoun, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place de “soutiens supplémentaires au niveau français, au niveau européen”, ajoutant qu’il souhaitait “organiser la coopération européenne, et plus largement la coopération internationale”. La France veut donc être en première ligne dans l’aide apportée au Liban, s’inscrivant ainsi dans la longue relation particulière qui unit les deux pays. “Parce que c’est le Liban, parce que c’est la France”, a déclaré Emmanuel Macron à son arrivée. Pendant près d’un quart de siècle, la France a administré sous mandat le Liban devenu indépendant en 1946. Beaucoup de libanais parlent toujours français. L’ancien président Jacques Chirac entretenait des relations très fortes avec Rafic Hariri, tué dans un attentat en 2005. Le président français a aussi annoncé qu’il voulait “lancer une nouvelle initiative politique” au Liban et il souhaite également demander aux dirigeants et forces politiques du pays “de procéder à des réformes, de changer le système, d’arrêter la division du Liban, de lutter contre la corruption”. Ces déclarations ont fait immédiatement réagir Jean-Luc Mélenchon sur Twitter : “je mets en garde contre une ingérence dans la vie politique du Liban. Elle ne sera pas acceptée. Le Liban n’est pas un protectorat français” a écrit le député de la France Insoumise. Cette volonté de s’impliquer directement dans les réformes du Liban marque un changement de position par rapport à celle qui avait adoptée par le ministère des Affaires étrangères il y a à peine un