Les écologistes, la nouvelle force politique ? Ce dimanche 28 juin a eu lieu le second tour des élections municipales dans près de 5.000 communes françaises, trois mois après un premier tour bouleversé par la crise du coronavirus. Et trois principaux enseignements sont à retenir de ce scrutin. L’abstention (59%), d’abord, moins d’un électeur sur deux s’est déplacé pour aller voter dimanche. Un record alors que le 15 mars dernier ce taux s’élevait déjà à 44.3%. Une vague verte aussi avec de nombreuses villes qui sont tombées entre les mains des écologistes : Lyon, Strasbourg, Besançon, Bordeaux, Poitiers ou encore Tours. "C’est un tournant politique pour notre pays. Le paysage se recompose autour de l’écologie, d’un projet riche", s’est réjoui Yannick Jadot. Urgence climatique, politique plus locale, défiance vis-à-vis du pouvoir en place… EELV a su séduire les Français dans un contexte de crise sanitaire et économique sans précédent. Autre élément à noter : l’échec cuisant de LREM qui n’a pas su convaincre. "Ce soir, nous éprouvons une déception", a réagi Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement. À Marseille, l’union de la gauche a réussi sa percée. Michèle Rubirola et le Printemps marseillais ont largement remporté l’élection en voix sur l’ensemble de la ville. En revanche, ils n’ont pas décroché la majorité absolue en sièges. Elle dispose de 42 sièges contre 39 pour sa rivale Martine Vassal (LR). Comme à Paris et à Lyon, une fois les conseils et les maires de secteurs élus (8 au total), un troisième tour prendra place pour élire la maire de la cité phocéenne. Au Havre, le Premier ministre Édouard Philippe redonne un peu de baume au coeur à la majorité en remportant une nouvelle fois sa ville de coeur avec près de 59% des voix contre son rival communiste Jean-Paul Lecoq (41%). Alors qu’il doit rencontrer le président dans les prochains jours, dans un contexte de remaniement ministériel, cette victoire le conforte auprès de la population.