Le compte à rebours est lancé. Ce vendredi 31 janvier, à 23 heures tapantes, heure de Londres – minuit, à Paris –, les Vingt-Huit ne seront plus que Vingt-Sept. Plus de trois ans et demi après le vote du Brexit en juin 2016, le Royaume-Uni rompra les amarres avec la vieille Europe, choisissant "le grand large", pour reprendre la formule de Winston Churchill à Charles de Gaulle. Jour triste pour les uns, jour de fête pour les autres, et jour historique pour tous, cette séparation clôt quarante-sept ans d’un mariage tumultueux scellé en 1973. Une "rupture pour l’Europe" selon les mots de la chancelière allemande qui ouvre pour le Royaume-Uni et l’Union européenne un nouveau chapitre de cette histoire tourmentée. Car ce 1er février va débuter l’Acte II du Brexit qui est très loin d'être fini. En effet, malgré cette rupture, les règles européennes continueront de s'appliquer sur le territoire britannique jusqu'à la fin de l'année, période de transition devant permettre à Londres de négocier les modalités de ses relations avec le bloc des Vingt-Sept. Et c'est ici que les choses vont se compliquer puisqu’il va falloir régler autant les contentieux commerciaux que la coopération en matière de sécurité et de renseignement, les standards pour l’aviation civile, l’accès aux eaux internationales pour la pêche, la participation au programme d’échange d’étudiants Erasmus, l’approvisionnement en électricité et en gaz, ou encore la réglementation des médicaments… En tout plus de 600 accords commerciaux vont devoir être négociés pied à pied. Les pays à l’Est de l’Union devraient être particulièrement attentifs aux biens industriels, le Luxembourg aux services financiers, la France à l’agriculture et au dossier de la pêche. L’Hexagone est le premier pays vers lequel le Royaume-Uni exporte les produits de sa pêche (35 à 40%) ce qui représente 500 millions d’euros par an. Dans le même temps, les pêcheurs français sont nombreux à pêcher dans les eaux territoriales britanniques pa