La contestation ne faiblit pas à Hong Kong. Depuis plus de deux mois, cette ancienne colonie britannique et Région administrative spéciale de la République populaire de Chine, est agitée par d’immenses manifestations. Et ce dimanche 18 août n’a pas dérogé à la règle. Malgré une pluie torrentielle, quelque 1,7 million de personnes (sur une population totale de 7,4 millions) ont afflué dans et autour du parc Victoria, d’après les organisateurs de la manifestation pro-démocratie. Un chiffre contesté par la police qui dénombre, de son côté, 128 000 manifestants. A l’origine de la grogne populaire, un projet de loi qui faciliterait les extraditions vers la Chine. Concrètement, ce texte prévoit que quiconque, de manière directe ou indirecte, lié à une activité jugée criminelle par Pékin (ce qui peut inclure des ONG, des travailleurs sociaux, des journalistes, etc) résidant ou étant de passage à Hong Kong, pourra être arrêté, extradé et jugé en Chine continentale. Mais désormais, les manifestants remettent également ouvertement en cause l’influence globale de Pékin à Hong Kong et dénoncent un recul de leurs libertés. Ils réclament l’instauration d’une véritable démocratie et la démission de Carrie Lam, la dirigeante de Hong Kong pro-Pékin. En face, les autorités hongkongaises ne cèdent pas et la répression est de plus en plus violente. Bien qu’interdite, la manifestation du 18 août s’est déroulée sans heurts. Ce qui contraste avec les vives tensions et affrontements de ces dernières semaines entre d’un côté des manifestants aux méthodes plus extrêmes – qui s’appellent entre eux les « frontliners », car ils sont toujours en première ligne lors des rassemblements – et de l’autre des forces de l’ordre qui n’hésitent pas à lancer des grenades lacrymogènes en tirs tendus dans des espaces clos. « Il s’agit de jeunes [manifestants] prêts à en découdre, qui ont clairement expliqu