Le gouvernement néerlandais a annoncé mercredi 27 février avoir achevé son opération de rachat de parts d’Air-France KLM, et en détenir 14 %. Désormais équivalente à celle de l’État français, qui détient 14,3 % du groupe, sa participation est valorisée à 744 millions. Avec ce rachat, les Pays-Bas, cherchent avant tout à contrer l’influence de Paris dans le groupe de transport aérien. Mais l’annonce, qui a suscité la stupéfaction en France, risque d'envenimer les relations entre les Pays-Bas et la France. Emmanuel Macron, qui a assuré que Paris « n’a pas été informé de cette décision et de sa mise en œuvre », a appelé les Pays-Bas à « clarifier » leurs intentions, estimant que « ce qui importe c’est que l’intérêt de la société soit préservé ». Jeudi, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a appelé les Pays-Bas à trouver, ensemble, « une porte de sortie qui permette de renforcer » la compagnie aérienne. « Il n’est pas raisonnable de rester dans cette situation qui ne bénéficie à personne, ni à Air France, ni à KLM, ni au groupe dans son ensemble », a-t-il ajouté. Une opinion que ne semblent pas partager les Pays-Bas. « À plusieurs reprises ces dernières années, les intérêts néerlandais n’ont pas été suffisamment pris en compte », a précisé Wopke Hoekstra, le ministre néerlandais des Finances, dans une lettre adressée au Parlement, qui souhaite également être représenté au conseil d’administration. Les tensions actuelles entre les gouvernements français et néerlandais ne sont pas sans rappeler celles entre la France et le Japon autour de l’Alliance Renault-Nissan. Les Japonais – pourtant de culture interventionniste – s’interrogent ainsi régulièrement sur la pertinence pour l’État français d’être actionnaire d’une entreprise privée et de s’immiscer, à ce titre, dans sa stratégie. L’État français qui a décidé de s'engager aupr