Comment les grandes civilisations ont mis la mort en scène. Premier volet : mourir à l'antique. Dans la Grèce antique, les défunts des familles aristocratiques sont représentés sous les traits de héros de la mythologie. Les élites romaines, elles, se préoccupent surtout de leur bonheur sur Terre. Toutefois, leurs morts veulent être vénérés, comme en témoignent d'impressionnants mausolées sur la Via Appia. Les païens romains auront beaucoup de mal à comprendre les premiers chrétiens dont les sépultures étaient enfouies et souvent anonymes - comme dans les catacombes
Ce deuxième épisode s'attache aux rituels mortuaires du Moyen Âge. Depuis plusieurs siècles déjà se multiplient les sites accueillant saints et martyrs. Des temples païens sont transformés en basiliques avec cimetières attenants. Les premiers pèlerinages s'organisent sur la tombe des saints, notamment dans la vallée du Trentin. Dans l'espoir de gagner le paradis, les riches se font enterrer à proximité, voire au coeur des sanctuaires. Pour s'attacher les fidèles, les autorités catholiques agitent en permanence la menace du Jugement dernier, avec des représentations terrifiantes de l'enfer...
Troisième volet : le baroque. À partir du milieu du XVIe siècle, la représentation de la mort est comme théâtralisée. La papauté affirme son pouvoir à travers l'édification de la basilique de Saint-Pierre de Rome. Les sépultures des papes y rivalisent de magnificence, comme celles d'Alexandre VII et d'Urbain VIII , où des allégories de la miséricorde, de la justice et de la vérité côtoient des squelettes dorés...
Dernier volet : l'époque moderne. L'urbanisation du XIX e siècle oblige les métropoles européennes à se doter de vastes cimetières. Souvent conçus comme des parcs paysagers comme le Père-Lachaise à Paris, ils prennent parfois la forme d'une véritable ville, comme à Barcelone...