Les récents meurtres commis par des malades mentaux relancent le débat sur la psychiatrie en France. En réaction : l’option sécuritaire qui gagne du terrain et encourage l’enfermement des malades. Pourtant, d’autres réponses existent. Les professionnels du secteur souhaitent que la société porte un regard différent sur ces personnes qui sont d’abord des malades. Dangeureuses, elles le sont certainement, mais surtout pour elle-même. Le nombre d’homicides occasionnés par un malade mental est si faible qu’il n’est pas raisonnable d’en avoir si peur, estiment les professionnels du secteur. En revanche, accorder davantage d’efforts à une meilleure prise en charge de la maladie donne de bons résultat. A Rouffach en Alsace par exemple, le programme Profamille, importé du Canada, soutient les proches de schizophrènes en leur apprenant à mieux réagir face à la maladie et aux comportements qu’elle suscite. A Marseille, le "Marabout du 46", un ancien squat, offre un toit et des soins non contraints à des sans-abri malades mentaux. Les résultats sont au rendez-vous même s’ils restent modestes face à l’ampleur des besoins. L’invitée d’Elizabeth Martichoux est Claude Finkelstein, Présidente de la Fédération Nationale des Associations d’usagers en Psychiatrie. Elle dresse un tableau sans complaisance de l’état de la psychiatrie en France.