Les Celtes, recrutés comme mercenaires par les conquérants du monde antique, introduisent la monnaie dans le monde celtique lors de leur retour. Les premières monnaies gauloises, qui apparaissent au 3ème siècle avant J.-C, sont en or et à l'effigie des grands conquérants méditerranéens. D'abord copiées sur les séries grecques, elles sont ensuite adaptées au goût celte. Une séquence à l'Hôtel de la monnaie de Paris permet de comprendre les techniques employées à l'époque pour leur fabrication. Au 2ème siècle avant J.-C., chaque cité gauloise individualise sa monnaie, dont la circulation ne s'effectue que dans sa zone d'émission. L'originalité des monnayages gaulois réside dans la circulation de pièces coulées, les potins, parallèlement aux monnaies frappées en or, argent ou bronze. Les fouilles de sanctuaires comme celui d'Allonnes dans la Sarthe donnent de précieux renseignements sur la circulation des monnaies, à partir des offrandes monétaires déposées par les fidèles. Peu à peu, l'influence romaine s'affirme tant dans l'iconographie que dans l'usage monétaire.
La monnaie romaine est le miroir de la vie quotidienne. Son apparition et ses utilisations sont intimement liées à l'histoire de l'Europe occidentale antique. D'abord introduit par les Grecs, l'usage de la monnaie se développa en Italie principalement au IIIème siècle avant J.-C., pendant les guerres puniques. Le système de la République, notamment fondé sur le denier d'argent, laissa la place sous Auguste (à partir de 27 avant J.-C.) à un ensemble de pièces de divers métaux (or, argent, laiton, cuivre) qui resta celui de l'Empire jusqu'à ce que la crise du IIIème siècle ne l'emporte. L'atelier de Lyon fut pendant cette époque un des lieux de production des espèces. Ses frappes circulèrent dans tout le monde occidental et complétèrent les émissions proprement romaines. La monnaie antique véhicule les traits des empereurs, mais aussi toute une série de représentations divines, de temples, ou d'actions notables. Cette iconographie, parfait outil de propagande relate les faits politiques ou militaires. Cette monnaie sert d'instrument d'échange et de réserve de valeur. Produite en grandes quantités, elle est conservée en trésors pendant les années difficiles. La recherche se poursuit encore. Le cas du trésor de Villette d'Anthon (un des plus gros trésors du IIIème siècle) permet de mettre en lumière les compléments que chaque trouvaille apporte à nos connaissances de l'économie du monde romain.
Pour les historiens, les monnaies anciennes sont une véritable source d'informations. Les monnaies médiévales racontent l'Histoire depuis l'invasion des Barbares au 3ème siècle jusqu'au milieu du 13ème siècle, période pendant laquelle Louis IX entame une politique d'ouverture vers l'orient et fait frapper de nouvelles pièces d'or. La pièce de monnaie médiévale est issue de la tradition monétaire romaine du Bas-Empire, dont les frappes étaient fondées sur l'or. Au 5ème siècle, les envahisseurs de la Gaule imitent les monnaies romaines puis créent leur propre style. Sous les Mérovingiens, le système monétaire s'organise selon des noms de lieux et de personnages. Après une phase de désagrégation au 7ème siècle, les ateliers adoptent un système fondé sur l'argent qui reste en vigueur sous les Carolingiens. Sous Charlemagne, les frappes de deniers financent la lutte contre les Vikings. Dès le 9ème siècle, les féodaux s'arrogent le droit de frapper monnaie. Les ateliers seigneuriaux produisent alors beaucoup de pièces d'argent aux valeurs différentes selon les régions. Sous Louis IX, l'expansion du territoire royal permet d'homogénéiser la monnaie. Le développement économique et les croisades rendent nécessaires le retour à l'or. L'écu restera en vigueur pendant plusieurs siècles.
