Il existe pire que la misère. Il y a les clichés qui l’entourent et qui assombrissent le quotidien des 1,7 million de prestataires d’aide sociale du Canada. Plusieurs considèrent ces derniers comme des paresseux qui profitent du système, en perpétuelles vacances, assis sur leur galerie en attendant leur chèque… Pierre déplore qu’on mette tous les bénéficiaires de l’aide sociale dans le même panier. L’expérience l’a amené à voir de ses propres yeux qu’au-delà des clichés, bien des gens n’ont que cet ultime recours et souhaitent véritablement s’en sortir. Pierre et Emmanuelle reçoivent le montant de l’aide sociale, mais ils n’ont pas dû faire les démarches pour l’obtenir. Alors, pour le bénéfice de l’expérience, Pierre se soumet à cet exercice fastidieux en remplissant tous les documents. Il se rend vite compte que la vie d’un demandeur d’aide sociale est comme un livre ouvert au regard des agents de la Sécurité du revenu. Dans ce tour d’horizon de l’aide de dernier recours, les mythes battent en retraite. En plongeant au cœur de la réalité, on découvre le véritable portrait d’une situation qui n’a absolument rien d’enviable. Issu d’un milieu modeste, Pierre Verville nous accompagne dans cet épisode avec une grande sincérité. De son côté, Emmanuelle n’a plus le choix : elle doit se résoudre à cogner à la porte de la Société Saint-Vincent de Paul, où elle obtient un bon d’achat d’alimentation de 30 $. Quant à Pierre, il quitte ses colocataires pour emménager dans une maison de chambres. Mais, surtout, il est dans tous ses états. Comme tous les bénéficiaires d’aide sociale, il ne peut gagner plus de 200 $ supplémentaires par mois. La production a donc retenu sur son nouveau chèque l’excédent de ce qu’il a gagné au noir. « On joue la game, et le travail au noir, on peut pas passer à côté de ça! », tranche-t-il. Il n’a pas tort. Dans la vraie vie,